MADAGASCAR - SEPTEMBRE 2011

Nous voici depuis 45 jours à Madagascar et je vous conseille de lire d’abord l’article sur Madagascar pour vous rendre compte de la situation de l’île. Au niveau de la roqya, la situation est pratiquement vierge et les ustaz et beaucoup de jeunes se précipitent vers nous pour apprendre. Nous avons ainsi pu former et installer des centres de tailles variables à Antananariv, Majunga, Ambanje, Nosi Bé, Nousfalt et Tamatav.

Nous avons eu plusieurs cas de guérisons spectaculaires chez les patients et plusieurs capteurs aussi par la grâce d’Allah. Par contre les gens sont dans la misère et nous offrons ce temps passé dans ce pays à la délivrance de ce peuple, qu’Allah accepte et change les ténèbres de ce pays en lumière, son égarement en guidée, son chirk en tawhid, et tous ses maux en qualités.

Au niveau des techniques de roqya, nous avons remplacé le sana makki par les plantes locales. Le sana purge le ventre. Pris avec l’eau coranisée, il arrache la sorcellerie. Cela provoque des douleurs comme des déchirements, comme si tu arrache un sparadrap. C’est le signe qu’il y a bien sorcellerie mangée. Le traitement se poursuit jusqu’à ce que le sana ne provoque plus de douleurs, mais uniquement la diarrhée. Si une autre plante, prise avec l’eau coranisée, provoque les mêmes effets douloureux jusqu’à l’absence de douleurs, elle permet donc d’enlever la sorcellerie. Par ailleurs si les herboristes locaux ont déjà des plantes qui provoquent la diarrhée et qui sont utilisées pour enlever la sorcellerie, nous pouvons d’office les prendre à la place du séné et les administrer avec l’eau coranisée. Pour la posologie, on suivra les indications des connaisseurs de ces plantes. Si c’est une huile qui est utilisée comme laxatif, on lit le Coran dessus.

Je vais in cha Allah au pèlerinage à partir du 15 octobre. In cha Allah dès que possible on mettra le contact en Arabie sur le site, mais je ne sais pas quelles seront les disponibilités vu que je pars en famille in cha Allah. Au retour in cha Allah on finira la partie sud de Madagascar avant de continuer sur les Comores, Mayotte puis Tanzanie etc, qu’Allah facilite et accepte. Je voudrais lancer un appel à contribution. J’ai le projet de faire un livre de mes tafsirs (réf sur le site) et j’ai donc besoin de les saisir. Toute personne candidate à saisir un tafsir ou éventuellement plus doit contacter mon épouse Masséni au Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour se faire attribuer un tafsir. Si vous pouvez adapter le cours oral à l’écrit ce serait un plus, sinon de toute façon on va retravailler le texte in cha Allah.

Ensuite nous louons Allah et nous avons la joie d’annoncer la parution du premier roman de nouvelles de mon épouse. Ma parole, il est passionnant à craquer. « Musulmanes sous les Tropiques », ISBN : 978-2-296-54871-8, 98 pages • 10,45 € • septembre 2011 , paru aux éditions l’Harmattan à Paris, disponible l'adresse suivante : 5 rue des écoles, 75005 Paris, et dans toutes les librairies sur commande et en ligne en cliquant sur : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=34890

 

MADA, VOUS AVEZ DIT MADAGASCAR ?

LES ZOMBIES : Récit rapporté par un témoin oculaire

Les gendarmes ont attrapé un criminel de 24 ans qui avait tué 21 personnes. Il choisissait les femmes enceintes avec des gros ventres, il ouvrait directement leurs ventres, il arrachait l’enfant et lui arrachait les yeux pour faire ses rituels sataniques. C’est suite à la dénonciation par sa femme qu’il a pu être arrêté. Elle vivait dans la terreur car il lui disait toujours que s’il se faisait prendre ça ne pouvait être qu’à cause d’elle car personne d’autre ne connaissait son secret. Finalement elle eut le courage de le dénoncer. Quatre gendarmes arrivèrent et entrèrent brusquement chez lui et le saisirent avant qu’il ait pu prendre son arme – un pistolet. Une fois qu’ils le firent prisonnier, ils décidèrent de le tuer sans le faire passer par le tribunal car le risque était trop gros qu’il s’enfuit et qu’il tuât d’autres personnes. Notre témoin fut autorisé à assister à son exécution : il était prévu de l’attacher à un arbre et le fusiller, mais en se rendant au lieu de l’exécution il entendit trois coups de feu. Il arriva et trouva que les gendarmes lui avaient tiré un coup dans le dos au niveau du cœur et le sang coulait par sa poitrine, mais il n’était pas mort, et deux coups en l’air pour simuler une fuite de sa part qui a justifié son exécution. A partir de ce moment, le témoin a pris des photos des différentes phases. Les gendarmes le donnèrent à des gardes du service militaire pour l’enterrer. Le cimetière était quelques kilomètres plus loin sur une colline et ils le mirent dans une tombe abandonnée : c’est en fait la tombe d’un voyageur mort dans les parages, puis la famille vient récupérer le corps et laisse la tombe creuse. Notre témoin affirme qu’il était bien vivant quand il fut enterré car il avalait encore sa salive. Il fut enterré sous 70 cm de terre et la terre sur sa tombe se mit à se soulever comme un battement de cœur ou une respiration très forte, mais énorme. Tous les présents se mirent à paniquer et le gendarme sur place ordonna de prendre toutes les pierres disponibles dans le cimetière ou qui couvraient les autres tombes pour les mettre sur lui. La tombe fut couverte de grosses pierres mais elle ne faisait que battre de plus belle. Ils restèrent à regarder ce spectacle quand brusquement il sortit la main gauche de la tombe, bien dressée en l’air, puis le bras droit. Puis il sortit entièrement et n’avait plus de trace de blessure et se mit à s’en aller. Notre témoin filma sur son portable sa sortie de tombe ainsi que ses cris et les cris des présents qui prirent la fuite et appelèrent les gendarmes au secours. Le zombie aussi prit la fuite mais fut arrêté quelques dizaines de mètres plus loin par le groupe des jeunes militaires qui lui dirent de rester sinon ils allaient le tuer avec leurs pioches. Il dit qu’il était déjà mort mais il fallait appeler sa femme pour lui faire les rituels. Ils le gardèrent jusqu’à l’arrivée des gendarmes qui lui tirèrent une rafale à la mitraillette sans aucune discussion. Il fut touché de huit balles et là, ses entrailles étaient sorties et son œil était arraché : il n’y avait plus signe de vie. Au moment de l’enterrer à nouveau un gendarme arriva avec des tenailles et dit qu’il fallait lui arracher ses dents en or car c’est là qu’ils cachaient leurs sorcelleries. Cette fois-ci l’enterrement fut normal et il n’y a plus eu de nouvelles du zombie.

LE DEBOISEMENT

Notre témoin travaille dans une entreprise de déboisement, pour exploiter les forêts et pour aménager les terrains à des projets d’urbanisation. Il n’y a pas un endroit où ils vont couper des arbres sans que les villageois exigent des sacrifices pour apaiser les esprits des forêts. Notre témoin est le seul musulman de l’entreprise et ne peut s’opposer à tous les autres qui préfèrent respecter toutes les conditions des villageois : zébu à la tête et pieds blancs, caisse d’alcool, caisse de limonade, paquets de cigarettes, etc. Financièrement parlant, ce n’est pas grand-chose. Il fut une forêt où ils commencèrent le travail avant d’avoir exécuté les sacrifices. Les travailleurs logeaient dans une baraque dans la forêt. Un trou se fit dans la cloison de la baraque et une main sans corps entra. Quand elle se dirigeait vers l’un d’eux, il était pétrifié et elle l’étouffait. Une vingtaine de bûcherons y passèrent. Il n’y eut pas de morts mais je ne vous dit pas la panique. Depuis les employés refusent de travailler si tous les sacrifices n’ont pas été faits.

PASTEUR MAILHOL

André Christian Dieu Donné Mailhol est le Président International Fondateur de l’Eglise Apocalypse. Prophète de son état, il nous a reçus avec beaucoup de considération et nous a raconté son histoire. Cinquième enfant de sa mère de pères différents, il fut laissé à une vieille bonne tandis que sa mère se débrouillait pour vivre et nourrir les quatre aînés. Le métier de cette vieille bonne consistait tout simplement à faire la nounou la nuit pour les enfants des prostituées du quartier pour leur permettre de s’adonner à leur gagne-pain nocturne, ce qui lui rapportait de maigres restes de nourriture qui nourrissaient le corps du jeune Mailhol. Contraint à abandonner ses études au niveau bac, il est devenu un petit vendeur parmi ces cohortes de jeunes se débrouillant pour survivre. C’est alors qu’il eut une révélation lui intimant de prêcher le livre de l’Apocalypse (un chapitre de la Bible). Il acheta tous les commentaires qu’il put trouver de ce livre et se mit à l’étudier. Des inspirations lui venaient et éclairaient les sens des prophéties énigmatiques ou symboliques de ce livre. Il en arriva à prêcher à la radio et à développer une nouvelle forme de christianisme respectueuse de la Bible : sans croix, ils ne mangent pas le porc, ni le chien ni le chat, ni les crabes ou les poulpes (ainsi que d’autres animaux), ils prient avec l’inclinaison et la prosternation (roukou et soujoud), donc pas de bancs dans leurs églises, ils bannissent la minijupe et les pantalons serrés pour les femmes et imposent le voile, etc. Ce n’est pas pour imiter les musulmans, dit-il, mais pour respecter la Bible. C’est alors que l’inspiration lui annonce que le président actuel sera renversé par le précédent dans un an et lui ordonne d’annoncer cela à la radio. Il annonça donc cela à la radio bien qu’il eût du mal à y croire tant cela paraissait improbable. Il se disait que si ça ne se réalisait pas, il saurait que cette inspiration ne vient pas de Dieu et abandonnerait cette voie. Mais tout se passa conformément à la prophétie. Par la suite, deux fois encore le changement de président lui fut annoncé et il le prophétisa ouvertement et tout se réalisé selon ce qui était annoncé. Et voilà qu’en 2007 l’inspiration lui annonce qu’il y aura deux présidents après Marc Ravolomanan et qu’en 2012 c’est lui-même qui sera président de Madagascar ! Cette prophétie fut bien éprouvée par la réélection de Ravolomanan pour un nouveau mandat en 2008 mais fut relancée par la révolution en 2009 qui amena le président actuel. Le pays est en pleine transition – pour ne pas dire en plein vide institutionnel – et espère des élections prochaines. Pasteur Mailhol est confiant et prépare son gouvernement pour 2012. La question qui fascine mon esprit est comment un pur produit de la fornication, de la débauche normalisée et de la prostitution banalisée est présenté comme le prophète sauveur et réformateur, au point qu’il ne cache pas du tout ses origines, au contraire il est fier de montrer que c’est Allah seul qui lui a octroyé la place où il est car rien ne l’y prédisposait !

LE MAIRE

Un maire arrivé à ce poste par une voie tout à fait anormale : connaissez-vous la voie normale ? Allégeance au pouvoir, corruption, trafic des élections et sorcelleries massives, d’où le résultat est la sélection du plus corrompu et le plus sataniste pour le plus grand bonheur de son clan qui vont se partager les avantages de la situation et le plus grand malheur de la population pauvre ainsi que des investisseurs honnêtes et des jeunes diplômés voulant faire avancer le pays. Et comment celui-ci est-il arrivé ? Un maire corrompu et incompétent découvre ce jeune talentueux et l’engage comme adjoint. Assez rapidement il découvre que ce fonctionnaire efficace lui fait de l’ombre et constitue un concurrent potentiel ; d’autres éléments de la mairie sont du même avis. Mais ne voilà-t-il pas qu’il échappe à plusieurs tentatives de limogeage et de rétrogradation alors qu’il ne bénéficie d’aucun soutien personnel dans les milieux politiques et administratifs ! Finalement le maire est rejoint par sa mauvaise gestion et est déchu par le pouvoir central. La procédure administrative place ce nouveau maire au sommet de la municipalité ! Il se lance alors dans un processus de réforme et de normalisation du système. Par exemple, des bandes de jeunes s’étaient octroyé la direction des affaires de la ville, et toute personne voulant une autorisation de construire par exemple devait leur donner le dossier ; ils l’amenaient au maire pour la signature et chacun reçoit son bakchich. Maintenant, on revient à la procédure légale. Les mécontents : privés de leurs mannes financières ou même renvoyés de la mairie, se sont réunis autour des bandes de voyous et vinrent à la mairie exiger le retour à la « normale ». Ils commencèrent prendre le chef du personnel pour le traîner devant le public, le bousculer et l’humilier avant de revenir chercher le maire. Sauf que ce dernier a pu être évacué par ses gardes du corps et a prévenu la police et la gendarmerie qui arrivèrent et évacuèrent les jeunes indélicats. « Evacuèrent ?! Dis-je, ils ne les ont pas emprisonnés et jugés ? » Hélas les forces de l’ordre avaient peur des répercussions de telles mesures pour ne pas en dire plus…

LE CIMETIERE MUSULMAN

Est divisé en quatre parties : la première pour les chiites, la deuxième pour les ismaélites : branche des chiites qui considèrent que Jibril s’est trompé en venant chez Mohammad (s) au lieu de Ali. Leur chef religieux est l’Aga Khan à Grenoble en France. Nous avons pu voir sa photo dans la maison d’un patient avec ce conseil : « Quand vous avez un problème de quelque ordre que ce soit, prenez votre chapelet et répétez : Ya Allah ! Ya Mohammad ! Ya Ali ! » La troisième partie est pour les sunnites et la quatrième pour les « Boura », une branche du chiisme dont le chef en Inde, Mohammad Bourhanouddine, a récemment fêté ses cent ans ; je n’en connais pas plus sur eux. La division sectaire est très sensible chez les musulmans : personne ne prie dans la mosquée des autres, chacun a son champ professionnel, on se fréquente très rarement. Au sein même de la communauté sunnite, ce n’est pas toujours facile entre les indiens hanafites, les comoriens chafiites, les adeptes du salafisme saoudien et les soufis. Vraiment si on était du côté des chayatins ou de ceux qui ont intérêt à diviser les musulmans, on en rirait aux éclats ; mais pour quelqu’un qui espère l’unité de la oumma et qui pense à la souffrance du prophète salla Allahou alayhi wa sallam dans sa tombe qui souffre de voir l’état de la oumma, quelle est la solution ?

LE MERCURE ROUGE

Laissez-moi d’abord vous présenter le mercure normal. Un métal fascinant, liquide dans les conditions normales de température et de pression, utilisé pour faire des thermomètres puisqu’il se dilate à la chaleur, utilisé aussi pour la recherche de l’or, savez-vous pourquoi ? La densité d’un élément est le nombre de kilogrammes que pèse un litre de ce matériau. L’eau a pour densité 1 : un litre d’eau fait un kilogramme. L’huile fait 0,91, plus légère que l’eau c’est pour cela que l’huile flotte sur l’eau. Le fer si je me souviens bien a une densité de 7 environ donc un litre de fer pèse 7 kilos. L’élément le plus lourd est l’or qui a une densité de 20 ! Donc un litre d’or pèse 20 kg. Après l’or, le second élément le plus lourd est le mercure qui a une densité de 13,8. Il en résulte que tous les matériaux au monde flottent dans le mercure sauf l’or, d’où l’intérêt pour les chercheurs d’or de posséder du mercure car il leur permet à tout moment de tester si la pierre trouvée est de l’or ou contient une bonne part d’or. Mais il en résulte aussi que le mercure est un poison terrible car il est tellement lourd, et s’il se répand dans la nature et dans les fleuves à cause des chercheurs d’or c’est une pollution très nuisible pour la faune et la flore. Notre première rencontre avec le mercure rouge fut au Tchad. Ce tunisien était directeur de deux hôtels de luxe à la Mecque quand des saoudiens l’ont mandaté pour aller chercher le mercure rouge pour eux en Afrique. Depuis, il a perdu son travail, il s’est retrouvé à faire des affaires en Syrie, et quand nous l’avons appelé là-bas, il était en prison car il ne pouvait honorer ses dettes ! Bienvenue dans le monde du mercure rouge ! Il paraît qu’un gramme de ce mercure rapporte un million de dollars, que ce mercure apparaît par l’effet de la foudre sur certains minerais et que ce sont des tribus de pygmée qui détiennent le secret de sa fabrication. Mélange de mystère et de mystique, nous avons capté autant que possible et nous n’avons pas cherché plus loin. Mais à Madagascar, un jeune vient solliciter notre aide pour obtenir le mercure rouge. Il dit connaître une grotte qui en contient, mais il y a des djinns qui gardent cette grotte et qu’il faut les écarter pour y accéder. Ce pauvre jeune avait une déficience mentale mais pourtant se croyait plus intelligent que le commun des mortels. Quand nous avons amené par la grâce d’Allah les djinns gardiens du mercure, ils ont dit que le mercure n’est qu’un piège, une fabrication des djinns pour attirer les humains vers eux : celui qui le prendra perdra la raison, et celui à qui on le remet perdra tout dans sa vie. Ce témoignage poignant n’écorcha pas la détermination du jeune qui croyait encore pouvoir réussir avec le mercure rouge. Nous avons encore eu un patient qui a découvert un gisement de cuivre et qui avait du mal à l’exploiter. Là encore il y avait des djinns qui le gardaient et qui ont confirmé que tous les métaux sous terre étaient gardés par des djinns qui attendaient qu’on leur fasse des sacrifices pour permettre aux humains d’exploiter ces richesses. Dans tous les cas, si la richesse est exploitée après avoir fait des sacrifices aux djinns, même si ces sacrifices semblent coûter peu, il n’y aura plus de profit réel dans cette exploitation, c’est-à-dire que tout ce qui sera obtenu d’un côté sera perdu d’une façon ou d’une autre car la domination a été donnée aux djinns et ils prendront toute la valeur positive – baraka – de la chose, comme des djinns qui te font renverser une assiette pour pouvoir la manger. Si vous êtes confrontés à ce genre de situation, à des djinns qui réclament des sacrifices, rendez-vous au lieu où les sacrifices doivent être donnés, appelez-les en disant : « Hé vous les djinns qui veulent des sacrifices, venez par ici, on va vous parler » et récitez S6 V162-163 une trentaine de fois, in cha Allah ça détruira leurs sacrifices et ça les convertira à l’Islam et vous aurez le champ libre.

L’HOMME AUX 70.000 €

Cet homme d’affaires prospère se fait aborder par un tchadien qui lui promet monts et merveilles. Il lui fait réciter des noms de djinns un certain nombre de fois, puis fait tourner autour de lui un poulet noir en récitant des incantations étranges. Puis il pose le poulet, fait une incantation et un signe vers le poulet et le pauvre poulet meurt sur le champ ! Puis le tchadien dit à notre patient d’écrire sur un papier une demande à Allah, par exemple demander à Allah 1000 €. Il met le papier dans une enveloppe et peu de temps après ouvre l’enveloppe et il en sort 1000 €. Le tchadien lui dit alors qu’il va voyager quelques jours et qu’il doit lui préparer 70.000 € pour les multiplier par 3. Notre patient fit des mains et des pieds pour réunir la somme en espèces, empruntant à la banque et partout où il put. Les incantations furent récitées, l’argent fut mis dans un sac plastique et déposé dans la rivière avec forces incantations. Puis le tchadien revint avec l’homme d’affaires à la maison et lui demanda d’attendre quelques jours le temps qu’il aille faire une course à la capitale. Brusquement, il n’y eut plus de nouvelles du tchadien et quelques jours plus tard l’homme d’affaires partit à la rivière tirer le sac en plastique, mais il ne contenait que des papiers ! Le tchadien avait déjà pris l’avion, et à l’aéroport on lui a expliqué que ces gens ont plusieurs identités et passeports et donc on n’a rien pour les attraper.

LA MAISON DU DIABLE

Je n’ai jamais vu un lieu aussi satanique. Dans notre démarche de visiter les sorciers, féticheurs, lieux de sacrifices et tous lieux susceptibles de contenir beaucoup de djinns et de sorcellerie en vue de convertir les djinns et annuler les forces mystiques, nous sommes allés visiter « l’arbre sacré ». Nous sommes dans l’île de Nosi Bé qui fait une trentaine de kilomètres et depuis la route principale un panneau indique l’arbre sacré avec écotourisme, exposition de plantes médicinales traditionnelles, tourisme culturel et programme de reboisement. Au bout de 20 minutes d’une route de terre nous y arrivons, en bord de mer dans un site magnifique. L’arbre sacré est une mangrove : tu plantes un pied, les branches vont à l’horizontale, et il en sort des racines qui vont se planter dans la terre tous les deux ou trois mètres. Dans l’étendue de l’arbre, on ne voit plus le pied principal, on ne voit que les racines qui sortent de terre puis les branches et le feuillage en hauteur. Mais celui-ci est une variété spéciale, unique à Madagascar, offert en 1836 par des indiens à la reine de l’ethnie de l’ouest de Madagascar à l’époque – le roi, son descendant, est toujours là. Donc l’arbre sacré s’étend sur 5000 m² et ne cesse de grandir. On y voue un culte animiste aux esprits en attachant aux arbres des draps rouges (or) et blancs (argent) qui forment comme des allées et des pièces au milieu de l’arbre ; y sont accrochés les crânes des zébus qui ont été sacrifiés aux divinités. Ainsi c’est une petite pièce en draps rouges devant le pied principal où on vient se recueillir pour adresser ses prières aux esprits et déposer ses offrandes. C’est le lieu le plus satanique que j’ai jamais vu mais les photos que j’ai prises (lien) ne peuvent restituer ce sentiment. Des assiettes pleines de pièces de monnaie constituent l’essentiel des sacrifices et des bouchons témoignent de bouteilles de bière et de soda vidées pour les djinns. Nous voici au culte de Satan, tous ces gens viennent vendre leur âme au diable en demandant la réalisation de leurs vœux alors qu’ils condamnent leur vie à un échec perpétuel qu’Allah nous en préserve. Le captage fut tout aussi remarquable car le capteur se leva et me prit à la gorge pour me demander ce que je venais faire. Cela se termina par la conversion de ces djinns et l’annulation de toutes les offrandes et sorcelleries qui ont été faites en ce lieu. Je ne cesse de penser à notre responsabilité de musulmans à travers les âges : nous voici incapables de changer ce genre de situations, insouciants et inconscients même. La destruction de l’aspect mystique de ce culte devra l’affaiblir in cha Allah car tout ce que les gens viendront demander ne marchera pas in cha Allah.

LE SEXE : DU BUSINESS AU CULTE

J’ai beau fuir ce sujet il s’impose de lui-même. Tout notre groupe est choqué par la tenue des femmes malgaches : culotte et débardeur. Ce n’est pas toutes ; certaines, surtout les plus âgées, portent un genre de drap qui recouvre tout le corps, et il y a quelques variantes : pantalon ou mini-jupe. On ne peut aussi manquer de remarquer le nombre de jeunes filles qui allaitent des bébés. Mais il suffit de faire un petit tour le soir après 20h dans n’importe quelle ville pour tout comprendre : les voilà, alignées à raison d’une par maison ou plutôt baraque, en train de faire le trottoir, avec leur culotte et débardeur. On me rassure que les musulmanes ne font pas cela, mais uniquement les autres. Le fait est que la société est plongée dans un état de tentation très grave et nous avons énormément de patientes qui ont été abandonnées par leurs maris car ils se sont fait séduire par les jeunes malgaches. Hé oui, elle n’hésitera pas à draguer ton mari devant toi. Comme cette vieille de plus de 70 ans qui me dit que sont mari est parti avec une fille de 17 ans, qu’il est avec elle dans la campagne et ne met plus les pieds en ville, adieu Mme et les enfants ! Nous avons aussi plusieurs vieux patients qui finissent leurs jours seuls : plus d’argent, plus de femme. Qu’Allah vous préserve de goûter à la spécialité malgache : les mères envoient leurs filles mineures séduire des riches ; dès l’acte accompli, elles vont se plaindre à la police. Les agents de l’ordre sont dans le coup et reçoivent leur part : on fait chanter le monsieur à max pour lui épargner de longues années de prison. Que voulez-vous, une fille de joie qui a bossé dur pour nourrir ses enfants et leur donner des petits frères, maintenant qu’elle n’est plus ce qu’elle était, il faut bien que ses filles lui renvoient l’ascenseur ? Un petit quart d’heure de plaisir très cher payé. Tout ce monde baigne dans la sorcellerie : les filles ont des sorcelleries spéciales pour attirer les clients, les maquereaux en ont des plus fortes pour maintenir les filles dans le besoin et la dépendance, et les plus chanceuses font la sorcellerie pour se taper un blanc qui sera son passeport pour l’Europe, mais d’autres se contenteront d’un blanc installé ici ou d’un indien. Qu’Allah ait pitié de ce peuple ; nous voici à Nosi Bé, île touristique dont la population passe de 100.000 à 170.000 en saison touristique : combien de filles sont mobilisées pour répondre à la demande ?

PAYS DES R4 ET DEUX-CHEVAUX

La R4 est la voiture la plus répandue à Madagascar, c’est le taxi officiel. Le secret de cette longévité ? rouler comme une tortue. Dans une île, l’importation n’est pas simple et il vaut mieux retaper à l’infini le matériel existant. C’est juste un indicateur du degré de misère et de pauvreté. Dans toute l’Afrique, la contradiction est frappante entre les richesses naturelles et la misère du peuple ; cela revient à une mauvaise gestion, terme pudique qui signifie corruption généralisée et détournement systématique des biens publics. J’avais dit que le pays où j’ai constaté la plus frappante contradiction est la Guinée Conakry ; aujourd’hui j’affirme que Madagascar dépasse la Guinée, et de loin. Même dans la capitale, il suffit de rentrer dans des petites rues pour trouver des taudis innommables. Les bidonvilles, on dirait fabriqués avec les matériaux de la déchetterie. Des étendues, dizaines de kilomètres de verdure non exploitées ! Le pays est riche en or, diamants, saphirs, cuivre, etc. mais impossible d’en voir les effets. On dit que la pêche seule peut faire vivre l’île, mais les pêcheurs se plaignent des pêches illégales qui ne leur laissent plus de poisson. Il y a une grande richesse en bois, mais on ne l’exploite qu’après des sacrifices, donc toute la baraka disparaît. La conclusion est que le pays est noyé sous la sorcellerie et le culte des djinns. Bien sûr, ce n’est pas la seule cause de la misère, mais ça y est pour beaucoup. Quand on fait la sorcellerie ou des sacrifices pour les djinns en vue d’obtenir quelque chose, même si on l’obtient, les djinns prendront plus dans la vie de la personne. On entre donc dans une spirale descendante qui aboutit à la misère la plus totale, l’endettement, la folie, les enfants handicapés et les maladies incompréhensibles. Ceux qui veulent réussir passent par le mystique et n’obtiennent que l’apparence de la réussite, à l’image de ce roi que nous avons visité : immobilisé par la maladie, il n’a même pas l’argent pour réparer sa maison qui se dégrade. Voici le souverain, comment se portent alors les sujets de Sa Majesté ? Les musulmans ne sont pas en dehors de la course mystique : des chiites et ismaélites qui appellent Ali, qu’Allah l’agrée, aux Bora dont le culte est secret – leurs mosquées sont interdites aux autres et même s’ils t’invitent à un mariage c’est après la cérémonie pour ne pas voir leur pratique – aux indiens qui se réfugient dans les taawiz pour atterrir chez les comoriens avec les hiriz des foundés (gris-gris et marabouts version comorienne) et les Toumba (cérémonie musicale et dansante pour appeler les djinns et se guérir avec des sacrifices). Mais si un bon musulman s’en tient à la piété et essaye de faire des affaires, seul Allah sait combien d’obstacles mystiques (sans oublier les physiques) vont se dresser devant lui.