TCHAD + CAMEROUN 2 (SEPTEMBRE - OCTOBRE 2009)

Tchad où la chaleur avoisine les 50 degrés, les moustiques par nuées, les coupures d'électricité les 3/4 du temps. Je ne me rappelle pas un pays où les femmes sont autant couvertes, même si c'est plus une question de tradition que de religion, puisque des femmes viennent en niqab, puis se dévoilent, puis se mettent de plus en plus à l'aise. Mais je ne me rappelle pas avoir vu un homme marcher avec une femme dans la rue, il y a vraiment un niveau de pudeur exceptionnel.

Contrairement à ce qu'on peut penser le Tchad n'est pas un pays pauvre: pétrole, une bonne agriculture et autres minerais. Je m'étonne du coût de la main d'oeuvre (presque le double des autres pays) et de la facilité que les gens ont à sortir l'argent. Même si la rébellion est récurrente, les militaires, gendarmes policiers et autres gardes sont autant de salariés. La corruption ne se fait pas trop sentir: ce que les fonctionnaires gagnent en plus de leurs salaires sert à acheter des voitures à leurs proches et à soutenir leurs familles et tribus. D'une façon ou d'une autre, ça revient au peuple. Il n'y a pas comme dans les autres pays, un business d'alcool, drogue et prostitution qui absorbe l'argent volé au peuple.

Cependant le sous-développement est plus marqué qu'ailleurs du fait que c'est un peuple nomade à l'origine et du fait de l'enclavement: les gens ont des habitudes de consommation primaires et ne voyagent pas pour voir ce que font les voisins quand ils ont les moyens. Mais il y a énormément de routes et de grands chantiers en cours et en projet et je suis sûr que d'ici peu in cha Allah le Tchad dépassera bien des pays.

Pour la roqya, les gens acceptent vite et viennent se soigner sans problème. Nous avons vraiment été soulagés après les difficultés du Nigéria et du Cameroun. Nous avons visité plusieurs savants qui ont bien accueilli notre arrivée, et surtout un savant sunnite spécialisé dans la roqya qui nous a beaucoup soutenus en envoyant les patients et les élèves. La machine s'est lancée par la grâce d'Allah, à coup de prospectus, interventions dans les mosquées, conférences et démonstrations de captage, nous avons fait une émission radio et enregistré une émission télévisée, nous avons commencé les projets pour les autres villes et régions quand nous avons été brusquement chassés du pays. Effectivement une personnalité politique n'a pas apprécié que nous détruisions la sorcellerie sur laquelle elle est assise et convertissions ses djinns et nous a fait expulser abusivement. Ce sont bien sûr les épreuves qu'Allah nous a promises pour corriger nos défauts et renforcer nos prières. Ca nous permet de goûter un peu de ce que des peuples souffrent toute leur vie.

C'est ainsi que nous sommes retournés une seconde fois au Cameroun et le passage fut très fructueux à Koucéri, Ngaoundéré, Yaoundé et Douala. A Koucéri, nous avons rencontré la demande pour faire une campagne de roqya, et ce sera programmé avec le reste de l'équipe sur place in cha Allah. A Ngaoundéré, j'ai passé quatyre jours avec l'équipe sur place. Le sultan est vraiment enchanté de notre venue, il s'est formé un consensus entre les savants et les raqis autour de nous, j'ai pu faire une émission radio et 6 interventions dans les mosquées. Il y a une dizaine d'élèves en roqya et la caravane peut bien poursuivre dans d'autres villes in cha Allah.

A Yaoundé, j'ai pu rencontrer nos élèves qui continuent sans pb la roqya, plus de nombreux patients pour les captages, mais surtout, je suis tombé par la volonté d'Allah avec un séminaire de formation des imams où j'ai donné une formation sur la roqya pendant 2h30 avec tous les documents de formation. Les imams étaient très enthousiastes et je leur ai expliqué les portées du captage ce qui les a enchantés. Les émissions que j'avais enregistrées à la télé nationale sur la roqya passent maintenant, donc j'espère que ça relancera le mouvement.

A Douala, j'ai retrouvé les élèves unis et motivés. Par la grâce d'Allah, certains ont bien maîtrisé le captage et menaient des combats contre les sorciers et des recherches pour détruire les sorcelleries et pactes ancestraux. J'ai pu constater lors de ce second passage la profondeur et la complexité des sorcelleries: c'est comme si pour arracher une plante on découvre que ses racines sont très profondes, ont des ramifications et se lient à d'autres. Pour cela, il faut un travail acharné et minutieux pour démanteler tout ce travail satanique ancestral pour que les fondements mystiques de la société s'effacent et seulement alors verra-t-on un nouveau visage du Cameroun. Je remercie Allah d'avoir pu laisser sur place des équipes qui font ce travail. J'ai aussi fait des interventions dans deux grandes mosquées à Douala, ce qui nous a montré combien nous sommes passés à côté de la campagne: tellement de gens sont intéressés, mais l'information n'était pas allée loin.

La dernière nuit, Allah m'a fait un cadeau: j'ai retrouvé en rêve tous les sorciers qui se sont acharnés contre nous et qui nous avaient chassés du Tchad. Ils fêtaient leur victoire et par la grâce d'Allah je les ai tous tués sans aucune hésitation ni état d'âme. Qu'Allah les brise tous. Tuer le sorcier en rêve lui fait perdre ses pouvoirs, mais il peut encore recommencer les sacrifices et pactes sataniques, mais c'est plus facile pour nous de tout détruire encore que pour lui de recommencer. Nous n'avons pas les moyens de vérifier dans la réalité le résultat sur leur vie.