BISMILLAH ARRAHMAN ARRAHIM LA CRISE ECONOMIQUE: DIRECTION FAILLITE

Quand on est en Afrique ou un autre pays du tiers monde, comment ne pas s’étonner de la crise en Occident, alors que ce sont les pays riches. Comment s’explique cette crise ?

1 L’égoïsme absolu

En étudiant l’économie dans la prestigieuse Ecole Nationale pour la Statistique et l’Administration Economique, j’ai été frappé par certaines incohérences et aberrations dans le concept économique libéral ou occidental. Le plus grave est le principe fondamental de l’économie qui est : chaque opérateur économique a pour but de maximiser ses profits. Je me suis dit : ça ne marchera jamais. Si chacun veut augmenter au maximum ses profits sans aucune notion de moralité, de solidarité et sans jamais se satisfaire de ce qu’on a, cela mène à la concentration d’énormes richesses chez un petit nombre et l’exclusion des autres. L’exclusion de cette majorité causera une baisse de la consommation et une asphyxie de l’économie ainsi qu’à des situations sociales explosives.

Ce principe où chacun cherche à maximiser son profit cause un maximum de tort aux autres. Par exemple, cela se traduit mathématiquement par le cas suivant : je vends du pain. Si j’augmente mon prix, je fais plus de bénéfice sur chaque pain mais je vends moins de pains. Et si je baisse mon prix je vends plus de pains mais avec moins de bénéfice sur chaque pain. Donc je vais choisir le prix qui me fera gagner le maximum d’argent, autrement dit augmenter mon prix jusqu’à la limite au-delà de laquelle les gens n’achèteront plus. Quelle méchanceté ! Quel égoïsme ! Même si ça m’a coûté trois fois rien, ça n’a aucune importance, tant que je peux monter le prix, je monte. Et tous ceux qui n’ont pas pu acheter car c’est trop cher pour eux, ce n’est pas mon problème. Et ceux qui ont acheté à la limite du possible, ça veut dire qu’ils vont profiter un tout petit peu de ce qu’ils ont acheté puisqu’un petit peu plus cher ils n’auraient pas acheté.

Mais on peut objecter qu’il y a des lois de protection sociale, des syndicats qui défendent les travailleurs, la libre concurrence qui va baisser les prix. Effectivement, mais toutes ces choses sont contournables surtout quand on traite avec les pays pauvres, on les empêche de faire jouer la concurrence et d’acheter ailleurs, on encourage les dictatures pour mieux dépouiller les pays, on subventionne ses exportations pour tuer les économies locales, on aime bien les conflits pour vendre ses armes. Mais voilà, cette méchanceté s’est retournée contre eux : toutes les sociétés en Occident font leur possible pour délocaliser leur activité dans les pays pauvres où la main d’œuvre est moins chère et moins exigeante, ou bien remplacer les gens par des machines, les chinois, indiens et autres produisent à des coûts presque nuls : comme ce barrage que les chinois construisent à Maurice au début avec des prisonniers, ensuite avec des jeunes en service militaire. Il en résulte que l’Occident n’est plus compétitif et il est pris dans son propre piège de l’économie libérale où le fort anéantit le faible. En arrivant au pouvoir Sarkozy a dit que la solution pour la France était de se spécialiser dans les produits de très haute technologie comme les airbus, les TGV et l’armement ; hélas cela ne représente qu’un tout petit créneau et pour tout le reste, d’une boite de conserve au bus, l’Occident n’est plus compétitif.

2 Le piège de l’endettement

Un autre de ces principes tordus qu’on apprend dans les études d’économie c’est que l’endettement de l’état lance la croissance. L’état s’endette en émettant des obligations : des emprunts d’état récompensés par des taux d’intérêt, pour construire des infrastructures et des grands projets, cela va entraîner du travail et de l’activité chez les entreprises ainsi qu’une augmentation de la consommation et tout cela va bénéficier à l’état via les taxes, les impôts et la diminution des aides sociales avec la baisse du chômage. Mais où est le problème alors ? D’abord ce n’est pas tout ce que l’état emprunte qui cause l’activité économique, comme faire plus de dépenses militaires. Ensuite il faudrait que cette croissance soit plus grande que les intérêts dépensés sinon on est en perte, or actuellement la croissance dépasse difficilement les 1% ! Enfin, ces dettes ne seront jamais remboursées, on prend l’habitude de dépenser au-dessus de ses moyens et on ne s’arrête plus, d’autant plus que dans des pays démocratiques la population vote pour celui qui lui donne plus et les gens n’aiment jamais les plans d’austérité. L’Occident en est arrivé à être asphyxié dans ses dettes, bien malin qui pourra l’en sortir.

3 Le poids du social

Si je vous dit qu’en France le patron donne un salaire à son employé et autant à l’état, que l’état donne un revenu de survie à tout adulte sans travail, que chaque handicapé à une allocation à vie qui vaut un salaire, que chaque prisonnier coûte à l’état 80 € (53.000 F CFA) par jours (chiffres anciens) (le salaire d’un africain !), que les voyous en centre éducatif fermé coûtent à l’état 500€ par jour, que tous les pauvres ont accès gratuit et illimité à la médecine, même les sans-papiers, et tous ceux qui ont des maladies graves aussi, que les gens vivent plus longtemps alors que l’âge de la retraite ne bouge plus, vous comprenez que le pays fonce dans le gouffre. Le chômage grimpe, les consommateurs achètent chinois… Une fois j’ai pris mon fils aux urgences pour une bronchite et après prise de sang, radio de poumon, prélèvement d’urine etc. pendant 20h, je suis sorti avec une ordonnance de Doliprane ; puisque la sécurité sociale paye tout, et que tous ces laboratoires et techniciens sont là à ne rien faire, autant mettre le paquet. J’ai eu une fois un patient policier et je lui ai demandé ce qu’il faisait. Il m’a dit que son travail c’est attraper les pickpockets dans le métro. Et ensuite ? Il les envoie chez le juge. Et ensuite ? Le juge les relâche. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus de place en prison. Et ensuite ? Il retrouve toujours les mêmes dans le métro. Voyez tout ce que l’état dépense sur les juges et les policiers dans le vent ? Et si l’état veut stopper ou limiter ou contrôler, on les traite de tous les noms.

4 Faillite inéluctable

Je pense vous avoir convaincu qu’au vu de tous ces éléments la faillite est inévitable. En fait que faudrait-il pour y échapper ?

Considérant le premier élément, l’égoïsme destructeur de la machine économique libérale, les pays s’efforcent d’y échapper en mettant tous leurs poids politiques et s’il le faut militaire pour empêcher leurs pays satellites et anciennes colonies d’échapper à leur dépendance, pour bloquer les marchandises des concurrents d’entrer chez eux, et user de tous moyens obscurs pour défendre les intérêts économiques de leurs pays dans le monde. Mais plusieurs facteurs limitent les résultats de ces efforts : après 50 ans d’indépendances les contrats post coloniaux sont arrivés à terme et chacun est libre maintenant de choisir ses partenaires ; de plus en plus de pays ont décidé de mener une politique volontariste de développement et la pression du peuple et des organismes internationaux fait que ce n’est plus aussi facile qu’avant de les dépouiller.

Considérant le deuxième élément, je crois fermement que toutes ces réunions des ministres des finances européens, ces réorganisations des dettes, ces recherches de nouveaux fonds, ces partages des pertes et surtout ces contrôles de l’assainissement futur des comptes ne sont qu’un coup de sabre dans l’eau, tout au plus un petit parachute dans une chute terrible. Je vous dis la solution d’Allah, sachant que je crois fermement qu’ils n’auront jamais le courage de la faire, et si vous réfléchissez bien, vous verrez in cha Allah qu’il n’y en a pas d’autre. Quand Allah a interdit les intérêts, Allah a décrété : « Laissez ce qui reste de l’usure » (Baqara 277) donc pour tous les crédits en cours, Allah a ordonné qu’à partir de ce jour on ne rembourse que le capital, le prêt même et qu’on cesse tous les intérêts. Allah pardonne pour les intérêts payés auparavant. Si on prend cette décision maintenant au niveau de tous ces pays endettés, ces entreprises et ces ménages, in cha Allah ils vont tous – ou presque tous - payer leurs dettes et assainir leurs finances au bout d’un an ou deux ou trois. Bien sûr les banques auront totalement disparu car elles ne vivent que de l’intérêt. Mais il faut quand même un intermédiaire financier qui récolte l’argent des épargnants pour investir dans des projets économiques : ce sera des « holding » sociétés qui regroupent l’argent d’investisseurs pour le fructifier, ce qui est le principe de la banque islamique. Bien sûr cette solution est impossible à réaliser puisque d’abord ils sont aveugles à comprendre que tout le problèmes est dans les intérêts, alors qu’ils savent très bien que plus on baisse les intérêts mieux ça va, par ailleurs, légalement ce n’est pas facile de remettre en cause des contrats passés, enfin, les mêmes gens qui possèdent les banques et qui vont tout perdre avec cette décision sont les mêmes qui prennent les décisions pour ne pas les nommer, donc ils ne vont pas décider que ce sont eux-mêmes le problème avec leur système d’exploitation à l’échelle planétaire et qu’ils doivent s’auto-éliminer. Donc j’aimerais seulement que les musulmans sachent que la solution est là et regardez comment ils vont faire faillite car ils ne la feront jamais.

Pour le troisième point, il est difficile de critiquer les aides sociales, mais il est nécessaire d’en combattre les abus et les dérapages. Par exemple il faut interdire les mutuelles complémentaires de santé. D’abord c’est interdit par l’islam car c’est un jeu de hasard : tu payes un forfait et si tu tombes malade tu rentabilises ton investissement sinon ton argent est parti à l’eau. Ensuite le client est presque toujours perdant car les assurances se basent sur des modèles statistiques que je connais très bien et qui font que les sociétés d’assurance gagnent toujours, autrement elles auraient fait faillite ; c’est donc sauver les clients de cette dépense inutile. Enfin, cela encourage à abuser des services de santé puisqu’on ne paye plus rien, mais le pire c’est que les mutuelles tiennent compte de cet abus et l’intègrent dans leur prix, alors que la sécurité sociale le subit sans aucune compensation, donc chaque personne qui souscrit une mutuelle c’est des pertes et des pertes supplémentaires pour la sécurité sociale. La solution ici est donc de responsabiliser le malade en lui faisant payer au moins une partie de ses frais médicaux, et tant qu’à faire une bonne partie.

Voici donc le mot-clé : responsabiliser. Serait-il inhumain d’exploiter les prisonniers et les voyous au lieu de dépenser plus d’argent sur eux que sur les bons citoyens ? Il vaut mieux avoir pitié des honnêtes gens qui font avancer la société. Hélas ces Occidentaux ont un concept des droits de l’Homme complètement bizarre qui favorise les droits du coupable au lieu de la victime.

Une autre forme de responsabilisation est le partage du travail. Pourquoi cotiser pour donner aux chômeurs quand on peut les laisser faire une partie de notre boulot. Je vais vous dire une vérité mathématique que tout technicien travaillant sur l’économie française peut vous confirmer : Il n’y a que deux outils macroéconomiques (des outils que l’état peut décider comme l’âge de la retraite ou le taux de tva) qui peuvent améliorer à coup sûr l’économie : baisser le taux d’intérêt et réduire la durée de travail hebdomadaire. Ce n’est pas pour défendre les idéaux socialistes ou communistes par esprit partisan, c’est une vérité mathématique, que j’ai découverte lors de mes études, que mes professeurs ont confirmé et il n’y a que les considérations politiques qui empêchent de la mettre en pratique. Donc passer à une semaine de travail de 4 jours au lieu de cinq permettra presque de résoudre tout le problème du chômage, avec forcément un partage des revenus mais un allègement de toutes les charges sociales qui donnera une bouffée d’oxygène incroyable à plusieurs niveaux. Et les gens auront trois jours libres pour faire des activités que je vous laisse deviner.

5 Le paradis économique

Bienvenue en Arabie Saoudite ! Nous sommes au hajj mais j’ai toujours mes yeux d’économiste. Un litre d’essence à moins de 1 riyal, qui vaut moins de 20c d’€, soit environ 100 F CFA, l’électricité pas chère, les transports, les communications. La main d’œuvre n’en parlons pas ; la réponse miracle à toutes les plaintes des travailleurs immigrés mécontents est : pas content rentre chez toi ! Et le voici reparti au travail tout rechargé de bonne volonté. Le pays est comme un vaste marché détaxé, partout où le pèlerin rentre, la remise est systématique, même en consultation médicale. Je ne fais que m’étonner des produits made in Saudi Arabia, subventionnés j’imagine, et tous ces produits de luxe si peu chers comparés à la France. Comment faire des reproches à ces pèlerins qui ont plus la tête au marché qu’à l’adoration ? A la Mecque qu’Allah la glorifie davantage, les chantiers sont partout, on découpe les montagnes de roches pour construire d’immenses hôtels 5 étoiles. Le gratte-ciel devant la porte principale du Haram fait 107 étages et vous pouvez y lire : Donation (waqf) du roi Abdelaziz pour les deux lieux saints : cet immense complexe commercial et hôtelier 5 étoiles, tous ses bénéfices servent les lieux saints et ne vont dans la poche de personne ! Allahou akbar ! Ici le problème est : « Que faire de notre argent ? » Peut-être racheter l’Occident quand il aura fait faillite…