DES SALAFISTES AUX TERRORISTES

INTRODUCTION

Les tueries commises au nom de l’Islam auxquelles nous assistons en Irak, Syrie, Liban, Algérie, Libye, Mali, Nigéria, Afghanistan et j’en passe sont inédites et stupéfantes : comment des gens apparemment si atachés à la religion tuent allègrement d’autres musulmans et prétendent mener une guerre sainte bénie par Allah qui les mène au Paradis ? Je vous propose un voyage aux sources pour décrypter leur raisonnement et découvrir qu’ils ne sont pas les premiers à se vanter de faire couler le sang des musulmans.

I LES SECTES ET LES SUNNITES

Le Prophète (s) dit : « les juifs se sont divisés en 71 groupes, les chrétens en 72 groupes et ma communauté se divisera en 73 groupes, tous vont en Enfer sauf une ». Ils dirent : « Lequel, Ô Messager d’Allah ? » Il dit : « Celui qui suit ma voie et celle de mes compagnons ». Dans une version : « Le groupe ». Rapporté par Daoud, Tirmidhi, Ibn Maja et Hakim, qui dit : authentque selon les critères de Muslim (ce qui signife que Muslim ne l’a pas rapporté mais le hadith remplit les critères d’authentcité de Muslim).

Depuis le temps des sahaba (r) les sectes ont commencé à apparaître et se détacher de la oumma avec les khawarij (dissidents) qui sont sorts des rangs d’Ali (r) et ont déclaré Ali et Muawiya (r) mécréants puis ont façonné la religion selon leur compréhension notamment en se donnant le droit de tuer tous ceux qui ne sont pas des leurs. On peut remonter plus haut en prenant les faux prophètes et leurs suiveurs depuis le temps même du Prophète (s). Il y eut ensuite les chiites qui déclarèrent que Ali devait être calife après le Prophète (s) et maudirent Abou Bakr et Omar et les compagnons qui les ont suivis. Ils maudissent aussi les tueurs de Husayn (r), les commanditaires de ce massacre, ceux qui reconnaissent leur pouvoir et ceux qui les suivent jusqu’au jour dernier, autrement dit tous les sunnites. Des groupes se détachèrent des chiites disant que Jibril (s) s’est trompé en allant chez Mohamed (s) au lieu de Ali (les Alaouites) ou que Ali est Dieu (les Druzes). Il y eut ensuite les Motazila qui considèrent que le Coran est une créature, et que par conséquent on peut le contredire avec sa logique, que ceux qui commetent des péchés graves ne sont plus musulmans, qu’on peut se rebeller et prendre les armes pour changer le mal etc. Il y eut ensuite les soufs dont certains disent qu’Allah est partout et donc Il est en nous, que nous sommes une parte d’Allah et que nous n’avons pas besoin de prier. Il y eut encore et encore des sectes et des ramifcatons.

Voici un extrait du commentaire de Coran d’Ibn Kathir au sujet du verset : « C’est Lui qui a descendu sur toi le Livre ; il content des versets clairs et d’autres ambigus. Ceux qui ont la déviance dans les coeurs se focalisent sur ceux qui sont ambigus à la recherche de la discorde et de leur interprétaton » (3/10) : la première innovaton (bidaa) qui eut lieu depuis l’avènement de l’Islam est la discorde des dissidents (khawarij). Leur afaire commença pour cause de ce bas monde quand le Prophète (s) partagea le butn de Hounayn et ils considérèrent - avec leurs mauvais raisonnements – qu’il n’a pas été juste dans le partage et le choquèrent avec leur parole. L’un deux nommé « pett derrière » - qu’Allah perce son derrière – dit : « Sois juste car tu n’as pas été juste ! » Le Messager d’Allah (s) répliqua : « Tu as tout perdu ! Tu dis que je ne suis pas juste ?! Est-ce qu’Il me conferait le sort des habitants de la terre et vous ne me faites pas confance ?! » Quand l’homme partt, Omar Ibn Alkhatab demanda la permission de le tuer et il dit : « Laisse-le car il sortra de ses semblables des gens qui vous impressionneront par leur prière et leur lecture ; ils sortront de la religion comme une fèche qui ressort du gibier. Où que vous les trouviez tuez-les car les tuer sera une bonne acton pour qui les tuera ». Puis ils apparurent au temps d’Ali Ibn Abou Talib (r) et il les combatt à Nahrawane. Puis ils se divisèrent en peuples, tribus, positons, égarements, croyances et sectes aussi nombreux que diversifés. Puis apparut la qadariyya, puis les motazila, puis les jahmites ainsi que d’autres innovatons annoncées par le Véridique Atesté (s) : « Et cete communauté se divisera en 73 groupes, toutes en Enfer sauf un ». Ils dirent : « Lequel, Ô Message d’Allah ? » Il dit : « Celui qui suit ma voie et celle de mes compagnons » rapporté par Hakim.

Donc les sectes dont parle ce hadith sont tous les groupes qui ont modifé la croyance islamique en introduisant des idées nouvelles qui n’existent pas dans les textes de l’Islam et qui sont donc en contradicton avec le Coran et la Sounna, même s’ils essayent de se ratacher à des versets en leur donnant une interprétaton inédite et qui sort du consensus des savants pour établir leur doctrine. Une fois la croyance déformée, il s’ensuit des déformatons majeures de la pratque de la religion et parfois des scissions, des rébellions et des guerres.

En réacton à l’appariton, la multplicaton et la diversifcaton des sectes, les savants de la oumma ont dénoncé leurs déviances et les ont nommés : ahl ul-ahwa’i wal-bida` : les adeptes des passions (qui ont laissé le Coran et la Sounna pour leurs propres idées) et de l’innovaton (qui ont inventé une nouvelle croyance et ont changé la façon de pratquer la religion). Ceux par contre qui restaient dans la croyance héritée du Prophète (s) et de ses compagnons (r) étaient « ahl ul-jama`a » : les gens du groupe, car d’un côté les sectes étaient toujours minoritaires par la grâce d’Allah et d’un autre côté tous ceux qui se rebellaient contre le pouvoir en place et se consttuaient en groupe autonome déviaient de l’Islam originel, donc ceux qui restent avec le pouvoir central et conservent les croyances et les pratques héritées depuis le Prophète (s) et transmises de génératon en génératon sont « le Groupe » dont il ne faut pas s’écarter. Ensuite le nom est devenu : « ahl assunna waljama` a – les gens de la Sounna et du Groupe » car les autres s’étaient écartés de la Sounna avec leurs doctrines innovantes, et le nom devint ensuite « Ahl assunna – les gens de la Sunna » et on dit : « Sunni – Sunnite », par oppositon à Chiite, Kharidjite, Mutazila etc.

Les Sunnites sont dirigés par des savants qui suivent bien sûr le Coran et la Sounna. Mais où est la diférence avec les sectes qui s’accrochent à des versets en leur donnant des interprétatons ambigües, exactement comme le dit le verset ? La diférence réside dans le consensus : jamais les savants de l’Islam, depuis les sahaba (r) et à chaque génératon jusqu’à l’appariton de ce groupe n’ont envisagé cete interprétaton ; de plus elle contredit un bon nombre de versets clairs du Coran et de hadiths.

Toute croyance, adoraton ou loi qui a fait l’objet d’un consensus parmi les savants sunnites devient une règle immuable de l’Islam ; par contre, là où il y a divergence entre nos savants, il n’y a plus moyen d’imposer une seule positon comme étant la positon de l’Islam ; certains pourront être convaincus d’une positon et une opinion peut être majoritaire, mais on ne peut défendre les gens de suivre l’autre ou les autres avis ni prétendre qu’on est meilleur musulman en ralliant sa positon. Autrement dit, il ne fait pas parte du commandement du bien et de la prohibiton du mal de défendre un avis des savants contre un autre : c’est un débat qui ne peut que rester entre savants et nous avons le devoir de respecter tous les savants et leurs positons.

Quatre grands savants ont dominé par la propagaton de leur enseignement et ont ainsi fondé quatre écoles : Malik, Abou Hanifa, Chaf’i et Ahmad Ibn Hanbal, qu’Allah leur accorde Sa Miséricorde.

En conclusion : les Sunnites sont les musulmans qui suivent l’Islam enseigné par le Prophète (s), transmis par les sahaba, formulé par les grands savants, notamment les 4 imams et qui ne s’écartent pas du consensus ; tel est le groupe sauvé du hadith.

II LES SALAFISTES ET LA VERITE UNIQUE

Les Sunnites ont combatu les sectes et établi les lois de l’Islam. Le grand imam Ahmad Ibn Taymiyya qu’Allah lui accorde Sa miséricorde, 1263-1328, fut parmi ceux qui se sont illustrés pour combatre les sectes par la force de ses arguments, autant logique que juridique.

A un deuxième niveau, il étendit le combat à tout élément intrus dans l’Islam, quelle que soit son importance et même si ça ne mène pas à une secte ou une déviance grave. L’illustraton la plus évidente de ce principe est à mon avis l’exégèse d’Ibn Kathir, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde. Elève d’Ibn Taymiyya, il a appliqué le principe d’orthodoxie au commentaire du Coran et a produit son tafsir où sont éliminés les hadiths faux ou trop faibles, les histoires douteuses, les opinions non justfées par des textes, et tout élément non fondé. Il a fallu que j’étudie cet ouvrage en maîtrise pour découvrir la grandeur scientfque de l’ouvrage : chaque verset est expliqué en analysant l’ensemble des versets similaires, puis à la lumière des hadiths mentonnant ce sujet, ensuite par les commentaires des sahaba et leurs disciples, notamment ceux spécialisés dans le commentaire du Coran, et enfn en citant les plus grands savants de chaque domaine : pour une queston de jurisprudence vous aurez comment les 4 imams ont établi les règles, pour une queston de théologie vous aurez les arguments de ceux qui se sont le plus illustrés pour clarifer la croyance et combatre les sectes, pour une queston de langue on aura les réponses des plus grands linguistes et auteurs de dictonnaires, de même pour la géographie, l’histoire, etc. Vous ne pourrez saisir l’importance de cet ouvrage qu’en feuilletant les tafsirs antérieurs : tellement d’opinions injustfées, de hadiths faibles, de récits israélites, de positons sectaires, que vous êtes obligés à la fn d’oublier tout ce que vous avez appris pour ne rentrer que du juste. C’est pour cete raison que cet ouvrage scientfque est devenu une référence pour la oumma, c’est pour dire comment la pensée d’Ibn Taymiyya a contribué à construire la compréhension de l’Islam dans nos esprits. Mais je ne suis pas en train de dire que la science s’arrête ici, car il y eut ensuite de nombreux tafsirs approfondissant un aspect ou un autre du Coran, comme Atahrir Watanwir de cheikh Ibn Achour, Fi Dhilal Alqoran de Sayyid Qutb, Atafsir Almouyassir d’Abou Bakr Aljazairi, Safwat Atafasir d’Assabouni.

A un troisième niveau, le cheikh Ibn Taymiyya s’est ataqué au fqh, à toutes les questons de jurisprudence islamique, notamment celles sujetes à une multplicité des avis religieux chez les savants sunnites dans l’objectf de rechercher la vérité en démontrant l’avis correct dans chaque queston. Il n’y a là aucun mal, d’ailleurs chaque savant en essayant de répondre à toute queston de jurisprudence est convaincu de sa positon et voudrait voir l’ensemble des savants et de la oumma le suivre. C’est ce qui a fait le succès des quatre imams : aucun d’eux ne voulait fonder une école, mais leurs avis ont convaincu si bien qu’ils ont dominé les savants de leur époque et un grand nombre de gens les ont suivis et ils sont ainsi devenus des fondateurs d’écoles juridiques. Donc Ibn Taymiyya voulait apporter des réponses à toutes les questons de jurisprudence qui prendraient en compte les positons et arguments des savants antérieurs avec l’ambiton de remplacer toutes les écoles. Mais ça n’a pas marché, les écoles n’ont pas été convaincues et tout au plus Ibn Taymiyya a fondé une nouvelle école ou plus exactement une branche de l’école hanbalite.

Là où le bât blesse est quand des gens qui ne sont pas savants se réclament de la Salafya. Il est normal que les savants discutent des sujets de jurisprudence et comparent leurs arguments et éventuellement changent de convicton s’ils trouvent que l’autre positon est mieux justfée. Mais ce débat n’a rien à faire chez les non savants : sur quelle base peut-on comparer ou choisir les avis des savants quand on n’est pas savant ? D’ailleurs ce n’est pas du tout faire la daâwa - le prêche – que d’ataquer une positon de savants pour rallier les gens à une autre, ce n’est que du désordre stérile car les positons juridiques des imams ont toujours une justfcaton islamique. Je vais vous donner plusieurs exemples in cha Allah pour bien saisir la problématque de la vérité unique, car là est bien le problème : on croit que la vérité est unique et à partr du moment où on l’ateint tous les autres sont dans l’erreur.

Un savant m’a parlé de son professeur qui avait appris le Coran par coeur en un mois. Le vieux professeur leur a raconté lors d’une causerie en dehors des cours que quand il était élève en train d’apprendre les sciences religieuses, il rentra dans son village pendant les vacances qui étaient au mois de Ramadan. Il proposa à l’imam de sa mosquée d’apprendre du Coran tous les jours pour diriger les tarawih avec ce qu’il avait appris, puis l’imam complètera les rakaat restantes. Et c’est ainsi qu’il put fnir les tarawih tous les soirs jusqu’à la fn. Cete histoire est hors sujet mais je n’ai pu m’empêcher de vous la raconter pour vous motver à apprendre le Coran. Ce vieux professeur leur a fait un cours de quatre heures sur la queston de lever les mains avant et après le roukou - génufexion. Il exposa métculeusement les positons de tous les savants, tous leurs arguments, l’authentcité de tous les récits, les divergences sur leur authentcité, les répliques de chaque savant sur les positons des autres… vous avez compris, il exposa tout ce qu’il y a à dire sur ce sujet pendant quatre heures de temps pour conclure que la positon hanafte est la bonne : on ne lève pas les mains avant et après le roukou. Cet exemple vous prouve qu’il est impossible de réduire cete queston à quelques hadiths et que si vous n’êtes pas savant vous n’avez pas le droit, je dis bien vous n’avez pas le droit, de donner un avis personnel sur une queston religieuse, car la religion ne s’invente pas et ne se discute pas comme on apprécie des plats ou des habits, mais on suit les guides qui sont les savants et quand on ne connaît pas on s’abstent de parler et on demande.

Un deuxième exemple est la salutaton de la mosquée avant maghrib. Cete queston est liée aux nafla après subh, après asr, juste avant dhohr, ainsi qu’à la prosternaton dans la lecture du Coran. Les 4 imams (Malik, Abou Hanifa, Chaf'i et Ibn Hanbal) ont eu 4 positons diférentes sur ce point en interprétant et composant diféremment les hadiths sur ce sujet que tous connaissent. Subhan Allah, jusqu’à aujourd’hui ce sont les mêmes arguments utlisés par ceux qui polémiquent sur cete queston. Mais de quoi avons-nous l’air à discuter du même sujet pendant dix siècles en répétant les mêmes arguments ? D’abord cete discussion est stérile : qu’aura gagné la oumma si on décidait tous de faire la salutaton de la mosquée avant maghrib ou de ne pas la faire ? Ensuite ce débat est déplacé : n’importe qui acquiert un minimum absolu de connaissance et pense avoir fait le tour de la queston et être imbatable sur le sujet. De plus ce débat crée l’animosité, la division et le mépris car on regarde les autres comme des ignorants et par exagératon comme des pécheurs et des égarés, sans aucune raison puisqu’ils suivent des imams qui ont leurs arguments. Enfn ce débat détourne la oumma des vrais défs et l’empêche de progresser.

Un troisième exemple. Lors d’une célébraton religieuse dans le quartier, un jeune me demande s’il faut refaire les ablutons après avoir mangé du chameau en m’assurant qu’il cherche juste à connaître et à apprendre. Il y a efectvement un hadith qui demande de refaire les ablutons après avoir mangé du chameau mais les savants disent qu’il est mansoukh – annulé – par d’autres textes. Je n’avais pas approfondi la queston car je n’avais jamais mangé du chameau et je n’en avais jamais vu en France. De toute façon, la positon d’un savant ou d’une parte des savants me suft, quel besoin ai-je d’investguer sur tous les savants pour choisir ma positon ? J’avoue que quand je suis dans une positon délicate, je vais choisir une soluton chez plusieurs savants, comme par exemple pour éviter un divorce qui va briser une famille et empêcher la femme de retourner avec son mari sauf si elle épouse un autre et divorce encore : là comme il y a des savants qui disent que le divorce dans la colère ne compte pas ou que trois divorces d’un coup ne valent qu’un, je prends cet avis pour sauver la famille avec une soluton entèrement islamique, et à ceux qui disent que je n’ai pas le droit de changer de madhab je dis : je suis toujours dans l’Islam et cete soluton est tout aussi islamique que l’autre. Donc j’ai répondu qu’il y a un hadith demandant de refaire les ablutons si on a mangé du chameau mais il est mansoukh. Il s’écria : « Non, il n’est pas mansoukh ! Tel savant a dit blablabla ». Qu’est-ce que vous en concluez ? Ces gens sont des spécialistes de la polémique stérile. Au lieu de profter de cete réunion pour faire bénéfcier les présents d’une informaton utle qui les rapproche d’Allah, qui améliore leur adoraton, qui augmente leur fraternité et qui permet d’avancer la cause de l’Islam, il lance une discussion sous forme de piège pour démontrer uniquement qu’il connaît mieux que tout le monde, alors qu’il ne fait que démontrer sa stupidité et son ignorance, en plus de sa mauvaise foi et de son arrogance.

Exemple suivant : je marchais vers la mosquée chapelet à la main quand un jeune m’interpella : « Hé, cheikh ! Le chapelet est bidaa ! » Je dis : « Le chapelet est bidaa (innovaton religieuse blâmable) ?! Qui a dit que le chapelet est une bidaa ? » Il dit : « Les savants ont dit ! » Je dis : « Tous les savants ont dit ? » Il dit : « Les vrais savants ! » Je dis : « Aah ! Les vrais savants ! Et comment tu as fait pour connaître les vrais savants des faux savants ? » Il se tut. Ici nous passons à un niveau beaucoup plus grave. Quelqu’un qui en connaît moins que le minimum vital se permet de trier les vrais savants et les faux savants ?! Sur quel critère ?! Voilà dans toute sa splendeur la discorde que les salafstes ont amené : discréditer les savants avec leur prétenton de détenir l’unique vérité ; produire des adeptes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez car ils n’étudient jamais autre chose que « leurs vrais savants » et qui se croient meilleurs que le reste des musulmans ; quelle sera donc l’étape suivante ? La défniton que je donne des salafstes est bien claire : des gens prétendent suivre les « salaf » : prophète (s), compagnons et suiveurs, alors qu’ils ne sont pas savants et donc n’ont pas les moyens de déduire les lois ; donc ils rejetent les savants qu’ils veulent, prennent chez qui ils veulent et c’est le désordre sans limite.

Les frères « salaf » en France ont demandé à leur « vrai savant » en Arabie Saoudite – puisqu’en France il n’y a que des « faux savants » - si l’école mixte était halal et le savant dit que c’est haram, et ils ont tous abandonné l’école. Nous voici en plein délire, à la limite de la démence. Que va devenir cete communauté en France qui abandonne les études et refuse de scolariser ses enfants ? Mais pourquoi ces chers saoudiens ne viennent pas nous ouvrir des écoles en France avec tout l’argent que nous payons pour l’essence de nos voitures ? Mais pourquoi ces chers saoudiens ne nous ouvrent pas les portes de leur pays pour nous sauver de ces pays de mécréants ? Mais pourquoi ils n’ont pas dit que les transports mixtes sont haram, les supermarchés et les hôpitaux ? Mais un savant interrogé sur une situaton dans un pays ne doit-il pas renvoyer la personne vers les savants de son pays qui sont aux prises avec cete situaton depuis des années ? Ou bien croit-il qu’il n’existe pas de vrais savants dans ce pays et qu’il est habilité à régler les problèmes dans tous les pays ? Regardez seulement s’il a pu régler les problèmes de son pays.

Ce n’est pas fini. Les salaf combatent le Tabligh. En Angleterre, ils n’ont quasiment rien pu faire. J’ai demandé aux frères pourquoi ? Il dit : nous avons établi des écoles islamiques en Angleterre qui ont produit une génératon de savants nés et formés en Angleterre. La vague salafste est arrivée au même moment où les savants formés en Angleterre ont remplacé la première génératon de savants venus du pays (car chez eux les imams sont uniquement des savants). Et quand les jeunes se sont tournés vers leurs imams pour les interroger sur ce problème, ils leur ont donné les réponses et l’afaire fut close. Quel salafste ignare peut discuter avec un imam savant pour dire que le Tabligh est une bidaa ? Même s’il reste sur sa positon il n’aura pas de suiveurs dans cete mosquée. En France par contre ce fut le carnage. Ce que les Tabligh ramassent en des années les salaf arrachent en quelques semaines. Quand on faisait la « jawla » - tournée de prêche public pour ramener les gens à la mosquée, ils disent que c’est une bidaa et vont jouer au foot. Quand j’emmène les jeunes en sorte – séjour dans les mosquées pour apprendre la religion et prêcher les autres - pendant leurs vacances, ils disent que c’est une bidaa et vont passer les vacances au ski. Les jeunes du Tabligh ramènent les jeunes à la mosquée pour les initer à la prière, et les salafstes les montent contre les Tabligh et les jeunes fuient la mosquée et la prière. Oui, les salafstes sont devenus un frein pour l’Islam. C’est l’aboutssement de leur ignorance et de leur orgueil. Ils combatent toute actvité qui n’est pas la leur. Ils détruisent énormément et construisent rarement. Ils sont un danger pour l’Islam et le pire reste à venir. La diférence entre le Tabligh en France et en Angleterre ? Dans le cas des salafstes, la diférence qui nous intéresse est la science. En Angleterre, les Tabligh regorgent de savants, surtout parmi leurs enfants ; et de toute façon tous les enfants des musulmans suivent les cours islamiques chaque jour après l’école quand nos enfants en France sont dans les centres de loisirs (garderies scolaires). L’erreur que nous commetons en France est de prendre les jeunes qui ne connaissent rien à la religion et de leur enseigner le Tabligh sans leur enseigner la religion. Mais en même temps ce n’est pas la faute du Tabligh si la communauté en France est ignorante, mais le Tabligh n’a pas su résoudre ce problème. Peut-on reprocher à ces travailleurs immigrés incultes une fois revenus vers l’Islam et engagés pour raviver l’Islam dans leur communauté à travers le Tabligh de ne pas avoir lancé des bases de l’apprentssage de l’Islam en France, apprentssage qu’ils n’ont jamais reçu et dont ils ignorent tout de l’organisaton ? Alors que les frères indiens vivent dans un pays où la religion ofcielle est l’Hindouisme et depuis longtemps ils ont appris à survivre en milieu non musulman en enseignant l’Islam à leurs enfants, en formant leurs imams, en travaillant entre eux et en votant, schéma qu’ils reproduisent partout où ils vont s’installer, qu’ils soient Tabligh ou non. On pourrait reprocher aux dirigeants du Tabligh en France de ne pas avoir suivi le modèle des indiens, mais les mentalités à l’époque étaient très loin d’accepter cela, par exemple, dans les débuts, les cheikhs en Inde dirent aux frères en France de prendre la natonalité française, à quoi les arabes ont répondu : « On n’est pas des kofar (mécréants) ! » Imaginez comment la situaton de l’Islam en France serait diférente si tous les arabes avaient la natonalité et votaient ? Par ailleurs, les Arabes, nous ne sommes pas dociles et obéissants, loin de là, et c’est ce qui a fait tout notre retard. Donc inutle de faire des reproches à qui que ce soit et batons-nous maintenant pour changer les choses.

Exemple suivant : un dirigeant salafiste dans une ville en France a déclaré que partr à la mosquée est nécessaire quand on entend l’adhane appelé par la voix d’un homme ; mais si tu es éloigné de la mosquée de façon à ce que tu ne puisses pas entendre l’appel d’un homme qui crie l’adhane, tu n’as pas à y aller. Bien sûr, c’est un prétexte pour prier chez soi. Mais voyez-vous le résultat de : « On doit suivre le Coran et la Sounna, et tout savant dont l’opinion contredit le hadith, jetez son opinion et prenez le hadith » ? Cete parole concerne les savants, mais quand tu n’es pas savant comment peux-tu juger que la parole de ce savant contredit le hadith ? Et c’est ce qui est arrivé : les masses se sont approprié le droit de juger les questons religieuses, de juger les savants et de les contredire au point que n’importe qui s’improvise mufi et interprète les hadiths comme il veut. A partr de là, il peut se passer n’importe quoi.

Parmi les résultats de cete situaton il y a le fait que les salafstes ne se soumetent à aucun savant, puisqu’il faut suivre le Coran et la Sounna et pas les êtres humains qui sont faillibles. Cela part d’une compréhension aberrante de la parole des 4 imams : si vous voyez que ma parole contredit un hadith, prenez le hadith et laissez ma parole ; mais ce ne sont que les savants qui peuvent juger de ce qui contredit le hadith et de ce qu’il faut changer dans les paroles de l’imam fondateur. Donc quand Abou Bakr Aljazairi fut interrogé sur le groupe Tabligh et dit : « c’est une bonne chose », les salafstes dirent : « Abou Bakr Aljazairi est un cheikh mais pas un savant ! » Quand Albani dit que le niqab n’est pas obligatoire ils disent : Albani a raison dans tout ce qu’il dit sauf sur ce point où il s’est trompé !

Donc pour résumer la Salafyya : Ibn Taymiyya, qu’Allah le couvre de Sa miséricorde, a établi ce concept pour supprimer tous les éléments non-fondés de l'Islam. La première catégorie est les sectes et il a amélioré le travail déjà fait avant lui. La seconde est la connaissance ou culture islamique et il fait un excellent travail sur ce point, comme l'exemple du Tafsir Ibn Kathir. Le troisième est le fqh et il a échoué, car les autres savants n'ont pas quité leurs positons pour suivre Ibn Taymiyya. Mais maintenant nous avons ces gens qui ne sont pas savants et prétendent être Salafstes ; ils suivent donc des savants qu'ils prétendent être plus proches de la Sunna, ils rejetent les paroles des oulémas qui ne leur conviennent pas et fnalement, ils vont faire leurs propres règles selon leur compréhension.

III LA WAHABIYYA ET LE DROIT DE TUER

Mohammed Ibn Abdelwahhab, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde, est né en 1703 et décédé en 1792 dans la région de Riyadh en Arabie. Il combatait le chirk sous sa forme la plus présente en ce temps : le culte des saints. Adorer les saints consiste à les invoquer, égorger pour eux et leur faire des promesses : si tu réalises mon souhait je t’ofrirai un mouton. Par ailleurs, il n’existe pas en Islam une bonne acton qui s’appelle « la visite des tombes des saints » ; on peut visiter les tombes de ses proches pour prier sur eux et entretenir leurs tombes ou visiter les tombes d’une façon générale pour se rappeler de la mort, mais il n’existe pas de récompense ou de bénédicton partculière pour visiter la tombe d’un homme pieux ni même d’un prophète ni même du Prophète Muhammad (s). A la limite on peut visiter la tombe d’une personne célèbre comme on visite un lieu historique pour les leçons de l’histoire comme la grote de Hira par exemple ou n’importe quel endroit au monde qu’on voudrait visiter. Mais c’est seulement dans la pratque de la roqya que je me suis rendu compte du satanisme qui est derrière cela : en Tunisie il n’y a quasiment pas de village sans un ou plusieurs tombeaux de saints. Les gens y pratquent le chirk le plus fagrant qui soit, et les démons se dépêchent d’aider à résoudre leurs problèmes ou de leur donner l’illusion d’un résultat, puis ils viennent dans leurs rêves sous les images des saints et bloquent la vie de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils viennent perpétuer le culte de leurs ancêtres. Ainsi beaucoup de nos patents soufrent du chirk que leurs parents ou grandsparents ont fait et dans lequel les djinns veulent les maintenir. Mais d’autres vont simplement pour « lire une Fatha » pour le saint. Or si on croit qu’une personne est morte pieuse pourquoi lui ofrir nos propres bonnes oeuvres alors que en avons plus besoin ? De plus pourquoi se déplacer ? Si vous visitez les tombes de vos parents et que vous y lisez Yasin pour leur ofrir et implorer la miséricorde d’Allah pour eux, cela leur fera autant de bien que si vous le faites dans votre maison ; le déplacement est une bonne oeuvre pour vous et un rappel. Ceux qui se rendent aux tombeaux des saints espèrent y gagner quelque chose, c’est indéniable même s’ils disent qu’ils vont uniquement pour lire une Fatha ; or en Islam il n’y a rien à y gagner. Ce que leurs prédécesseurs y ont gagné est l’acton des djinns dans leur vie : c’est cela qui fait la réputaton des tombeaux et des « bénédictons » qu’on peut y trouver. Donc celui qui y va simplement en pensant inconsciemment profter d’un lieu béni est en train de sanctfer et vénérer les démons qui ont fait la célébrité du lieu. En conclusion, tout ce qui touche de près ou de loin à ses visites de tombeaux des saints est du chirk.

Je vous renvoie à mon artcle sur Qitmir, car le même inventeur de hadith qui a donné Qitmir comme nom du chien des gens de la caverne pour en faire des talismans, et donc un des premiers fondateurs du chirk dans la oumma, a aussi inventé le hadith : « Quiconque fait le pèlerinage et ne me visite pas m’a délaissé » pour faire de la visite de la tombe du Prophète (s) une bonne oeuvre, et a aussi raconté un récit où un nomade vint du désert pour visiter la tomber du Prophète (s) et prier Allah, puis le narrateur s’est endormi et vit le Prophète (s) en songe lui dire qu’Allah a exaucé le nomade ; cet incident raconté par ce menteur est utlisé pour justfer les visites des tombeaux des saints.

Si bon nombre d’entre nous aujourd’hui ont compris l’erreur de la vénératon des tombes, je suis convaincu que c’est un résultat de l’effort de Muhammad Ibn Abdelwahhab et bien sûr de ses suiveurs, car à l’époque il était bien seul.

Ce combat valut à Muhammad Ibn Abdelwahhab d’être rejeté par la majorité des savants et des émirs qui s’atachaient aux traditons et aux confréries qui honoraient les tombes des saints. Mais bien sûr le combat de Muhammad Ibn Abdelwahhab ne se limitait pas à cela car il avait repris le programme de « Salafya » d’Ibn Taymiyya qui rejete toute nouveauté comme par exemple la célébraton de la naissance du Prophète (s) et pas seulement les déviances de la croyance. C’est dans ce point précis que naît la confusion : le groupe sauvé dans le hadith est les Ahl Assunna Wal-Jama`a, en français les Sunnites, qui ne dévient pas de la croyance du Prophète et de ses compagnons ; mais la Salafya est une branche des sunnites qui rejete les arguments logiques pour se limiter aux arguments par les textes et qui rejete les nouveautés indiféremment de leur degré de gravité. Donc la « Wahhabiyya » combat : 1) le chirk 2) les avis juridiques des autres écoles 3) les innovatons que d’autres savants acceptent, et le résultat est que la majorité des savants sont contre ce courant et le combat très noble contre le chirk est mal perçu à cause des autres éléments discutables.

Parmi les autres formes de chirk très répandus dans la oumma il y a les talismans. Il y a à peine quelques jours j’ai enlevé un talisman à un turc qui m’assurait que c’était un grand savant très pieux qui le lui avait donné et qu’il n’y avait que du Coran ; hélas après une page et demie de Coran il y avait une demi ligne de symboles de djinns. Il était désespéré : « Mais tout le monde chez nous porte ça ! Mais tous les savants chez nous font ça ! »

Aux éléments précités deux nouveaux points se rajoutent dans la daâwa de Muhammad Ibn Abdelwahhab. D’abord le constat et l’afrmaton que seule une infme minorité des musulmans garde la foi pure et la voie droite, alors que jusque-là on disait que les sectes étaient des minorités et que le gros des musulmans est resté dans la croyance originale sans rajouts ni déviatons. Puisque tant de musulmans pratquent le culte des tombes, des savants les y encouragent, les autres ne s’y opposent pas et personne ne se lève contre ce nouveau polythéisme… De plus ils fêtent la naissance du Prophète (s) et tant d’autres innovatons… De plus ils ne prient pas conformément aux hadiths mais aux avis de tel et tel savants… Donc l’ensemble de la oumma est égaré et nous sommes le groupe sauvé, y compris les savants sont égarés sauf les nôtres. On est à la limite du takfr : déclarer tous les autres mécréants.

La deuxième nouveauté du Wahhabisme est le combat armé. Après avoir fait détruire la coupole de la tombe de Zayd Ibn Alkhatab (r) le frère du calife Omar (r) mort martyr à la bataille de Yamama par l’émir de sa ville avec ses soldats, l’émir de la région fut fâché et Muhammad Ibn Abdelwahhab s’en alla à une autre province où il rencontra l’émir Mohamed Al Saud qui fut convaincu de son prêche. Ils s’unissent donc vers 1743 pour étendre par les armes et les conquêtes le nouvel émirat wahhabite : combatre et annexer les villes et les provinces avec toutes les guerres et les morts que cela implique, détruire les coupoles et constructons autour des tombeaux, jusqu’à prendre la Mecque et Médine et détruire de nombreux vestges du Prophète (s) et des sahaba. A partr de 1803 et tout au long du 19ème siècle l’empire Otoman envoie des armées pour les combatre et plusieurs fois ils tuent le roi et metent fn au royaume, mais c’est au début du 20ème siècle qu’ils s’allient avec la Grande Bretagne qui leur fournit les armes pour conquérir la Mecque et Médine et ils fondent le Royaume d’Arabie Saoudite que nous connaissons aujourd’hui, mais c’est seulement en 1932 par l’alliance avec les USA : pétrole contre stabilité, que le royaume fut stabilisé.

IV LE REJET DE LA OUMMA

Muhammad Ibn Abdelwahhab vers la fn de sa vie écrivit des letres aux savants et dirigeants de tous les pays qu’il put pour les appeler à délaisser le chirk et à le suivre. La réponse du mufi de Tunisie est restée célèbre. Il semble que ce texte ne fut jamais traduit en français alors voici pour la première fois in cha Allah sa traducton intégrale.

Sa`ud Ibn Abdelaziz Ibn Sa`ud, décédé en 1816 envoya une letre aux maghrébins (certains l’appellent la letre wahhabite et d’autres disent qu’elle est écrite par le cheikh Ibn Abdelwahhab lui-même) expliquant la prédicaton du cheikh Mohammad Ibn Abdelwahhab et les invitant à suivre son école. Quand la letre arriva en Tunisie, le bey Abou Mohammad Hamouda Bey (1759-1814) l’envoya aux savants de son époque et leur demanda d’expliquer la vérité aux gens. Le grand savant spécialisé en authentcité des récits Aboul Fida Ismaïl Atamimi, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde, écrivit en réponse un long livre qu’il inttula : « Les dons divins pour écraser l’égarement wahhabite » tandis que le grand savant spécialisé en authentcité des récits et juge Abou Hafs Oumar (décédé 1807) fls du grand savant et mufi malikite Aboul Qasim Mahjoub lui répondit par une letre admirable.

LA LETTRE WAHHABITE

Au nom d’Allah Tout miséricordieux Très Miséricordieux. Nous implorons Son aide et Son pardon, nous Lui demandons de nous protéger de nos défauts et nos mauvaises oeuvres. Personne ne peut égarer celui qu’Allah guide et personne ne peut guider celui qu’Allah égare. Nous atestons qu’il n’y a de dieu qu’Allah seul sans associé et nous atestons que Mohammad est Son serviteur et Messager. Quiconque obéit à Allah et Son Messager a bien agi et quiconque leur désobéit s’est perdu ; il ne fera de mal qu’à lui-même et ne nuira en rien à Allah.

Allah le Très Haut dit : « Dis : voici ma voie j’appelle à Allah avec une clairvoyance moi et ceux qui me suivent. Gloire et pureté à Allah et je ne suis point des associateurs » (12/108). Et Allah le Très Haut dit : « Dis : si vous aimez Allah, suivez-moi et Allah vous aimera et pardonnera vos péchés » (3/31). Et Allah le Très Haut dit : « Ce que le Messager vous a amené prenez-le et ce qu’il vous a interdit laissez » (59/7). Et Allah le Très Haut dit : « Aujourd’hui je vous ai complété votre religion, j’ai parachevé Mon bienfait envers vous et Je vous ai agréé l’Islam comme religion » (5/3). Ainsi Allah a informé qu’Il a complété et parfait la religion à travers son Prophète (s) et nous a ordonné de nous en tenir à ce qu’il nous a ramené de notre Seigneur et de laisser les innovatons, la division et la divergence. Le Très Haut dit : « Suivez ce qui vous a été révélé de votre Seigneur et ne suivez pas d’autres maîtres, mais vous comprenez peu » (7/3). Et Le Très Haut dit : « Et voici ma voie droite, suivez-la et ne suivez pas les chemins car ils vous éparpilleront hors de Sa voie. Ainsi vous fait-Il des recommandatons afn que vous soyez pieux » (6/153. Le Messager (s) nous a aussi informés que sa communauté fera ce qu’on fait les natons précédentes pas à pas. Il a informé dans le hadith que sa communauté se divisera en 73 groupes, tous en Enfer sauf un. Ils dirent : « lequel, Ô Messager d’Allah ? » Il dit : « Ceux qui suivent ma voie et celle de mes compagnons ». Si tu as compris cela, le malheur généralisé est évident : les innovatons dont la plus grave est l’associaton à Allah, le recours aux défunts, leur implorer le secours contre les ennemis, la réalisaton des souhaits et la résoluton des malheurs, autant de choses que seul le Seigneur de la terre est des cieux peut réaliser ; de même rechercher les faveurs des défunts à travers les voeux pieux et les sacrifces des bêtes, demander leur aide pour repousser les malheurs et atrer les heurs, ainsi que d’autres sortes d’adoraton qui ne conviennent qu’à Allah le Très Haut. Détourner une catégorie des adoratons à un autre qu’Allah est comme les détourner toutes car Allah le Très Pur est l’associé qui n’a point besoin d’associés et Il n’accepte que les oeuvres sincèrement faites pour Lui. Il a informé que les associateurs invoquent les anges, les prophètes et les saints pour se rapprocher des faveurs d’Allah et pour qu’ils intercèdent auprès de Lui et Il a informé qu’Il ne guide pas quiconque est menteur et mécréant. Le Très Haut dit : « Ils adorent en dehors d’Allah qui ne peut leur nuire ni leur être utle et disent : ce sont nos intercesseurs auprès d’Allah. Dis : informez-vous Allah de ce qu’Il ne connaît pas dans les cieux ni dans la terre ? Il est Pur et Elevé au-dessus de ce qu’ils associent » (10/18). Il a donc informé que quiconque met entre lui et Allah des intermédiaires pour intercéder les a ainsi adorés et pris pour associés, car l’intercession est entèrement à Allah comme dit le Très Haut : « Dis : l’intercession est entèrement à Allah » (39/44) et « Qui va donc intercéder auprès de Lui si ce n’est par Sa permission » (2/255) et le Très Haut dit : « Ce jour-là l’intercession ne servira pas sauf à qui le Tout Miséricordieux autorise et accepte sa parole » (20/109). Lui le Pur n’accepte que l’unicité comme dit le Très Haut : « Ils n’intercèdent que pour qui Il a accepté » (21/28). L’intercession est donc une réalité mais on ne peut la demander dans cete vie que d’Allah comme dit le Très Haut : « Les mosquées sont à Allah, alors n’invoquez personne avec Allah » (72/18) et le Très Haut dit : « N’invoque pas en dehors d’Allah qui ne peut t’aider ni te nuire ; si tu le fais tu es donc du nombre des injustes » (10/106). Si donc le Messager d’Allah (s) qui est le meilleur intercesseur et doté de l’emplacement louable, Adam et sa descendance sont sous sa bannière et n’intercèdent que par Sa permission, et il n’intercède pas spontanément, mais il vient se prosterner à Allah et le loue par des louanges qu’Il lui enseigne puis Il lui dit : « Lève la tête, demande et Je te donnerai, intercède et tu seras exaucé », puis on lui donne une part et il les fait entrer au Paradis. Que dire donc des autres prophètes et saints ? Ce que je viens de mentonner n’est contredit par aucun savant musulman, mieux encore les pieux prédécesseurs, compagnons, suiveurs, quatre imams et d’autres qui ont suivi leur voie sont d’accord là-dessus. Le fait de demander aux prophètes et aux saints décédés leur intercession, de sacraliser leurs tombes en y construisant des coupoles, en y introduisant l’éclairage, en y priant et en y vouant les aumônes et les voeux pieux, tout cela fait parte des innovatons annoncées par le Prophète (s) et dont il a ordonné de se méfer dans sa parole : « Avant la fn du monde une parte de ma communauté rejoindra les idolâtres et certains adoreront les fétiches ».

Le Prophète (s) a grandement protégé le principe d’unicité d’Allah et a coupé toute voie qui mène à l’associatonnisme. Il a ainsi interdit de plâtrer les tombes et de construire dessus dans le hadith de Muslim selon Jabir où le prophète (s) ordonne à Ali Ibn Abou Talib (r) d’aplatr toute tombe qui dépasse la terre. Pour cela plusieurs savants ont dit : « Il faut détruire les coupoles construites sur les tombes » car elles sont construites en désobéissance au Messager (s). Cela est le point de divergence entre nous et les gens au point qu’ils nous ont déclarés mécréants, qu’ils nous ont combatus et ont désacralisé notre sang et nos biens, mais Allah nous a aidés et nous a accordé la victoire ; c’est à cela que nous appelons les gens et nous les combatons après avoir établi les preuves du Livre d’Allah, de la sounna de Son Messager et du consensus des pieux prédécesseurs des imams, conformément à la parole du Très Haut : « Et combatez-les pour qu’il n’y ait pas de tentaton et que la religion soit entèrement pour Allah » (8/39). Quiconque n’accepte pas l’appel par la preuve et l’explicaton, nous l’appelons par le sabre comme dit le Très-Haut : « Nous avons envoyé Nos Messagers avec les preuves et nous avons descendu avec eux le livre et la balance pour que les gens établissent l’équité et Nous avons descendu le fer qui content une grande force et des bienfaits pour les gens » (57/25). Nous prêchons à établir la prière, à s’acquiter de l’aumône, à jeûner le Ramadan et faire le pèlerinage à la Maison sacrée d’Allah, nous ordonnons le bien et interdisons le mal, et Allah détent la fn des afaires. Voici notre croyance et notre religion ; quiconque le suit est notre frère musulman, il a les mêmes droits et devoirs que nous. Nous croyons aussi que la communauté de Mohammad (s) ne s’accorde pas pour une erreur, et qu’il restera une parte de sa communauté dans la vérité soutenue par Allah sans que ceux qui la contredisent ou la combatent ne puissent lui nuire jusqu’à ce qu’arrive la décision d’Allah. Fin

LETTRE DU JUGE ET MUFTI DE LA TUNISIE OMAR ALMAHJOUB (DECEDE EN 1807) EN REPONSE AU CHEIKH MOUHAMMAD IBN ABDELWAHHAB

Cette lettire est mentonnée dans deux livres : histoire des rois de Tunisie et du protectorat de l’historien tunisien Ahmad Abi Dhiaf et Réplique aux wahhabites et dhahirites du cheikh Ibrahim Alatar Assamdouni. Je profite pour traduire la lettre avec les commentaires de l’auteur entre parenthèses.

« Seigneur, tranche entre nous et notre peuple avec la vérité et Tu es le meilleur juge » (7/89), « Ne fais pas de nous une tentaton pour les injustes », « Sauve-nous par Ta miséricorde du peuple mécréant » (10/85-86), « O vous qui avez cru, occupez-vous de vousmêmes, ceux qui s’égarent ne vous nuiront pas si vous êtes guidés. Vous retournerez tous vers Allah et Il vous informera de ce que vous faisiez » (5/105), « O vous qui avez cru, ne désacralisez pas les rites d’Allah, le mois sacré, les bêtes de sacrifce ni la période de pèlerinage où ils recherchent le bienfait de leur Seigneur et la satsfacton. Après le pèlerinage vous pouvez chasser. La colère contre des gens qui vous ont empêchés d’accéder à la Mosquée Sainte ne doit pas vous pousser à l’injustce. Entraidez-vous pour le bien et la piété et ne vous entraidez pas pour le péché et l’agression » (5/2).

Après cete introducton, tu nous as écrit prétendant que tu es engagé pour soutenir la religion, que tu prêches avec clairvoyance le message du Maître des prédécesseurs et des successeurs, que tu incites à suivre et imiter et que tu t’opposes à la division et l’innovaton ; tu as souligné dans ton épître l’interdicton de la divergence et de la division des hommes, tu es donc tel qu’Allah le Très Haut dit : « Il y en a parmi les gens qui te séduit par ses paroles dans cete vie terrestre et qui prend Allah à témoin sur le contenu de son coeur alors qu’il est le pire adversaire. Et quand il s’en va il parcourt la terre pour causer du tort et détruire les biens et les gens et Allah n’aime pas la destructon » (2/204-205). Tu afrmes que les gens ont inventé des choses en Islam et qu’en masse ils ont pris les défunts comme associés à Allah en suppliant au nom des tombes des saints pour leurs malheurs, en implorant en leur nom pour leurs besoins, en leur dédiant des voeux pieux et des ofrandes ainsi que d’autres types d’adoraton, et tout cela est une associaton au Seigneur des terres et des cieux et une mécréance pour laquelle vous vous autorisez de tuer et rompre la sacralité des interdits. Par Allah ! Tu t’es égaré et tu as égaré ! Tu as suivi la voie du banditsme en t’autorisant cela, après avoir critqué et exagéré. Tu as jeté l’anathème sur les prédécesseurs et les suiveurs ! Nous te jugeons par les paroles d’Allah parfaites et la Sounna authentque du Prophète (s). Pour avoir combatu les musulmans, terrorisé les habitants des terres saintes et ataqué ceux qui se réfugient dans la double atestaton de foi et pour avoir allumé la guerre de façon constante entre les musulmans vous avez vendu votre vie éternelle pour cete vile existence, vous avez commis d’innombrables péchés majeurs, vous avez désuni les musulmans et vous vous êtes rebellés contre les contraintes de la soumission et de la religion. Le Très Haut dit : « O vous qui avez cru, quand vous combatez dans la voie d’Allah vérifez et ne dites pas à qui vous lance le Salam : tu n’es pas croyant, en recherchant le gain de ce bas monde, car Allah détent beaucoup de butn » (4/94). Et le Prophète dit : « J’ai reçu l’ordre de combatre les gens jusqu’à ce qu’ils disent : il n’y a de dieu qu’Allah [et Mohammed est le Messager d’Allah] ; leurs sangs et leurs biens sont alors protégés de moi sauf par le droit, et Allah se chargera de les juger » (Rapporté par Boukhari et Muslim). Puisque tu te bases sur le Livre d’Allah et la Sunna, comment après ces paroles – malheureux ! – t’autorises-tu à verser le sang des gens qui disent cete parole et qui croient au message du Prophète (s), qui respectent les piliers de l’Islam, qui protègent la terre de l’Islam, qui combatent les idolâtres et qui lutent pour le monothéisme ?! Comment vous êtes-vous jetés dans l’abîme de la déviance, vous êtes sorts des rangs et devenus des semeurs de désordre ?!

Tu les as déclarés mécréants pour avoir visité les saints et les pieux et pour en avoir fait des intermédiaires entre eux et le Seigneur des mondes, et tu afrmes que cela est la résurgence de l’âge de l’ignorance. Je te réponds donc : qu’Allah ne permete pas qu’un musulman adore ces lieux, qu’il s’y rende en les glorifant comme un adorateur, qu’il s’y soumete comme on se soumetait aux idoles avant l’Islam, qu’il les adore en se prosternant, se courbant ou en jeûnant. Si un ignorant faisait cela les responsables et les chefs l’auraient empêché, les connaisseurs et les savants l’auraient désapprouvé et auraient clarifé à l’ignorant la voie droite.

Ton interprétaton sur laquelle tu te bases : aller vers les morts pour leur demander la victoire contre les ennemis, la réalisaton des besoins, la soluton des malheurs, choses que seul le Seigneur des terres et des cieux peut faire, et ainsi de suite, cet argument par lequel tu as allumé le feu de division et l’éparpillement, tu y as commis une erreur grotesque et tu t’es donné une religion autre que l’Islam car supplier Allah au nom de la valeur d’une créature est légal : c’est mentonné dans la sunna authentque et ce n’est ni déconseillé ni interdit. Les hadiths en sont remplis, les preuves sont nombreuses et solides et il serait épuisant de les dénombrer et de les chercher toutes mais il suft de mentonner la supplicaton des compagnons et des suiveurs par la valeur d’Abbas durant le califat du chef des croyants Omar Ibn Alkhatab quand ils frent la prière pour demander la pluie et l’arrêt de la sécheresse et la misère. La sécheresse sévit au temps d’Omar (r) au point que le vent éparpillait de la terre comme de la cendre et on l’appela l’année des cendres. Omar Ibn Alkhatab sortt avec Abbas Ibn Abdel Motalib prier pour demander la pluie, puis il prit Abbas par les bras, le plaça debout devant lui et dit : « O Allah nous implorons Ta miséricorde par l’oncle de Ton Prophète car Tu dis dans Tes paroles véridiques : « Quant au mur, il appartenait à deux enfants orphelins dans la ville, il y avait en-dessous un trésor leur appartenant et leur père était pieux ». Tu les as protégés pour la piété de leur père, protège donc l’oncle de Ton prophète car nous T’implorons par lui et nous implorons Ton pardon ». Puis il se tourna vers les gens et dit : « Demandez pardon à votre Seigneur car Il est Pardonneur ». Abbas pleurait et disait : « O Allah Tu es le berger qui n’abandonne pas la bête égarée et qui ne laisse pas la bête dont la pate est brisée là où elle périrait ! Les petts ont faim, les vieillards sont afaiblis, les plaintes se sont levées et Tu connais les secrets et ce qui est plus caché encore ! O Allah secoures-nous avec Ta pluie avant qu’ils ne désespèrent et périssent, car seuls les mécréants désespèrent de Ta miséricorde ! O Allah secoures-les par Ta pluie car ils ont imploré Ta miséricorde par mon lien avec Ton Prophète (s) ! » Un nuage se forma alors puis s’accumula et un vent y soufa provoquant une tempête et une pluie abondante. Les gens se mirent à essuyer son habit et dire : « Félicitatons, tu as arrosé les terres saintes ! » (Rapporté par Ibn Alathir)

Dis-moi alors - frère des arabes – avec cete supplicaton déclares-tu que le chef des croyants Omar Ibn Alkhatab était mécréant ainsi que tous les compagnons et suiveurs présents parce qu’ils ont mis un humain comme intermédiaire entre eux et Allah et qu’ils ont demandé à Allah par la valeur d’Abbas ? En faisant cela ont-ils donné un associé à Allah et aucun d’entre eux ne s’est fâché pour défendre la religion ? Non, par Allah, et je jure encore au nom d’Allah, c’est plutôt celui qui les traite de mécréants qui est mécréant, qui s’est écarté de leur voie et qui est hypocrite et impie. Ils sont dans la voie droite et leurs paroles sont véridiques et le Prophète (s) a dit : « Suivez ceux qui sont après moi : Abou Bakr et Omar » (Hadith Hasan rapporté par Tirmidhi et Ibn Maja).

Si tu critques ce groupe de compagnons où se trouvaient Othmane Ibn Afane et Ali Ibn Abou Talib et d’autres, alors où as-tu appris cete religion ? Qui d’autre t’a transmis l’enseignement du Maître des Messagers ? Que fais-tu aussi de l’autre hadith authentque rapporté par Muslim où le Prophète (s) informe qu’Ouways est un signe de la prophéte et conseille à Omar de lui demander de prier pour son pardon, et il lui a efectvement demandé et il a prié pour son pardon ? Allah le Très Haut dit des frères de Youssef (s) : « Père, Prie Allah de pardonner nos péchés car nous étons dans l’erreur » (12/97). Celui donc qui visite les saints et les pieux va prier Allah pour son besoin et supplier au nom du secret de ce saint pour faire réussir son voeu comme ft Omar en demandant la pluie ou bien demander le souten du saint visité en intercédant en sa faveur et en priant pour lui comme dans le hadith d’Ouways Alqarni car les saints et les savants sont comme les martyrs vivants dans leurs tombes ; ils ont quité la vie éphémère pour la vie éternelle (les martyrs musulmans dans les batailles sont vivants auprès de leur Seigneur, leurs corps ne se décomposent pas et la terre ne les absorbe ; ceci est établi dans les textes et dans l’expérience. Par ailleurs il est authentfé dans le hadith rapporté par Bayhaqi et Ibn Hajar que le Messager d’Allah (s) a dit : « Les Prophètes sont vivants dans leurs tombes et prient ». En dehors des prophètes cela peut arriver à des saints mais ce n’est pas général comme il est arrivé à l’honorable suiveur Thabit Albounani : il a été vu après sa mort en train de prier dans sa tombe, rapporté par Ibn Rajab Alhanbali).

Quelle gêne donc y a-t-il, O toi défenseur de la religion, à visiter les saints et les pieux ? Quel mal changes-tu donc en osant créer la rébellion et la guerre ? Peut-être fais-tu parte des innovateurs qui renient plusieurs types d’intercession et qui les limitent aux vertueux, car il semble dans ton épître que tu nies les miracles des saints et l’utlité des invocatons, et toutes ces croyances s’éloignent de la Sunna et du droit chemin. Ton afrmaton qu’aucun musulman ne contredit ce que tu as avancé est une inventon outrageuse et une déviaton dans la religion car les partsans de la Sunna et du Groupe reconnaissent l’intercession pour d’autres que les prophètes, comme les savants, les pieux et le commun des croyants : certains intercèdent pour une tribu et d’autres pour des populatons entères tel qu’il est rapporté que Ouways Alqarni intercèdera pour autant que les tribus de Rabia et Moudar (rapporté par Ibn Asakir).

Les Mutazilites ne reconnaissent pas l’intercession d’un autre que le Prophète (s) et reconnaissent sa grande intercession au Jour du Jugement ainsi que l’intercession des croyants pieux ou repents pour élever les degrés, et ne reconnaissent pas l’intercession pour sauver du Feu les grands pécheurs qui ne se sont pas repents puisque dans leur école erronée ils déclarent les pécheurs mécréants et voués à l’Enfer.

Quant à ta pratque de démolir les coupoles construites au-dessus des tombeaux des saints sans distincton entre les lieux fréquentés et abandonnés c’est la catastrophe absolue et l’injustce terrible par laquelle Allah t’a égaré malgré ta science : « Qui donc est plus injuste que celui qui a empêché qu’Allah soit invoqué dans Ses maisons et s’est atelé à les détruire ? Ceux-là ne devraient y entrer qu’apeurés ; ils auront la perte dans ce monde et un énorme châtment dans l’Au-delà » (2/114). On dirait que tu as entendu dans une réunion des hadiths interdisant de construire sur les tombes et tu les as pris globalement sans explicaton, brutalement sans pesée ni mesure, puis tu en as fait ton cheval de bataille pour ataquer et brutaliser en démolissant les constructons sur les tombes des saints et des savants. Si tu avais discuté avec les imams et demandé clarifcaton auprès des guides de la communauté qui ont plongé dans les profondeurs de la charia, qui ont afronté les questons les plus coriaces, qui ont résolu la majorité des cas et qui en connaissent les motvatons, ils t’auraient informé que cet avertssement s’applique à la constructon dans le cimetère fait pour accueillir les sépultures du commun des musulmans car ils ne laisserait pas la place pour d’autres tombes et provoquerait des travaux au-dessus de certains défunts, et les hadiths ne concernent pas des tombes isolées.

Par contre, ce que les musulmans construisent dans leurs propriétés privées pour honorer leurs défunts, il n’y a pas de gêne ni d’interdit. Au même titre qu’ils peuvent construire librement leurs propriétés en maisons ou magasins ou mosquées, ils sont libres d’en faire des coupoles, des mausolées ou des monuments.

Ensuite tu aurais dû après avoir reçu et compris cete réponse poser maintenant la question qu’en l’état actuel des choses, une fois que la constructon est faite faut-il démolir ce qui a été construit illicitement ? Cete démoliton est-elle interdite ou légale ? Ils te répondront alors que les avis sont contradictoires et que les savants et les chercheurs divergent, certains disent de les laisser pour ne pas détruire les biens acquis, car aussi ils bénéfcient d’un doute puisqu’il y a une utlité pour les visiteurs, et d’autres les ont rejeté avec force et exigé de changer et démolir.

Si tu comprends cela comment peux-tu t’avancer ainsi, trébucher et te lâcher en démolissant tout mausolée sans tenir compte de la religion ni de la propriété ? Si ces portes s’ouvrent devant toi et que tu acquiers un autre point de vue en sachant que le mal que tu as cru changer ne fait pas l’unanimité chez les clairvoyants, chacun y allant de son opinion, tu vois donc que tu n’as plus à te batre ainsi et à critquer.

Après avoir atteint ce stade, reconsidère la guerre que tu as allumée entre musulmans, tu t’es permis d’ataquer la Mosquée Sacrée, de terroriser les habitants des deux lieux saints, de prendre à la légère la malédicton d’Allah, de Ses anges et de tous les humains, tu comprendras alors que tu as changé le mal selon toi, en foncton de ta croyance et de ta compréhension, mais tu as commis plusieurs ensembles de maux et un grand nombre de péchés capitaux par lesquels tu t’es fait du mal ainsi qu’aux musulmans, tu as choisi une autre voie que celle des croyants, tu t’es permis de honnir les saints et les pieux alors que le Prophète (s) dit dans le hadith rapporté par Boukhari et Muslim : « Allah Puissant et Majestueux dit : quiconque prend un de Mes élus comme ennemi, Je lui déclare la guerre » ; quel pire danger et autodestructon que de subir la guerre d’Allah ?!

Pour ce qui est de rejeter la visite des tombes, où est le mal ou l’interdit et de quel défaut parles-tu puisque le hadith est authentque : « Je vous avais interdit de visiter les tombes, Maintenant visitez-les ! » (Rapporté par Muslim) et annule les hadiths précédents interdisant leurs visites et eface la législaton du début de l’Islam protégeant la communauté des causes de l’égarement car elle sortait à peine d’une période d’ignorance et d’adoraton de statues et de divinités diverses. Comment donc peux-tu interdire leurs visites alors que le Prophète (s) insttue cela et nous ouvre la voie et l’embellit puisqu’il est authentfé selon Aicha la mère des croyants que le Prophète (s) visita le cimetère de Médine et pria pour l’absoluton des défunts musulmans (rapporté par Muslim) ? Il est aussi authentfé qu’il a visité la tombe de sa mère Amina Bint Wahb et pria Allah de lui pardonner (ce qui est authentque est que le Prophète (s) demanda à Allah l’autorisaton de visiter la tombe de sa mère et Il la lui accorda, et il Lui demanda l’autorisaton de prier pour elle et Il lui refusa, rapporté par Muslim, Abou Daoud, Ibn Maja et Ahmad). Les compagnons et les suiveurs apprirent cete pratque et les savants et prédécesseurs la contnuèrent. Il est authentfé dans les récits des imams de la guidée et des étoiles à imiter que Fatma la meilleure femme au monde a visité son grand oncle le meilleur des martyrs et se déplaça pour cela de Médine à la montagne d’Ouhoud et aucun compagnon ne lui reprocha cela alors qu’ils gouvernaient Médine et soutenaient la religion. Ceux-là aussi seraient des innovateurs ou se sont-ils tus devant une innovaton ? Non, par Allah, nous devons plutôt les suivre puisque leur consensus est une preuve juridique.

Les savants ont suivi cela dans tous les pays, ils se sont déplacés eux-mêmes pour obtenir l’aide auprès des tombeaux des pieux et réaliser leurs voeux, ils ont consigné cela dans leurs livres et leurs oeuvres et l’ont souligné dans leurs épîtres et leurs commentaires, ils ont partagé la visite en catégories et ont clarifé les règles avec les arguments légaux : si la visite est pour la morale et le rappel, elle est autorisée sans distncton pour les tombes des musulmans et des mécréants ; si c’est pour demander le pardon et la miséricorde en faveur des défunts, il n’y a pas d’interdicton sauf pour le mécréant, car la Loi divine informe que sa mécréance ne sera pas pardonnée et ainsi interprètent-ils la parole du Très Haut : « Ne prie jamais sur aucun d’eux s’il meurt et ne te recueille pas sur sa tombe » (9/84) ; et si la visite est pour que le visiteur profte du visité, qu’il recherche le lieu dont la vertu est célèbre et qu’il prie auprès de sa tombe pour une certaine afaire, il n’y a pas de gêne ni d’interdicton, au contraire cela est recommandé et méritoire et mérite même de faire le voyage. Quiconque sur cete règle transgresse l’ensemble des savants et suit les ambiguïtés qui s’opposent à leurs publicatons, les savants l’ont durement réprimé et critqué et l’ont qualifé d’ignorant et d’égaré ; à l’unanimité ils ont déclaré sa foi innovatrice et personne ne peut guider celui qu’Allah égare.

Quant à l’interdicton de voyager vers une autre mosquée que les trois sacrées (rapporté par Boukhari et Muslim) cela concerne le voeu pieux d’y prier car la récompense de la prière ne change pas (c’est ainsi que les savants ont toujours expliqué ce hadith, ce qui est confrmé par un autre hadith : « Il ne faut pas aller vers une mosquée pour y accomplir la prière en dehors de la Mosquée Haram, la Mosquée Aqsa et ma mosquée que voici », hadith hasan rapporté par Ibn Hajar ; il vaut mieux expliquer le hadith par le hadith et laisser la déformaton d’Ibn Taymiyya) alors que les degrés et les miracles des mausolées varient à cause du secret dans la demande de l’aide et la capacité à aider que tu ne connais pas car une muraille a été dressée t’empêchant d’y accéder ; la Preuve de l’Islam (Imam Ghazali) a clarifé cela ainsi que les savants et grands saints qui reconnaissent son degré de foi véridique.

Quant au fait que tu inclus les tombes des prophètes dans le mal et que tu déclares leur visiteur égaré et mécréant, cela déchire mon coeur et l’emplit de colère et de rejet et je m’oppose à toi de toutes mes forces et je lance les foudres de haine et de rage. Dis-moi donc – frère des Arabes – t’es-tu levé pour défendre la religion ou pour détruire ses bases ? Croistu à la révélaton faite au Prophète ou dis-tu : « Ce n’est qu’un mensonge qu’il invente ?! » Que fais-tu du hadith : « Quiconque visite ma tombe mon intercession lui est due » (hadith hasan rapporté par Daraqotni et Bayhaqi) ? Dis-moi Soulaymane fls de Daoud est-il égaré en construisant au-dessus de la tombe d’Ibrahim l’ami intme d’Allah et des autres prophètes des fls d’Israël ? Et que dis-tu – malheureux – du hadith rapporté par les plus grands narrateurs et authentfé par les rapporteurs de confance : le Prophète (s) dit : quand je fus emmené à la mosquée de Jérusalem, Jibril me ft passer devant la tombe d’Ibrahim (s) et me dit : descends et prie deux rakaat ici car ici se trouve la tombe de ton père Ibrahim (s) » (le seul récit qui existe est la prière du Prophète (s) au lieu de naissance de Issa (s) rapporté par Bayhaqi) ? Dans un autre hadith, le Prophète (s) dit : « celui qui ne peut pas me visiter qu’il visite la tombe de mon père Ibrahim l’ami intme (s) » (ce hadith est inexistant, le seul récit qui défnit l’emplacement de la tombe d’un prophète concerne la tombe de Moussa (s) : « à la dune rouge »). Que dis-tu après cela ? Trouves-tu maintenant une issue ou un salut ? Où fuiras-tu après avoir traité tous les prophètes d’égarés ? « Seigneur ne dévie pas nos coeurs après nous avoir guidés et accorde-nous de Ta part une miséricorde car Tu es le Donateur » (3/8).

Vous citez les hadiths que vous atrapez au vol sans les maîtriser ni les connaître et par lesquels vous errez dans les voies de perditon et ne voyez que les éclairs de l’ignorance, vous cherchez leurs sens sans guide et vous ouvrez les portes sans réfexion ni confrontaton. Le hadith : « Ne faites pas de ma tombe une mosquée » (dans la version de Muslim : ne prenez pas les tombes pour lieux de prière) est expliqué par Boukhari : ne pas en faire un lieu de prière pour préserver le monothéisme et protéger l’adorateur ignorant car celui qui prie vers une directon semble prier cete chose et le Prophète (s) a pris des précautons contre cete erreur (parmi les innovatons de la wahhabiya il y a le fait qu’ils interdisent de prier dans une moquée où il y a une tombe en se basant sur le hadith de Boukhari : « Qu’Allah maudisse les juifs et les chrétens, ils ont pris les tombes de leurs prophètes comme lieux de prière », et Aicha ajoute : « Sans cela ils auraient mis sa tombe (du Prophète) en évidence ». La réponse à cet argument est que le hadith concerne celui qui prie en directon de la tombe pour la glorifer, et cela ne vaut que si la tombe est saillante et visible autrement il n’y a pas d’interdicton. Mais quant à la simple présence d’une tombe dans une mosquée vers laquelle le fdèle n’a pas l’intenton de prier, cela n’est pas concerné par le hadith. Ainsi les hanbalites disent que la prière au cimetère est déconseillée mais pas interdite et les wahhabites prétendent être hanbalites mais ils les contredisent souvent dans les fondements et les détails. La parole de Aicha : « Sans cela ils auraient mis sa tombe en évidence » suft à montrer la non interdicton de la prière dans une mosquée où se trouve une tombe. Aucun des prédécesseurs ni des successeurs n’a contredit cela et ils priaient dans la mosquée du Messager des quatre côtés de la tombe : à l’ouest, devant, à l’est et au nord. Celui qui prie au nord de la tombe c’est comme s’il prie vers la tombe mais l’interdicton et le caractère déconseillé disparaissent car la tombe est cachée. Les wahhabites par cete interdicton absolue ont contredit le consensus des musulmans et ont donc déclaré la communauté égarée, or les savants comme le juge Iyadh et d’autres disent : « Celui qui dit une parole qui conduit à déclarer la communauté égarée il est déclaré mécréant par le consensus des savants ». Parmi ce qui prouve l’absence d’interdicton ou de caractère déconseillé s’il n’est pas saillant il y a le récit authentque : 70 prophètes sont enterrés dans la mosquée Khif ; une version afrme même que la tombe d’Adam est proche de la mosquée ; mosquée où on prie depuis le temps du Messager d’Allah (s) jusqu’à maintenant, rapporté par Ibn Hajar, Abou Yaala et Bazzar avec une chaîne authentque. Quant au hadith : « Ne priez pas vers les tombes », il n’indique pas l’interdicton et s’interprète selon les cas des tombes comme nous venons d’expliquer. Le cheikh Hanbalite Albahout dit dans « Explicaton des volontés ultmes » : « La prière est déconseillée en directon des tombes à cause du hadith d’Abou Morchid Alghanaoui : « Ne priez pas en directon des tombes et ne vous asseyez pas dessus » rapporté par les deux cheikhs, s’il n’y a pas de séparaton ; mais s’il y a une séparaton ne serait-ce que comme un rang de prière ce n’est plus déconseillé ». Une preuve supplémentaire est le récit authentque rapporté par Ibn Hibbane selon Oubayd Allah Ibn Abdallah qui dit : j’ai vu Ousama Ibn Zayd prier devant la tombe du Messager d’Allah (s) quand Marwane Ibn Alhakam sortt et dit : « Tu pries en directon de sa tombe ?! » Il dit : « Je l’aime ». Il lui dit alors des paroles ofensantes et s’en alla. Ousama s’en alla et dit : « Marwane, tu m’as blessé et j’ai entendu le Messager d’Allah (s) dire : « Allah déteste le grossier qui insulte les gens » et tu es un grossier qui insulte les gens »). Mais aller vers lui pour visiter, demander l’intercession et le souten et le proft de sa bénédicton, et les musulmans qui viennent vers lui de partout, nous ne pouvons que suivre cela.

Il en est de même dans ton utlisaton de « voyager vers une mosquée », tu te trompes en l’utlisant pour le cas présent car le hadith concerne uniquement les mosquées et non les sites à visiter. Egalement ton erreur est évidente dans ta citaton du hadith interdisant la glorifcaton de la tombe par l’éclairage et cete critque se retourne contre toi car le sens du hadith – s’il est authentque – concerne l’éclairage pour la glorifcaton de la tombe et non pour l’utlité des visiteurs, car si le but est d’aider les visiteurs et les résidents cela est permis sans gêne. Quant aux bêtes sacrifées et aux voeux pieux que tu prétends et pour lesquelles tu exagères dans la critque et le changement, tu dis les mensonges et tu provoques la discorde et la tuerie, dire que ces bêtes sont sacrifées pour un autre qu’Allah est une déformaton de la réalité et une calomnie très grave. Nous examinons de près les gens qui font ces promesses et nous n’avons vu aucun d’eux prononcer le nom d’un saint en les égorgeant ; ils ne versent pas le sang sur la tombe et ne commetent aucun acte qui conduirait à l’interdicton de ces bêtes et de ces sacrifces. Ils les vouent à ces mausolées non pas que c’est une adoraton sans laquelle la religion serait incomplète, mais ils cherchent la guérison, la délivrance et le bénéfce dans ce bas monde d’un secret caché dans cete aumône et dont on ne connaît que les résultats célèbres. Notre devoir et le vôtre est de rechercher la règle de ces voeux pieux auprès des savants reconnus qui maîtrisent les lois, les font respecter, expliquent leurs utlités, recherchent leurs fondements ; ceux qui savent froter le cuivre jusqu’à le faire briller. Ils te guideront : « Demandez aux connaisseurs si vous ne savez pas » (16/43) « Ne vous metez pas en travers de chaque voie » (7/86), si tu suis la vérité et que tu considères comme un crime de t’écarter de la loi divine, et ils te clariferont cete queston dans les détails : si la personne promet un sacrifce à un saint donné, il a commis un péché au lieu d’une bonne acton, mais nous n’avons vu personne se tromper ou s’égarer jusqu’à commetre cete erreur. Et si ces sacrifces sont promis au lieu de visite sans nommer le saint c’est donc un sacrifce accepté si c’est une bête qu’on peut sacrifer au pèlerinage, mais est-ce qu’il doit l’emmener forcément au lieu qu’il a nommé ou bien doit-il juste donner cete aumône là où il est pour la facilité ? Il y a en cela une divergence bien connue dans l’école de Malik, consignée dans les livres. Si la bête promise ne peut être sacrifée au pèlerinage, il doit l’envoyer et l’ofrir aux pauvres qui font la permanence au mausolée. Enfn celui qui fait le voeu pieux et l’engagement pour le saint doit juste en faire l’aumône dans son emplacement.

Si tu comprends cela, où est la raison de la guerre et du combat ? Les cas licites se distinguent des illicites uniquement par les intentons que Seul connaît le Connaisseur des intimités. Par Allah ! Allah nous a chargés des apparences et s’est réservé la gestion des secrets ; il n’a pas désigné un observateur pour les intentons, ni un gardien ou contrôleur parmi les responsables.

Si tu cherches à interdire le licite par crainte de l’interdit suis donc ce principe dans toutes les adorations en islam où il n’y a pas de différence entre le musulman et le mécréant si ce n’est par le contenu des coeurs. Celui qui prie à la mosquée adore peut-être les pierres tout comme celui qui immole et visite le mausolée. Le jeûneur cherche peut-être une éducation de soi ou une guérison. L’aumône peut viser un objectf de ce bas monde ou une divinité antérieure. Celui qui se met en état de sacralisation pour le pèlerinage ou la visite de la Kaaba a peut-être une intenton qui fait de lui un mécréant. Si tu ateins ces considératons tu as détruit tous les fondements de l’Islam et confondu les croyants et les mécréants ; cela mène à détruire tous les piliers, à autoriser à verser le sang de tous les musulmans, à annuler leurs prières, leurs mosquées et leurs minarets sans excepton.

Vois-tu, homme, ce délire et comment Satan s’est joué de toi et t’a fait tomber dans la perte ? Quite donc cet égarement fagrant, dis : « Seigneur, nous nous sommes fait du tort à nousmêmes et si Tu ne nous pardonnes pas et Tu ne nous accordes pas Ta miséricorde nous serons parmi les perdants » (7/22).

Vous avez cité des hadiths où le Prophète (s) a modifé les tombes et a ordonné à Ali (r) de les raser à terre et vous avez fait fausse route dans leur compréhension car vous n’avez pas reçu leur explicaton : si vous aviez demandé aux érudits ils vous auraient informé que cela concerne l’efacement de ce qui se pratquait dans l’ignorance. Quand un de leurs grands mourait, ils construisaient sur sa tombe comme une forteresse par ferté, ostentaton et orgueil et donc le Prophète (s) a envoyé efacer les marques de l’âge d’ignorance et sa ferté et son arrogance. Si votre interprétaton était la bonne, élever la constructon serait aussi grave que ce que vous avez dit. Si votre compréhension est maintenant claire votre argument se retourne maintenant contre vous, et comment utlisez-vous ces hadiths comme preuves que les tombes doivent être à ras de terre alors que la diférence est claire entre le fait de construire au-dessus des tombes et de creuser des tombes sous les constructons : le premier est un acte antéislamique blâmé dans les récits et pour le second vous n’avez pas d’argument et personne ne partagera votre généralisaton de l’interdit.

Concernant enfn les menaces que vous avez proférées et appuyées avec le verset du fer disant : « Quiconque n’acceptera pas avec l’argument et l’explicaton, nous le prêcherons avec le sabre et le tranchant », sache que nous ne sommes pas de ceux qui adorent Allah sur le bord ou qui fuient le combat pour soutenir Sa religion, ni de ceux qui doutent de leur Seigneur ou dont la confance est chancelante sur sa parole : « Quand viendra leur délai, ils ne reculeront d’une heure ni n’avanceront » (7/34), ni de ceux qui sont déstabilisés dans leur atachement à Allah dans l’intmité et l’apparence ou qui doutent de la parole du Très Haut : « Dis il ne nous frappera que ce qu’Allah nous a écrit » (9/51). Nous n’avons pas de faiblesse ou de découragement dans la guerre ni de paresse, nous triomphons pour la religion et nous défendons sa sacralité, et la victoire vient uniquement d’Allah.

Quant à votre aspiraton, ambiton et faux espoirs d’être parmi le groupe auquel les opposants ne nuiront pas ainsi que leurs alliés, et du groupe gagnant et dans la vérité, et que ces vertus soient pour vous méritées, non et certainement pas, vous n’avez pas de part dans ces mérites et elles ne vous reviendront pas ni pour ce que vous êtes ni pour les avoir soutenus. Ce hadith est certes authentque (rapporté par Boukhari et Muslim) mais vous n’avez pas bien étudié sa chaîne car une version mentonne : « Et ils sont au Maghreb (le mot maghrib signife où le soleil se couche, l’Occident, le Maroc et le Maghreb) ! » (Rapporté par Abou Nouaym : les gens du Maghreb seront toujours triomphants et leurs ennemis ne pourront leur nuire jusqu’à ce que l’Heure se lève, qui dit : un hadith sûr et célèbre). Voilà qui vous prive de ces vertus et qui vous en éloigne autant que le Levant est éloigné du Couchant ! Lave-toi donc les mains de ce qui ne t’appartent pas, ne tend pas ton regard vers ce qui t’a été interdit car le mariage de Souhayl avec l’étoile serait moins impossible.

Quant aux habitants de ces contrées qui en sont les maîtres, voilà les dignes d’être nos frères et nos alliés grâce à leur bonne croyance sunnite et leur voie mohammadienne, grâce à leur rejet des innovatons religieuses et leur soumission au consensus et à la voie des croyants. Tu as parlé dans cete letre en dénonçant les croyances des innovateurs qui ont dévié de la Sounna, qui suivent des voies extrêmes et qui refusent l’union et l’entente, alors écoute ce conseil : arrache ces fausses croyances que tu portes et enveloppe-toi des croyances correctes ! Reviens vers Allah et crois à Sa rencontre ! Ne jete pas l’anathème pour des péchés commis ! Si vous vous repentez, cela est meilleur pour vous, et si vous vous détournez sachez que vous ne vaincrez pas Allah.

La morale de la réponse et la conclusion de la discussion est que si tu suis – frère des arabes – tes conseils, que tu panses ta blessure par le repentr et que tu netoies ta plaie par la soumission au Seigneur, alors tu seras le réformateur bienvenu et entraidons-nous pour l’obéissance, la réussite, l’unité et le pardon ; si par contre tu persévères dans l’océan de la perditon, que tu construis ton édifce de discorde et que tu brandis ta lance avec ferté, alors tes cousins ont aussi des lances, chacun d’eux porte les armes et la guerre montrera le meilleur.

Qu’Allah le Très Haut guide les fèches de la communauté militante vers ce qu’Il aime et agrée et étoufe les hostlités du groupe transgresseur jusqu’à ce qu’il revienne à l’ordre d’Allah. Paix sur vous ! Fin.

Je reprends la parole (Ben Halima Abderraouf) pour faire le commentaire de ces deux letres, en priant Allah que cete traducton vous ait enrichi et ouvert les yeux sur de nombreux points.

1) La letre wahhabite dit : « Si tu as compris cela, le malheur généralisé est évident : les innovatons dont la plus grave est l’associaton à Allah, le recours aux défunts », Donc tout le problème des wahhabites, la cible presque unique de leur combat est le culte des morts.

2) « leur implorer le secours contre les ennemis, la réalisaton des souhaits et la résoluton des malheurs, autant de choses que seul le Seigneur de la terre est des cieux peut réaliser ». Ici il y a une exagératon. Il y a certaines choses que les créatures peuvent réaliser et qu’il est permis de demander aux créatures. Pour cela le Prophète (s) dit : « Qui me garantt de ne rien demander aux gens et je lui garants le Paradis ». Donc il est permis de demander aux gens une chose qu’ils peuvent faire, comme de l’argent ou un travail etc., même si ça ne se fera que par la permission d’Allah, et même s’il est meilleur de s’abstenir, mais ce n’est pas du chirk de demander. Donc tu peux demander de l’aide contre tes ennemis ou pour résoudre ton malheur sans que ce soit du chirk, en demandant à tes frères musulmans vivants ou même à des mécréants. Donc ce qu’il fallait expliquer est que les défunts n’ont pas ce pouvoir tout comme chacun de nous peut aider de son mieux tant qu’il est vivant mais plus après sa mort. Et c’est là que ça devient chirk : on lui demande comme s’il entend tous les gens qui lui parlent et on croit qu’il a le pouvoir de résoudre toutes ces situatons, des situatons que même de son vivant il ne pouvait pas résoudre, comme une femme qui veut avoir un enfant par exemple.

3) « De même rechercher les faveurs des défunts à travers les voeux pieux et les sacrifces des bêtes, demander leur aide pour repousser les malheurs et atrer les heurs, ainsi que d’autres sortes d’adoraton qui ne conviennent qu’à Allah le Très Haut ».

En fait le cheikh a fait le tour de tous les types de chirk se déroulant autour des tombes et les « autres sortes » sont juste pour amplifer et dramatser la situaton, mais c’est tellement mieux dans un débat ou un prêche de s’en tenir à la stricte vérité et même à l’essentel pour avancer au lieu de se perdre dans des sous-débats non nécessaires.

4) « Détourner une catégorie des adoratons à un autre qu’Allah est comme les détourner toutes car Allah le Très Pur est l’associé qui n’a point besoin d’associés et Il n’accepte que les oeuvres sincèrement faites pour Lui ».

Nous avons ici un problème. Selon cette affirmation, celui qui commet un chirk par le culte des saints, même une fois par an par exemple comme plusieurs gens qui vont sacrifer une bête ou assister à une cérémonie une fois par an, est comme celui qui n’a jamais adoré Allah et a passé toute l’année à adorer des statues ?! Ca ne se passe pas comme ça. Il se peut qu’Allah n’accepte pas ses oeuvres à cause du chirk qu’il a fait, mais nous ne pouvons pas juger les gens ainsi. Il faut lui donner la preuve évidente et sans ambiguïté de son chirk, preuve qu’il ne peut contredire, et si après cela il persiste dans son chirk la loi islamique va s’appliquer sur lui. Mais sans l’avoir vu ni parlé, prendre la décision que c’est un mécréant identque aux idolâtres et en trer les conclusions qui s’imposent, notamment la possibilité de faire le djihad contre ces gens, tout cela est une erreur lourde de conséquences.

5) « Il a donc informé que quiconque met entre lui et Allah des intermédiaires pour intercéder les a ainsi adorés et pris pour associés, car l’intercession est entèrement à Allah ».

Voici encore une exagératon, et l’auteur lui-même se reprend plus tard en expliquant l’intercession du Prophète (s). L’exagératon est le fait de metre à égalité deux situatons diférentes. La première situaton est les mécréants qui adorent les statues ou les anges ou Jésus (s) en disant qu’ils ont une grande valeur chez Allah et qu’en les adorant nous nous rapprochons d’Allah, voilà les intermédiaires qu’Allah refuse, et on ne peut adorer personne à la place d’Allah en pensant que ça nous rapprochera d’Allah. La deuxième situaton est d’aller au tombeau du saint (supposé) et de lui demander d’intervenir pour nous auprès d’Allah. Or on peut toujours demander à un vivant de prier pour toi en espérant que sa prière sera plus exaucée que la tenne, ou en demandant à plus de gens pour avoir plus de chances d’être exaucé, mais le défunt ne t’entend pas et ne peut pas prier pour toi. Et croire qu’il a ce pouvoir d’infuencer les décisions d’Allah et lui prometre une bête ou autre en cas de réussite est évidemment un retour au fétchisme ; mais ce n’est quand même pas l’adorer volontairement en croyant que cete adoraton nous rapproche d’Allah. Par ailleurs « L’intercession est entèrement à Allah » ne veut pas dire qu’elle n’existe pas, car elle existe bel et bien. Le Prophète (s) nous recommande de prier les uns pour les autres en leur absence, est-ce que nous n’intercédons pas auprès d’Allah en leur faveur ? De même quand on demande à quelqu’un de prier pour nous, ce qui est aussi louable et recommandé. Le Jour Dernier, le Prophète (s) intercèdera pour sa communauté et Allah lui a promis : « Certainement ton Seigneur te donnera jusqu’à te satsfaire ». Mais les autres prophètes aussi, les martyrs, les savants, et une fois dans le Paradis tous les croyants intercèderont pour peu qu’ils se rappellent de leurs proches ou connaissances qui sont encore en Enfer puisqu’au Paradis tous les voeux sont exaucés. Bien sûr toutes ces intercessions n’aboutssent que par la volonté d’Allah car Il a le dernier mot d’accepter ou rejeter ; c’est en cela que « l’intercession est entèrement à Allah » et non que ça n’existe pas. L’erreur est de croire que quelqu’un d’autre qu’Allah a le pouvoir de décider ou que son intercession est garante et l’erreur encore est de demander cela à un mort qui ne t’entend pas.

6) « Ce que je viens de mentonner n’est contredit par aucun savant musulman, mieux encore les pieux prédécesseurs, compagnons, suiveurs, quatre imams et d’autres qui ont suivi leur voie sont d’accord là-dessus ».

Hélas, si le cheikh s’était contenté de souligner ce qui est évident et indiscutable, il aurait pu invoquer le consensus, mais avec tous ces éléments d’imprécisions, d’exagératons et de conclusions hâtves la levée de boucliers est inévitable.

7) « Le fait de demander aux prophètes et aux saints décédés leur intercession, de sacraliser leurs tombes en y construisant des coupoles, en y introduisant l’éclairage, en y priant et en y vouant les aumônes et les voeux pieux, tout cela fait parte des innovatons annoncées par le Prophète (s) et dont il a ordonné de se méfer dans sa parole : « Avant la fn du monde une parte de ma communauté rejoindra les idolâtres et certains adoreront les fétches » ».

Et voilà le micmac total : demander aux défunts est du chirk, construire les coupoles est un détail qui ne mérite pas d’être mentonné ici car il va fausser le débat, l’éclairage aussi, la prière : ce qui serait blâmable est de prendre les tombeaux comme qibla ou carrément de prier pour le saint au lieu de prier Allah, mais autrement faire la prière dans un lieu où se trouve une tombe n’est pas blâmable, vouer une aumône en disant par exemple : « si Allah me guérit j’ofrirai à manger aux pauvres de tel endroit », où est le problème sauf si c’est un endroit de péchés et qu’on va contribuer à renforcer ces péchés. Tout cela fait parte des innovatons : c’est une afrmaton trop facile, il faut détailler point par point et analyser. Nous voici donc idolâtres et fétcheurs ?! Il valait netement mieux rester sur le débat de la aqida et du chirk que de mélanger tous ces détails qui tuent tout l’intérêt du message.

8) « Cela est le point de divergence entre nous et les gens au point qu’ils nous ont déclarés mécréants ».

Le cheikh a expliqué son erreur sans la comprendre lui-même : il dit que des savants demandent la démoliton des coupoles, ce qui signife que d’autres ne le demandent pas ; comment peut-on alors les démolir contre le gré de leurs gardiens ? Et à quoi s’atendre si ce n’est la colère des savants et des gens ? Et les gens les accuseront de détester les sahaba (car en Arabie c’étaient essentellement des tombes des compagnons), les saints et les prophètes et d’avoir amené une nouvelle religion puisque ces constructons sont ancestrales. Et que faire maintenant que cete zizanie est déclenchée ?

9) « Mais Allah nous a aidés et nous a accordé la victoire ».

Contre qui ? Contre les gens qui étaient fâchés qu’on ait démoli les coupoles ?! Est-ce que ceci mérite une guerre ? Est-ce que ceci autorise à tuer, arracher des terres et le pouvoir, annexer des provinces et ne plus arrêter la guerre ? Comme si on combat des vulgaires fétcheurs sans même prendre le temps de les prêcher, leurs vies et leurs biens sont devenus tellement dérisoires. Ceci est complètement scandaleux et loin d’être islamique, au contraire c’est un terrible danger pour l’Islam.

Si on parle d’un conquérant qui a pris le pouvoir par les armes, la positon des Sunnites est de désapprouver ses crimes mais de reconnaître son autorité s’il arrive au pouvoir. Les savants sunnites ont adopté cete positon depuis la prise du pouvoir de Yazid Ibn Muawiya : plusieurs compagnons ont refusé de se soumetre à son autorité et se sont rebellés : Husayn Ibn Ali, Abdallah Ibn Handhala et Abdallah Ibn Zoubayr, (r), Les armées de Yazid les ont tous anéants, notamment Husayn a été tué à Karbala le jour de Achoura avec 70 membres de la famille du Prophète (s), Abdallah Ibn Handhala à Médine et 500 flles vierges de Médine sont tombées enceintes des viols de l’armée de Yazid. Donc les rebellions n’ont servi à rien, des grands leaders des musulmans sont morts, la communauté a beaucoup soufert et les mauvais sont restés au pouvoir. Pour cela, la priorité pour les savants sunnites (contrairement au chiites qui vénèrent le martyre et préfèrent la tuerie à la soumission) est de conserver l’ordre et la sécurité et éviter la tuerie : donc nous condamnons celui qui utlise la violence pour prendre le pouvoir ; mais une fois qu’il a pris le pouvoir, nous reconnaissons son autorité. Il en résulte que nous condamnons le recours aux armes des wahhabites pour étendre leur territoire en combatant des musulmans, mais une fois leur royaume établi nous reconnaissons ce pouvoir ; mais l’argument qui consiste à identfer les musulmans à des idolâtres qui ont refusé le prêche par la raison et qu’il ne reste plus qu’à les combatre pour les islamiser, cet argument est inacceptable et ce qu’ils appellent djihad n’est que des crimes et l’argument du culte des saints ne suft pas pour justfer ces tueries.

10) « C’est à cela que nous appelons les gens et nous les combatons après avoir établi les preuves du Livre d’Allah, de la sounna de Son Messager et du consensus des pieux prédécesseurs des imams, conformément à la parole du Très Haut : « Et combatez-les pour qu’il n’y ait pas de tentaton et que la religion soit entèrement pour Allah » (8/39).

Il ne veut pas appeler ces gens des musulmans car en ce cas il ne serait pas possible de leur faire le djihad ; donc il n’y a aucun doute, les wahhabites justfent leur djihad en utlisant les versets pour combatre les idolâtres. Si c’étaient des musulmans qui commetent une infracton aux lois d’Allah, il y aurait des lois à appliquer ; la peine de mort s’appliquerait à celui qui renie la foi et quite l’Islam, mais même celui-là on lui donne le choix de revenir sur ses paroles et se remetre dans l’Islam.

Quant au fait qu’ils appellent les gens au consensus, nous l’avons vu et nous allons le voir in cha Allah avec la réponse du mufi de Tunisie, leurs positons sont loin de faire consensus, et quant au fait qu’ils aient établi les preuves il n’y a rien de plus faux car vous allez voir la réponse du mufi qui réfute un à un tous les arguments des wahhabites, preuve à l’appui. Je passe maintenant à la réponse du mufi pour les commentaires que je peux faire.

1) « Nous te jugeons par les paroles d’Allah parfaites et la Sounna authentque du Prophète (s) ».

Le mufi a commencé par la conclusion : tu as déclaré les musulmans mécréants et tu les as combatus ; tu as donc créé une discorde et commis de nombreux péchés majeurs. Il va ensuite donner les arguments et les preuves de tout ce qu’il dit. Même si certains arguments sont discutables ou partels, ce qui est sûr est que la letre wahhabite n’a pas été convaincante et que le mufi semble aussi ataché à l’Islam et à suivre les textes que les wahhabites ; or le mufi adopte la même positon exactement comme les gens que les wahhabites combatent ; donc les wahhabites n’ont aucun droit de les condamner et les combatre.

2) « Qu’Allah ne permete pas qu’un musulman adore ces lieux, qu’il s’y rende en les glorifant comme un adorateur, qu’il s’y soumete comme on se soumetait aux idoles avant l’Islam, qu’il les adore en se prosternant, se courbant ou en jeûnant. Si un ignorant faisait cela les responsables et les chefs l’auraient empêché, les connaisseurs et les savants l’auraient désapprouvé et auraient clarifé à l’ignorant la voie droite ».

Voilà en quoi le mufi est d’accord avec les wahhabites, qu’il ne faut pas adorer un autre qu’Allah. En partant des points communs et en discutant calmement, on aurait peut-être about à une compréhension mutuelle et à un compromis.

3) « Tu y as commis une erreur grotesque et tu t’es donné une religion autre que l’Islam car supplier Allah au nom de la valeur d’une créature est légal ».

Voici un premier désaccord qui mérite clarifcaton. La letre wahhabite parle de demander au mort la réalisaton des voeux et le mufi répond qu’il est permis de demander à Allah au nom de la valeur d’une personne ou d’une créature. Il aurait été judicieux de s’assoir tranquillement pour clarifer les choses au lieu de s’écarter davantage et davantage l’un de l’autre, car le mufi tre de grandes conclusions sur l’ignorance et l’égarement des wahhabites pour ce point alors que je ne vois pas cela dans la letre wahhabite.

4) « Ou bien demander le souten du saint visité en intercédant en sa faveur et en priant pour lui comme dans le hadith d’Ouways Alqarni car les saints et les savants sont comme les martyrs vivants dans leurs tombes ».

Nous avons là un réel problème : visiter un saint décédé et lui demander d’intercéder pour nous et de prier pour nous ? Car il est vivant et nous entend comme de son vivant ? C’est bien un culte et il faut l’appeler chirk et mécréance. C’est pour cela que je dis qu’il faut reconnaître aux wahhabites le mérite d’avoir changé les mentalités des musulmans sur ce point.

5) « Car il semble dans ton épître que tu nies les miracles des saints et l’utlité des invocatons ».

Encore une exagératon, la letre wahhabite ne dit pas cela, encore quel dommage e s’écarter du débat réel.

6) « Ta pratque de démolir les coupoles construites au-dessus des tombeaux des saints … c’est la catastrophe absolue ».

Voilà donc la rupture entre cheikh Mohamed Ibn Abdelwahhab et ceux qui n’ont pas accepté ses idées : un passage à l’acte de destructon des éléments du décor du culte des saints puisqu’on ne peut pas détruire le chirk en lui-même. Cet acte peut être justfé si c’est la décision de l’autorité, mais comment s’ataquer aux biens des autres pour les détruire car ils servent à l’illicite ? Est-ce qu’on n’aurait pas pu rester à l’étape de la prédicaton en envoyant par exemple des groupes prêcher et exhorter partout où il y a des rassemblements auprès des tombes, et débatre avec les savants pour leur faire prendre conscience du mal qui est dans ces pratques et rapprocher les points de vues ? Le passage à l’acte est un point de rupture dans la daâwa où la miséricorde pour les gens est remplacée par la condamnaton et la haine et donc on sort de la voie du prophète (s) qui patentait à la Mecque ainsi que les musulmans pendant de longues années de persécuton et de torture durant lesquelles Allah leur a interdit de répliquer et leur a ordonné de répondre au mal par le bien, de contnuer à les prêcher et de prier la nuit pour qu’Allah sauve les mécréants de leur égarement. Ce n’est qu’à Médine que le combat fut autorisé, d’abord uniquement défensif pendant cinq années, puis quand le rapport de force bascula les musulmans prirent l’initatve de lancer des campagnes.

Donc les suiveurs de Mohamed Ibn Abdelwahhab considèrent qu’ils ont transmis le message de façon claire et irréfutable au point que ceux qui ont refusé leur prêche – la majorité de la oumma – ont choisi la mécréance en connaissance de cause et peuvent ainsi être qualifés de mécréants ou d’apostats ; en conséquence le djihad peut être proclamé envers eux pour les convertr à l’Islam ou leur faire renoncer à leur apostasie. Vous voyez combien cete attude met un terme au prêche, à l’échange et au débat et suscite l’incompréhension, le refus et l’oppositon.

7) « Ce que les musulmans construisent dans leurs propriétés privées pour honorer leurs défunts, il n’y a pas de gêne ni d’interdit ».

Ce point de divergence illustre la diférence d’approche entre salafstes et autres savants : les salafstes privilégient la lecture litérale coupée de tout contexte et de toute relatvisaton tandis que les autres savants exploitent plusieurs voies : linguistque, contextuelle, juridique, etc. pour restreindre ou réorienter le champ d’applicaton du hadith. Ce qui compte au niveau juridique est que ces interprétatons diverses rentrent dans le faisceau des interprétatons possibles du hadith aux niveaux linguistques, logiques et juridiques. A partr du moment où ces interprétatons sont possibles on ne peut plus en écarter aucune même si on a une préférence. C’est là que les salafstes rentrent en contradicton avec les 4 écoles puisqu’ils n’acceptent que l’unique vérité qui est forcément la leur. Et les voici en train de démolir les coupoles et mausolées qui sont donc un péché discutable et certainement pas un chirk en soi.

Même chose pour le point suivant : quand bien même les coupoles auraient été construites dans le péché, faut-il maintenant les détruire ou les laisser, il y a là une divergence d’opinions entre savants dont les salafstes n’ont que faire.

8) « Pour ce qui est de rejeter la visite des tombes ».

Qu’Allah pardonne au mufti cete exagératon car il n’est pas queston de condamner la visite des tombes en général, mais partculièrement de celles des saints. La recommandaton des visites des tombes ou des cimetères est une évidence en Islam pour se rappeler de ses proches et prier pour eux ou pour se rappeler de la mort en général et ce serait une ignorance grotesque de renier cela, mais ce qui est remis en cause est la visite des saints que le mufi défend en ces termes :

9) « Si la visite est pour que le visiteur profte du visité, qu’il recherche le lieu dont la vertu est célèbre et qu’il prie auprès de sa tombe pour une certaine afaire, il n’y a pas de gêne ni d’interdicton, au contraire cela est recommandé et méritoire et mérite même de faire le voyage ».

Voilà enfn en clair un sujet de désaccord et c’est ici qu’il y a lieu d’échanger et de comparer les preuves, car à mon sens « pour que le visiteur profte du visité » est impossible, « qu’il recherche le lieu dont la vertu est célèbre » hélas ce sont les démons qui aident trompeusement ceux qui commetent le chirk qui ont rendu le lieu célèbre, « et qu’il prie auprès de sa tombe pour une certaine afaire » cela n’existe pas en Islam, la prière auprès d’une tombe d’un saint ne présente aucune diférence avec celle faite chez soi, « il n’y a pas de gêne ni d’interdicton, au contraire cela est recommandé et méritoire et mérite même de faire le voyage » c’est efectvement la pratque répandue chez les soufs et la culture dominante à l’époque et je ne peux que remercier Allah que grâce à l’acton des wahhabites cete pratque a reculé et on ne peut plus entendre de nos jours de savant ofciel et reconnu dire de pareilles choses.

10) « Les degrés et les miracles des mausolées varient à cause du secret dans la demande de l’aide et la capacité à aider que tu ne connais pas car une muraille a été dressée t’empêchant d’y accéder ».

Effectivement nous sommes sorts du domaine de la raison et de la preuve pour arriver au domaine des secrets et de l’opacité où les diables égarent les gens allègrement.

11) « Quant au fait que tu inclus les tombes des prophètes dans le mal et que tu déclares leur visiteur égaré et mécréant ».

Ici le mufi s’emporte et s’enfamme et nous livre ses faux dalils et nous voici devant un bel exemple de hadiths inventés (mawdou’) ou inexistants pour justfer une pratque étrangère à l’Islam et qui soutent le chirk. Le seul hadith qui existe vraiment parmi ceux qu’il mentonne est : « Quiconque visite ma tombe mon intercession lui est due » (hadith hasan rapporté par Daraqotni et Bayhaqi)

12) « Ne faites pas de ma tombe une mosquée ».

Sur ce sujet la positon du mufi est claire est convaincante : on ne doit pas prendre une tombe comme qibla ; mais qu’il y ait une tombe quelque part dans l’enceinte de la mosquée ou que d’anciennes tombes soient sous nos pieds, cela ne pose pas de problème et ne provoque pas le chirk. L’interdire par précauton est une exagératon et condamner ceux qui le font est une ataque injustfée. Le long commentaire de l’auteur du livre que j’ai traduit est une argumentaton solide et claire. Une fois de plus les wahhabites en metant au même pied d’égalité le chirk et des pratques discutables faussent le débat et perdent leur crédibilité.

13) « Mais aller vers lui pour visiter, demander l’intercession et le souten et le proft de sa bénédicton, et les musulmans qui viennent vers lui de partout, nous ne pouvons que suivre cela ».

Et nous ne pouvons que le condamner et le combatre.

14) « Voyager vers une mosquée », ainsi que la queston de l’éclairage sont encore des questons secondaires et annexes qui empêchent la progression du débat.

15) « Nous examinons de près les gens qui font ces promesses et nous n’avons vu aucun d’eux prononcer le nom d’un saint en les égorgeant ; ils ne versent pas le sang sur la tombe et ne commetent aucun acte qui conduirait à l’interdicton de ces bêtes et de ces sacrifces ».

Je ne peux pas croire le mufi car nombre de personnes ayant assisté à ces lieux décrivent du chirk bien évident et révoltant. Mais c’est un point positf d’être d’accord sur ce qui est chirk et à partr de là on peut envisager un contrôle de ce qui se passe auprès des tombes et les prédicateurs n’auront qu’à relever les pratques chirk qui font unanimité et les signaler aux autorités. Cete soluton serait une voie ouverte à construire et progresser ensemble et un coup sérieux porté au chirk car je pense que le sang ofert aux djinns consttue 80% du chirk.

16) « Ils les vouent à ces mausolées non pas que c’est une adoraton sans laquelle la religion serait incomplète, mais ils cherchent la guérison, la délivrance et le bénéfce dans ce bas monde d’un secret caché dans cete aumône et dont on ne connaît que les résultats célèbres ».

Hélas cher mufi le secret caché n’est autre que les djinns et démons qui se dépêchent de donner aux gens l’illusion qu’ils ont été exaucés quand ils ont été adorés afn de les encourager au chirk.

17) « Si la personne promet un sacrifce à un saint donné, il a commis un péché au lieu d’une bonne acton, mais nous n’avons vu personne se tromper ou s’égarer jusqu’à commetre cete erreur ».

Subhan Allah je ne peux pas croire le mufi car cete pratque est tellement répandue. Qu’à cela ne tenne, nous voici d’accord pour condamner cela.

18) « Et si ces sacrifces sont promis au lieu de visite sans nommer le saint c’est donc un sacrifce accepté si c’est une bête qu’on peut sacrifer au pèlerinage, mais est-ce qu’il doit l’emmener forcément au lieu qu’il a nommé ou bien doit-il juste donner cete aumône là où il est pour la facilité ? Il y a en cela une divergence bien connue dans l’école de Malik ».

Donc on peut décider d’interdire les sacrifces aux alentours des mausolées et dire à chacun de faire son sacrifce chez lui et d’en donner aux pauvres puisque des savants disent que le sacrifce a la même valeur et on coupera ainsi une grande parte du chirk.

19) « Si tu cherches à interdire le licite par crainte de l’interdit suis donc ce principe dans toutes les adoratons en islam ».

Voyez comment le débat se fausse à cause des détails et des exagératons et quel dommage que des personnes de science et de bonne volonté se retrouvent en oppositon jusqu’à faire la guerre à cause d’une mauvaise communicaton.

J’ai pris le temps de traduire intégralement ces letres et d’en faire le commentaire car ils représentent le désaccord entre les wahhabites et la oumma. Ma conclusion est qu’il y a des points de désaccord importants mais aussi des points fondamentaux qui font consensus ainsi que de nombreuses questons marginales et qu’il aurait fallu consigner les points d’accord et établir une stratégie commune pour combatre ce qui chirk à l’unanimité puis poursuivre le dialogue en ce qui concerne le reste. Mais la radicalisaton de la positon des wahhabites a conduit à la radicalisaton des autres et il n’y avait plus que les armes pour les départager. Mais les armes ne les ont pas départagé puisque les guerres ne se sont pas arrêtées tout le long du 19ème siècle et seule la chute de l’empire otoman et l’alliance des saoudiens avec les britanniques et ensuite les américains ont mis fn aux guerres.

V LES ENFANTS REBELLES DU WAHHABISME

Le phénomène du djihad moderne est apparu en Afghanistan suite à l’invasion soviétque en 1981. A ce moment, toute la oumma était derrière les moudjahidines afghans et les pays du Golf les soutenaient fnancièrement mais le souten militaire principal venait des Etats-Unis. Ce fut l’incompréhension générale quand après le retrait russe et la chute de l’empire soviétque les afghans se mirent à s’entretuer pour le pouvoir. Les pachtounes depuis fort longtemps sont un peuple très islamisé et très porté sur l’usage des armes. J’eus la surprise de découvrir en voyageant au Pakistan en 1987 ce peuple de barbes, turban et purda qui a ses propres usines de kalachnikov et qui s’entretuent pour une vache. Mais la crise algérienne vint démontrer que les afghans n’étaient pas seuls à tuer allègrement les musulmans au nom d’Allah. Puis les guerres ou guérillas en Bosnie, Tchétchénie et Philippines aboutt à la créaton de la nébuleuse internatonale de djihad Al-Qaïda qui ateint le sommet de sa gloire avec Les atentats du 11 septembre. Vous connaissez la suite : l’invasion américaine en Irak en ft une terre d’instabilité permanente, la rébellion touareg au nord du Mali s’allia avec les djihadistes algériens, les révolutons arabes plongèrent la Syrie et la Libye dans le chaos et le Yémen dans une moindre mesure et Boko Haram a profté de la vacance du pouvoir au Nigéria pour proclamer son état. Mais quel lien tout cela a-t-il avec les wahhabites ?

Quand une cause natonale appelle le peuple à prendre les armes, tout le monde s’y met, mais les gens les plus atachés à la religion sont plus prompts à se sacrifer car plus atachés à l’intérêt général et plus croyants au martyre. Les plus radicaux qui portent déjà la haine contre la majorité de la populaton se lancent pleinement dans le combat et n’ont pas de gêne à tuer les musulmans et rêvent d’un califat où ils exerceront autoritairement leurs idées radicales comme cela s’est passé en Arabie. Pour cela, dès qu’une guerre éclate, ils afuent de partout et consttuent un nouveau groupe qui n’a pas d’intérêt pour la cause première du confit mais qui veut simplement une terre pour vivre leur idéologie. C’est pour cela que les salafstes wahhabites consttuent automatquement le gros des troupes djihadistes et sont rapidement incompatbles avec les autres et forment leur propre groupe. Nous avons ici deux faits nouveaux en rupture avec le wahhabisme. D’abord ce djihad ne se fait pas à partr d’un état. Or le djihad ne peut être proclamé que par un calife à la tête d’un état. C’est aussi simple que cela, l’Islam ne reconnaît aucune forme de guérilla ou de guerre civile ou de groupe terroriste. Mohamed Ibn Abdelwahhab c’était allié avec le prince Mohamed Ibn Saoud qui était émir d’une province et même si nous contestons la façon dont il a déclaré les musulmans apostats et a engagé la guerre contre eux, mais au moins ça partait d’un état et c’étaient des guerres conventonnelles. Or les guérillas mènent aux atentats suicides et aux exécutons sommaires sans distncton entre musulmans et non musulmans et entre civils et combatants, et maintenant même les enfants, autant d’actes fermement condamnés en Islam.

Le deuxième fait nouveau est la rupture avec les savants. Les jeunes salafstes – car ils sont en majorité bien jeunes – n’ont aucun scrupule à rejeter tout savant qui les contredit, eux qui connaissent si peu à l’Islam, si bien qu’ils se retrouvent avec un état : Etat Islamique en Irak et au Levant, rejeté par tous les savants du monde ; quel étrange retour vers la situaton des khawarij qui ont déclaré tous les sahaba avec Ali et Muawiya mécréants alors qu’il n’y a aucun sahabi parmi eux !

Je prie Allah que tous ceux qui liront ces lignes seront convaincus de l’erreur de tous les djihadistes sur terre. Mais je dois parler du cas palestnien car de tous les confits c’est le plus légitme ou le moins illégitme. J’ai toujours été contre les atentats suicides. En Islam on pourrait envisager cete soluton uniquement si nous sommes encerclés et nous nous apprêtons à être tous tués, donc si on peut se faire exploser en tuant quelques ennemis autant le faire, surtout si ça peut apporter une soluton aux survivants. Un frère m’a dit : mais c’est la seule soluton qu’ils ont. Hélas ce n’est pas une soluton, ça ne fait qu’empirer la situaton, et l’Islam est clair en interdisant ce qui mène à plus de malheur que de bienfait. On me dira : mais quelle soluton alors pour le peuple palestnien ? Sachez qu’il vaut mieux ne rien faire que faire ce qui va empirer la situaton. Ensuite la soluton est la suivante : la force des juifs vient de leur union à travers la planète malgré la diversité de leurs natonalités ; or les musulmans nous ne parvenons pas à nous unir ; même dans une mosquée ou une famille c’est très difcile ; nous devons donc retravailler notre but dans la vie et notre fraternité. Cela ne nous empêche pas d’essayer de faire tout ce qu’on peut envisager pour aider la cause palestnienne.

Et je prie Allah que tous ceux qui liront mes lignes cesseront de se metre à la place des savants pour débatre de questons religieuses et engoufrer la oumma dans de voies stériles.

Qu’Allah cesse les guerres entre musulmans, qu’Allah nous montre la voie de son prophète (s), qu’Allah unisse nos coeurs et qu’Allah ramène la oumma dans son but qui est de contnuer le message de miséricorde à l’humanité du Prophète (s).