FORMATION DES IMAMS A LA ROQYA

1 Une réalité évidente

Allah le Très Haut dit : « Ainsi, chaque fois qu’un messager est venu vers leurs prédécesseurs, ils ont dit : un sorcier ou un possédé » (51/52). Les hommes ont toujours connu ces phénomènes de sorcellerie et de possession par les djinns, ce n’est que le matérialisme moderne qui les rejette au nom de la science, voulant tout expliquer par les problèmes psychologiques et les superstitions. Nous ne pouvons que nous étonner de certains imams et savants niant la réalité de ces phénomènes alors que des anges même ont enseigné la sorcellerie et Allah atteste de son efficacité : « Et ils n’enseignent à quelqu’un jusqu’à dire : nous sommes une tentation, ne deviens pas mécréant ! Ils apprennent d’eux de quoi semer la désunion entre la personne et son épouse. Or, ils ne peuvent nuire à personne que par la permission d’Allah » (2/102).

Nous savons aussi comment le Prophète, prière et paix sur lui, fut ensorcelé et demeura malade jusqu’à ce qu’Allah le Très Haut envoie les anges lui indiquer qu’on l’avait ensorcelé avec des cheveux et des nœuds déposés sous une pierre au fond d’un puits sec utilisé pour les besoins. Il a alors fallu envoyer les compagnons le chercher et c’est en lisant les deux sourates protectrices sur les nœuds qu’ils se sont ouverts et le Prophète, prière et paix sur lui, s’est retrouvé. « Le mal de celles qui soufflent dans les nœuds » est donc bien une réalité.

Les sourates et les invocations de protection sont aussi une réalité, mais cela ne permet pas de rejeter le phénomène de sorcellerie et djinns en disant simplement que celui qui respecte ces règles de protection ne sera jamais atteint de rien. Ceux qui sont déjà atteints, nous devons leur apporter des solutions islamiques, et une fois qu’on est atteint, les protections ne suffisent plus, il faut des remèdes. La médecine enseigne des mesures de protection et de prévention ; mais une fois le mal arrivé, il faut l’affronter et passer à l’étape de traitement.

2 Un grand besoin

Enormément de musulmans souffrent de problèmes liés à la sorcellerie et aux djinns. Tous les imams peuvent constater les plaintes de leurs fidèles qui relèvent du mystique. Puisqu’Allah a mis le remède de la sorcellerie et des djinns dans le Coran, n’est-il pas du rôle de l’imam de donner la solution ? Si l’imam a une responsabilité dans la vie sociale des fidèles : mariages, réconciliations, résolution de problèmes divers, sa responsabilité dans un domaine purement mystique et spirituel est plus grande.

Plus qu’un problème de santé ou de blocage professionnel ou financier, c’est un problème de foi : le musulman a besoin de savoir et de voir que sa religion est à même de résoudre ses problèmes mystiques pour affermir sa foi. Mais s’il ne trouve pas de solution en Islam le voilà tenté d’essayer ailleurs des méthodes contraires à la foi et combien avons-nous vu de musulmans quitter l’Islam pour le christianisme à cause d’une guérison, ou bien pratiquer le fétichisme tout en « continuant à être musulmans » ? Des femmes se constituent en associations pour se trouver des maris djinns et gagner « la chance » dans la vie ; d’autres vont jeter les cauries.

Je suis étonné du manque d’information des populations : trop de gens pensent que consulter un sorcier ou un voyant n’est pas très grave ou même que cela fait partie de l’Islam. Un vieux à Bouaké quand il nous a entendus prêcher à la mosquée que celui qui consulte un sorcier, même pour faire des anti-balles est sorti de l’Islam, était étonné et paniqué car étant militaire il avait fait cela lui-même et n’aurait pas hésité à recommencer. Sobhan Allah ! Personne ne lui avait dit cela auparavant. Si les imams ne s’avancent pas à condamner fermement ces pratiques parce qu’ils ont peur des représailles des sorciers ou qu’ils ne maîtrisent pas la question, la formation est donc obligatoire.

Quand les gens trouvent la guérison par le Coran, leur foi est renforcée et les voici transformés en prédicateurs vantant partout les mérites du Coran et de l’Islam.

Par ailleurs, toute personne publique est exposée plus que les autres à la sorcellerie, donc les imams, en tant que leaders de la communauté vivent plus de risques qu’en connaît le commun des gens dans les situations familiales et personnelles. Bien entendu, il y a la piété et les protections, mais n’oublions pas que le prophète, salla Allahou alayhi wa sallam, a lui-même été victime, donc personne ne peut dire qu’il est à l’abri grâce à sa foi et ses œuvres.

3 Un diagnostic rationnel

Il y a quatre symptômes de la sorcellerie et des djinns :

- Les blocages dans la vie : travail, argent, mariage, études, concours, promesses non tenues, malchances… C’est quand les blocages sont anormaux et répétitifs jusqu’à être systématiques qu’on sait que c’est la sorcellerie.

- Les problèmes de santé anormaux : douleurs inexplicables et permanentes, maladies bizarres que la médecine ne peut que décrire, plaies ouvertes, stérilité et impuissance.

- Etats mentaux anormaux : colère, irritabilité, tristesse, déprime, oubli, manque de confiance en soi, absence de concentration…

- Cauchemars : poursuite, serpents, chien, bœuf, corps habillés, masques, l’eau, monter ou tomber ou s’envoler, morts ou tombes, voitures ou véhicules, feu, poisson, maris ou épouses de nuits.

En maîtrisant ces éléments, vous arrivez à comprendre ce dont le patient souffre et la manière dont cela a été fait ainsi que le traitement indiqué. Ce n’est pas une méthode basée sur un contact avec l’invisible mais sur une rationalité des symptômes. Par la suite, si le soignant a la grâce de bénéficier d’une aide divine : istikhara, kachf ou autre, cela sera un plus ; mais ce n’est pas une condition pour soigner les gens. En clair, la méthode que nous proposons n’est pas réservée aux grands saints qui ont une relation privilégiée avec Allah, mais à tout musulman attaché à sa religion et voulant aider son prochain et se battre pour sa foi.

4 Un traitement entièrement coranique

« Allah a créé la maladie et le remède et a fait pour chaque maladie un remède sauf la vieillesse ou sauf la mort » a dit le Prophète, salla Allahou alayhi wa sallam. Mais pour la sorcellerie particulièrement le remède est dans le Coran car la sorcellerie est des paroles sataniques et ce sont les paroles d’Allah qui l’annulent.

On lit le Coran sur l’eau (en même temps que sur le patient), bouteilles de 1,5 L ou bidons de 20 L : Fatiha, Ayat Al-Korsi, les 3 Qoul, et trois versets spécifiques pour enlever la sorcellerie, ce sont les versets de Moussa, alayhi salam, avec les sorciers de Pharaon où Allah dit qu’Allah détruit la sorcellerie par Ses paroles : sourate 7 versets 117-122, sourate 10 versets 81 et 82, sourate 20 versets 68 à 70. Tous ces versets à lire 11 fois. Ajouter Baqara : 4 premiers et deux derniers, Saffat : 8 premiers, Djinns : 8 premiers ; sept fois chacun. Il est aussi possible d’écrire les versets et de les diluer dans l’eau.

Il reste maintenant à appliquer le remède correctement, comme dit le hadith : « Allah a créé la maladie et le remède et quand le remède atteint la maladie, il guérit par la volonté d’Allah ». Si le problème est dans la maison : sorcellerie, djinns ou mauvais œil, il faut asperger toute la maison avec l’eau ainsi que les issues ; de même pour un magasin, atelier ou un bureau. Si c’est mangé : boire l’eau avec le sana makki et le sidr (Balbali et Tomonobourou) : cela fait couler le ventre et évacue la sorcellerie. Si c’est dans le corps (douleurs et maladies) : faire des ventouses et lire le Coran sur la personne : la sorcellerie ou djinn seront tirés avec les gouttes de sang. Pour des plaies, problèmes de peau et douleurs localisées : frotter avec l’huile de habba sawda coranisée. Enfin, pour toutes sorcelleries externes : avec cheveux, nœuds, canari, dans le fleuve, le cimetière, etc. nous écrivons des versets pour chaque sorte de sorcellerie et nous ajoutons cette feuille au bidon de la personne pour qu’elle se lave chaque soir pendant 12 jours. L’ancien système de mettre dans l’eau les mêmes objets qui ont été utilisés contre le malade avec l’intention d’enlever la sorcellerie ou de jeter l’eau de lavage dans des endroits similaires a été remplacé par l’écriture des versets adéquats qu’on ajoute à l’eau coranisée. Cela est lus simple pour les malades et évite les ambiguïtés.

5 Simplicité et efficacité

Ce document ne suffit pas pour que vous soigniez les gens, mais nous voulons témoigner que le traitement des sorcelleries est simple et efficace. Le Coran efface la sorcellerie : reste à savoir comment l’utiliser et où l’appliquer. Si cela est fait correctement, l’action est directe comme verser l’eau sur le feu.

Les patients que nous recevons reviennent au bout des douze jours de traitement pour un contrôle. Les frères en charge du contrôle voient passer la quasi-totalité des patients après leur traitement. Pour la majorité des patients, 85% de leurs problèmes ont disparu au bout du premier traitement.

Nous avons reçu un vieux qui ne tenait pas debout et marchait avec du soutien tellement il avait mal au ventre. Cela faisait des années qu’il souffrait et avait suivi les traitements médicaux jusqu’à être découragé. Il a pris le sana ce jour-là, son ventre a coulé toute la nuit et le matin il est revenu, marchant tout seul et se tenant bien droit, témoigner que sa douleur était partie et qu’il était guéri. Un frère à Bouaké m’a dit qu’il avait mal au pubis depuis des années et que la médecine n’avait pas trouvé de solution ; mais quand on lui a fait la ventouse, le mal est parti en même temps pour ne plus revenir. L’année dernière, mars 2007, en allant à Bouaké, nous nous sommes arrêtés une nuit à Yamoussoukro et nous avons traité des gens. En repassant cette année de nombreuses femmes sont venues témoigner que depuis l’année dernière, elles sont tombées enceintes alors que depuis des années elles n’arrivaient pas à enfanter. A Abidjan, un enfant de six ans n’ayant jamais parlé, a commencé à parler le lendemain de son traitement. Par la grâce d’Allah, nous pouvons remplir un livre de témoignages ; sachez simplement que tous les problèmes d’origine mystique dont se plaignent les gens se règlent assez simplement.

6 Plus de risques

La peur que les gens véhiculent : peur des djinns qui vont se venger sur toi ou ta descendance, peur des sorciers qui vont te marabouter, fait maintenant partie du passé. D’abord, comment un croyant qui croit en Allah peut-il avoir peur des sorciers dont la force n’est autre que celle que chaytan leur donne en échange des sacrifices et du culte qu’ils lui adressent ? Cela est vraiment honteux pour un croyant et une faiblesse terrible dans la foi. Ensuite les djinns sont des créatures faibles qui ne peuvent nuire aux hommes que lorsqu’on a peur d’eux. Dès qu’on comprend leur fonctionnement, on peut les tuer ou convertir à volonté et c’est ce que nous faisons par la grâce d’Allah. Allah nous a donné les moyens de vaincre les djinns et la sorcellerie.

Si vous voyez en rêve un djinn vous attaquer, sachez qu’il est vulnérable dans la forme qu’il prend : si vous lisez le Coran ou évoquez Allah, cela va le stopper puis il va fuir. Il faut donc l’attraper d’abord et ensuite réciter jusqu’à ce qu’il meurt. Il y a des versets à réciter et une préparation avant de dormir pour y parvenir. Si quelqu’un est bloqué dans le rêve, il n’a qu’à rester calme ; il commence par attraper le djinn en serrant les poings avec l’intention de l’attraper ; puis il récite ayat alkorsi dans sa tête jusqu’à ce que sa langue se délie. Il continue alors à réciter à voix haute et continue à serrer les poings pour empêcher le djinn de partir jusqu’à ce qu’il soit mort. Si une femme (ou un homme) a une crise et que les djinns se manifestent en elle, tenez-la, récitez ayat alkorsi et tapez son cou sur le côté avec douceur avec votre main comme si vous tenez un sabre. Le djinn va sentir sa tête se couper et va fuir. La femme va se retrouver ; vous la faites asseoir et vous lui dites de demander à Allah de ramener ce djinn pour qu’on en finisse avec lui. Il va alors revenir, mais la situation sera inversée : au lieu que ce soit le djinn qui possède l’homme, c’est l’homme qui possède le djinn ; il est notre prisonnier. Tu vas alors reprendre la lecture d’ayat alkorsi en tapant le cou jusqu’à ce qu’il soit mort. Ensuite tu dis à la femme de demander à Allah de ramener tous les djinns qui sont avec lui : que ce soient les djinns d’un sorcier, ou de la maison, ou qui ont un pacte avec les parents ou autre. Ils vont alors tous venir, et vous allez négocier avec eux pour qu’ils deviennent musulmans sinon vous les tuez tous.

Par la suite, la patiente (ou le patient) peut continuer à faire cela pour aider à guérir les autres patients ou combattre les sorciers ou les djinns qui agressent les hommes. Nous l’appelons « un capteur ». C’est ce qui nous permis par la grâce d’Allah de prendre complètement le dessus sur les djinns et les sorciers.

Par ailleurs quand on voit le sorcier dans le rêve, si on le frappe ou le tue, tout son mal repartira sur lui et nous avons eu plusieurs patients dont les sorciers sont morts ou ont subi de graves accidents. Avec le captage, nous arrivons à annuler les pouvoirs des sorciers, mais ils peuvent encore se reconstituer en renouvelant leurs sacrifices pour le diable. Nous demandons à Allah de nous accorder les moyens de les éliminer totalement sauf ceux qui peuvent se repentir.

Par la grâce d’Allah, ce sont les djinns et les sorciers qui nous craignent et non le contraire, et pour cela nous disons qu’au point où nous en sommes par la grâce d’Allah, la route est propre pour les raqi et la peur des djinns et sorciers fait partie du passé.

7 Trois niveaux au choix

Nous ne voulons pas forcément que tous les imams soient raqis, d’ailleurs tout le monde n’est pas apte à cela. Mais il y a un ensemble d’informations que nous considérons comme indispensables pour le rôle de l’imam, pour comprendre les phénomènes mystiques et expliquer aux fidèles comment s’en préserver, comment savoir si un problème est d’origine mystique et où se traiter. Cela est le premier niveau de formation. Ensuite, il y a un ensemble de traitements faciles à administrer et qui ne nécessitent pas un engagement et ne constituent pas un risque alors qu’ils peuvent beaucoup aider et soulager les gens. C’est le deuxième niveau de formation. Ensuite, il y a l’engagement complet, la gestion de tous les cas, l’ouverture au public et la professionnalisation.

Pour le premier niveau, les éléments de la formation sont les suivants :

1- Sorcellerie, voyance, mariage et pactes avec les djinns : fonctionnement et mécréance.

2- Vie et monde des djinns.

3- Les protections : nécessité et limites.

4- Les symptômes de la sorcellerie et des djinns.

5- Roqya, tradipraticien, numérologie, aide des djinns : frontière du halal et haram.

6- Combat en rêve.

Ce premier niveau est entièrement théorique et pourra tenir en une demi journée in cha Allah.

Au deuxième niveau :

1- L’eau coranisée.

2- Balbali et Tomonobourou.

3- Ecritures coraniques.

4- Huiles et pommades.

Ce niveau entièrement pratique peut être dispensé en une demi journée, mais quelques jours ou demi journées au centre selon les disponibilités et aptitudes de chacun permettront de maîtriser la pratique.

Troisième niveau :

1- Précautions pour le raqi.

2- La ventouse.

3- Diagnostic approfondi et symboles.

4- Quand le djinn se manifeste.

5- Captage et dévoilement.

6- Psychothérapie. Deux demi journées de cours et quelques jours de pratique seront nécessaires pour acquérir ces aptitudes.

8 Fastabchirou – Bonnes nouvelles

Le travail de roqya comporte plusieurs avantages. D’abord l’emploi du temps est entièrement au choix du raqi : choisissez les jours et les heures qui vous conviennent, sans délaisser d’autres activités et engagements et sans mettre à mal votre vie de famille. Les sollicitations seront nombreuses et les urgences fréquentes, mais il ne dépend que de vous de vous en tenir aux horaires que vous vous fixez. Deuxièmement, il n’y a pas d’activité qui augmente autant la foi : vous êtes face au « ghayb », vous voyez les gens guérir par la force du Coran, les djinns se convertir, l’aide d’Allah de plusieurs façons et beaucoup de choses qui renforcent la foi. Ne plus avoir peur des djinns, savoir comment les manier et les convertir, pouvoir aider les gens avec confiance et certitude, avoir foi en l'invisible comme les gens ont foi dans le visible, voir les effets du Coran et des actes dans l’invisible, est un niveau de foi supérieur qui vous mènera à d’autres altitudes en Islam. Ensuite, c’est une daâwa aux patients : à vous de leur expliquer qu’ils doivent se repentir, changer éventuellement leur mode de vie, tenir aux prières et invocations ; puis les patients guéris par le Coran vont augmenter de confiance en Allah et s’attacher plus à la religion : autant de hasanat pour vous. De plus vous ne tarderez pas à voir les non musulmans venir vers vous pour se soigner ; prions Allah de leur ouvrir les portes de la guidée. Elément non négligeable : la roqya peut générer des revenus non négligeables et très honorables. Ce que les gens vous donneront : à vous de voir si vous fixez un tarif ou prenez ce que les gens donnent, sera incomparable au service que vous leur rendez : une personne bloquée depuis des années, tout son argent gâté, des maladies qui ont englouti ses biens sans résultat, des femmes qui n’enfantent pas en plus de dix ans de mariage, la folie, la paralysie… quel peut être le prix de ce remède ? Donc en plus de ce que vous touchez, vous avez la bénédiction de vos patients pour toujours et les bénédictions de leurs familles. Enfin, chez Allah, vous avez le rang du moujahid. Sans aucun doute, car qui porte l’étendard du tawhid, affrontant sans crainte les féticheurs, sorciers, voyants, diables et djinns collaborant avec les sorciers et exigeant des gens des sacrifices et des actes d’adoration ? Qui montre aux gens la voie de la guérison par la foi et le Coran ? Qui renforce la foi des gens, les arrachant au chirk et à l’égarement ? Qui peut annuler le pouvoir des sorciers par le pouvoir d’Allah ? Qui a mis sa confiance en Allah bravant les peurs et les tabous ancestraux ? Qui s’est levé pour assumer son devoir de calife d’Allah sur terre, réparant ce que les gens ont corrompu (youslihouna ma afsada annas) ? Le raqi.