COTE D'IVOIRE - ABIDJAN (SEPTEMBRE 2010)

Trois pas en avant et un en arrière.

Ces deux semaines de transit à Abidjan ont été très intenses par la grâce d’Allah. En plus des prêches, conférences et interventions radio quotidiennes, trois avancées majeures ont eu lieu dans la roqya et concernent tous les centres de roqya. Avant cela je veux souligner que la roqya en Côte d’Ivoire et particulièrement à Abidjan a acquis une notoriété et une reconnaissance durement acquise sur le terrain. En effet, ici les mauvaises nouvelles se propagent beaucoup plus vite que les bonnes : une personne insatisfaite va s’empresser de se plaindre auprès des imams et de nombreuses autres personnes, tandis que les satisfaits, même s’ils s’expriment, sont plus modérés.

Maintenant par la grâce d’Allah, il n’y a pas une mosquée où je vais sans trouver des personnes qui peuvent témoigner de la réussite de leur traitement ; il n’y a pas un imam ou une personnalité que je rencontre sans que des témoins lui aient fait part de leur satisfaction.

Par la grâce d’Allah, le pari de soigner les gens avec le Coran est gagné et la communauté a maintenant une solution pour ne plus aller dans le chirk ou chez d’autres religions pour gérer ses problèmes mystiques. Au-delà de la réussite du traitement, la satisfaction porte sur le coût, la simplicité, la rapidité du résultat, la qualité de l’accueil et l’esprit de daâwa qui anime les raqis et de nombreux patients ont ainsi trouvé ou retrouvé la voie d’Allah.

Le premier pas en avant concerne la relation avec les médecins. Ce fut l’objectif de ces deux semaines à Abidjan et nous avons concentré notre effort de communication autour d’une 1ère rencontre avec les médecins et autres acteurs du corps médical. La quinzaine de médecins présents ont exprimé leur adhésion à ce projet qui consiste essentiellement à orienter rapidement les patients vers la roqya quand le cas semble échapper à la médecine et relever du métaphysique. A cet effet nous attendons les réactions des médecins sur notre document de formation interne : « lien entre la roqya et la médecine » pour l’améliorer et éventuellement réécrire une version spéciale pour les médecins. La collaboration peut aussi porter sur la formation des médecins, l’élaboration de prospectus spécifiques à déposer dans les cabinets, hôpitaux, pharmacies, etc, faire appel à des médecins pour certains patients de la roqya, recevoir des chercheurs pour étudier les résultats de la roqya ; les propositions sont ouvertes.

La plus importante contribution fut celle d’un frère médecin travaillant au ministère de la santé publique précisément au Programme pour la Promotion des Tradi Thérapeutes. L’Organisation Mondiale de la Santé a demandé à tous les gouvernements de prendre en compte la médecine traditionnelle et de l’intégrer dans la médecine officielle ; chaque pays va alors suivre ou non cette recommandation. Le gouvernement cherche donc à améliorer son système de santé en y intégrant les éléments de la médecine traditionnelle qui font leurs preuves, on peut déceler une volonté inavouée d’écarter ceux qui causent du tort au nom d’une médecine illusoire. Le programme de soutien aux tradi thérapeutes commence par leur recensement, ensuite leur formation aux méthodes de gestion moderne pour qu’ils puissent notamment rédiger des rapports, et enfin pour ceux dont les résultats sont probants, les ériger en centres de référence et orienter les populations vers eux. Il est possible ensuite que la sécurité sociale prenne en charge les consultations et qu’on puisse ouvrir des sections dans les hôpitaux. La liste des tradi thérapeutes comprend les spiritualistes et les exorcistes, donc nous sommes dedans avec notre roqya sans avoir besoin de se cacher derrière les plantes ou autre chose.

Il est donc impératif que les raqis dans tous les pays se précipitent au ministère de la santé –tous les pays n’ont pas forcément adhéré à la recommandation de l’OMS – pour se renseigner, s’inscrire, suivre la procédure jusqu’à l’intégration au système officiel de soins in cha Allah. Tous les centres de roqya sont invités à initier la démarche avec les médecins et le corps médical.

Les médecins se sont par ailleurs engagés à développer cette collaboration et une deuxième réunion a été fixée.

Puis nous avons visité le Directeur Général d’un CHU : Centre Hospitalier Universitaire, qui allie l’hôpital et l’université. Nous lui avons exposé notre objectif et il a dit que l’époque où la médecine moderne pouvait ignorer la médecine traditionnelle est révolue car l’OMS a demandé de les prendre en compte, qu’il allait réunir les directeurs de service musulmans pour leur exposer la proposition, qu’ils enverront alors les patients correspondants se soigner chez nous, et si les résultats sont concluants nous pourrons ouvrir une unité au CHU. Takbir !

Le deuxième pas en avant est qu’au centre de Marcory, chez Abou Traoré, un informaticien a développé un logiciel de gestion du centre de roqya où on écrit la consultation et il imprime la fiche de consultation, programme les RDV, enregistre les témoignages audio et vidéo, gère le stock de matériel du centre et la caisse. Le logiciel est très convivial et esthétique. Je lui ai donc demandé d’ajouter les critères de satisfaction. On va demander au patient à l’issue du premier traitement : « en ce qui concerne les problèmes pour lesquels vous êtes venu consultation, vous êtes satisfaits à % ?» puis à l’issue des deuxième et troisième traitements ce qui nous donnera des histogrammes de satisfaction. Le deuxième critère de satisfaction concerne les cas médicaux. Un cas est médical dès que la personne fait des dépenses médicales. Nous avons établi une nomenclature des cas médicaux et à chaque affection nous fixons un délai au bout duquel nous demandons au patient si son problème a : 1) totalement disparu ; 2) grandement diminué ; 3) un peu diminué ; 4) est inchangé. Les deux premières réponses sont la réussite du traitement, les deux dernières l’échec. Si le patient est décédé dans la période, si le décès est lié à la maladie nous enregistrons un échec sinon nous le sortons des statistiques. Les délais sont par exemple : ulcère = un mois ; stérilité = un an ; plaie ouverte = trois mois, folie=trois mois, etc. nous avons ainsi nos statistiques de résultats en plus des témoignages de patients et les résultats seront additionnés pour tous les centres et nous pourrons publier les résultats annuels in cha Allah.

La deuxième chose que je lui ai demandé est d’ajouter est un simulateur de consultation, pas pour les centres mais pour internet où on propose à tout visiteur du site une consultation informatisée. Il répond au questionnaire et reçoit un diagnostic et la procédure à suivre pour se soigner.

La troisième chose que je lui ai demandé d’ajouter est la répartition des revenus du centre et l’impression des fiches de paie. Hé oui, il faudra bien que nous devenions une entreprise comme les autres et que les raqis aient une couverture sociale, une retraite et paient leurs impôts s’il le faut. Donc nous prévoyons cela en informatique mais nous verrons à l’avenir in cha Allah quand l’appliquer. Entre parenthèses, les raqis ne sont pas des salariés mais des associés en profession libérale.

La quatrième chose que je lui ai demandée est un manuel d’utilisation. Dès que le logiciel sera fini in cha Allah, tous les centres de roqya le recevront ainsi que les raqis qui le souhaitent, alors inscrivez- vous chez Mohamed pour l’avoir. Vous pouvez enregistrer les patients qui ont déjà été traités. Pour les témoignages, on va aussi inclure des photos quand les maladies sont visibles sur le corps ce qui permettra de comparer avant, pendant et après le traitement.

Le troisième pas en avant est que les imams de la LIPCI (Ligue Islamique des Prédicateurs en Côte d’Ivoire) à Marcory ont souhaité recevoir la formation niveau I, ce qui fut fait et ils en furent très satisfaits. Je rappelle que nous avons défini depuis 2 ans et demi un programme de formation spécifique pour les imams en trois niveaux. Le premier niveau est l’information pour comprendre le phénomène et orienter les fidèles. Le deuxième est les actions en roqya qui ne comportent pas de risque : les risques commencent quand on lit sur le patient, donc on peut écrire des feuilles de Coran, établir un diagnostic, préparer l’eau coranisée, lire dans l’huile, prescrire le sana et recommander les invocations et le combat en rêve. Tout cela apportera un grand bien aux fidèles et un petit revenu aux imams sans leur faire prendre de risques. Le troisième niveau est la formation complète et classique. Les imams ont donc été très satisfaits du premier niveau et leurs questions ont porté essentiellement sur l’utilisation des noms des djinns que certains justifient en disant que ce sont des rouhans ou des secrets divins alors que c’est tout simplement du chirk. Ils attendent maintenant le niveau II.

Le pas en arrière est que pendant les cinq mois en Côte d’Ivoire et les deux mois au Mali, nous nous sommes efforcés de capter pour tous les évènements politiques et les tensions sociales. Par la grâce d’Allah, le pays est passé d’une situation explosive à une avancée inespérée vers les élections. Or je me suis aperçu qu’aucun centre ne poursuit ce travail de captage. Je rappelle donc et j’insiste qu’il est de nos objectifs et de notre devoir envers Allah d’utiliser le bienfait du captage au maximum. Donc nous devons nous organiser pour suivre les informations locales, nationales et internationales pour capter à chaque occasion, qu’Allah nous guide et nous accepte.

Nous voici en Guinée pour 40jours in cha Allah, vous pouvez nous joindre au 00224 68 86 56 87, et ensuite in cha Allah ça sera le Sénégal.