INDONESIE (MARS 2012) - RIZA

C'est à Allah (S.W.T.) que reviennent les louanges et que la paix, les prières et le salut soient sur notre Prophète Muhammad (S.A.W.S.).

INTRODUCTION

Le but de notre campagne en Indonésie, la toute première sur le continent asiatique, était de sensibiliser aux méthodes de la roqya permettant une lutte efficace contre toutes les formes de sorcellerie et contre le shirk, seul péché non pardonnable en Islam. Une transgression d'une si grande gravité méritait que l'on s'y consacre pleinement. Al hamdulillah, cette expérience a été très instructive, et c’est la raison pour laquelle nous vous convions à la partager ensemble.

GEOGRAPHIE DE L'INDONESIE

L'Indonésie est à l'heure actuelle le quatrième pays le plus peuplé de la planète, avec un peu plus de 235 millions d'habitants. Cet archipel d'environ 17 000 îles, dont 11 000 îles habitées, se divise en 33 provinces. La complexité géographique du pays reflète tout autant sa complexité culturelle. Un pays très riche de par son patrimoine culturel, une même région pouvant abriter plusieurs cultures traditionnelles, c'est pourquoi on retrouve une grande diversité des arts, des traditions culinaires etc...

C'est au XIIIème Siècle grâce aux commerçants musulmans que l'Islam s’est durablement installé en Indonésie. On remarque cependant qu'au mausolée islamique de Leran (Est de Java) une pierre tombale date du XIème Siècle.

Aujourd'hui l'Indonésie compte près de 85% de musulmans - pour 90% il y a quelques années - ce qui en fait officiellement le pays musulman le plus peuplé au monde. Cette baisse d'environ 5% s'explique en partie par le projet de missionnaires religieux de convertir massivement les indonésiens au christianisme.

L'ILE DE BATAM

Nous avons choisi l'île de Batam comme terrain d’expérimentation pour sa position géographique stratégique, aux frontières de deux pays. En effet, Batam se situe à 45 min de bateau de Singapour et à 1h30 de la Malaisie. Son climat est tropical, chaud et humide avec un taux d'humidité autour des 95%. De ce fait, on transpire continuellement et les habits collent à la peau. Dans ces conditions, on imagine que tout européen aura quelque difficulté à supporter un climat aussi lourd.

L'île de Batam est essentiellement connue pour son shopping bon marché et son tourisme sexuel. La pauvreté est alarmante, le salaire moyen est environ d’une centaine d’euros par mois. On comprend mieux pourquoi les cols bleus vivent pour la plupart dans des maisons de fortune en tôles ondulées.

Malgré le nombre important de touristes visitant l'île chaque année, rares sont les indonésiens qui parlent l'anglais, nous avons donc initialement rencontré quelques problèmes de communication, difficultés qui se sont dissipées avec le temps. Ainsi, nous avons tout de même réussi à transmettre notre message.

LA ROQYA, UN MOYEN EFFICACE DE GUERISON ABANDONNE

Contrairement à certains pays, ici la roqya est connue de tous. En effet, il y a quelques temps, des oulémas (docteurs en sciences islamiques) pratiquaient et expliquaient la roqya régulièrement dans une émission télévisée. Néanmoins, malgré leurs avertissements et leurs sages conseils, les musulmans se sont détournés de leurs rappels et se sont dirigés vers les sorciers, et ce pour plusieurs raisons :

- les sorciers appelés « paranormals » ont redoublé d'efforts dans la propagation de leur mal face à l’obstacle que représentait cette émission de télévision.

- du fait du nombre important de patients sur l'île, les roqyas de groupe étaient très répandues avec l’inconvénient d’une efficacité bien moindre puisque le traitement et le suivi n’étaient pas individualisés. Par conséquent, de nombreux patients en quête de solutions plus immédiates ont cherché d’autres voies de guérison malgré leur dangerosité. Les sorciers se sont donc nourris de la détresse des musulmans pour promettre des rétablissements illusoires aux patients insatisfaits et pour leur extorquer un maximum d'argent.

- les cas difficiles n'ayant pas trouvé de dénouements heureux chez les raqis (paralysie, cécité, folie, etc...) se sont dirigés en désespoir de cause vers les sorciers.

- enfin, l’ignorance et la naïveté des musulmans en font une cible aisément manipulable.

Il convient tout de même de noter un point positif concernant les oulémas-raqis : certains de ceux que nous avons rencontrés sont aussi psychologues et pratiquent une thérapie aux patients avant la lecture coranique. La roqya s’inscrit donc pleinement dans un processus médical. Elle est l’aboutissement naturel et l’alternative des thérapies médicales classiques.

MISE EN PRATIQUE DE LA ROQYA AU COLLEGE

Sur place, nous avons très rapidement mesuré l’ampleur du problème. Notre gros travail consistait à convaincre cette population de revenir vers le Coran pour traiter les problèmes de sorcellerie/possession.

A titre d’illustration, nous avons visité un collège où deux à trois élèves faisaient des crises tous les jours. Une très bonne occasion pour notre équipe de mettre en pratique notre savoir-faire. Très bien accueillis, la directrice nous expliquait que c'était elle-même qui avait contacté l'équipe de roqya. En place dans le pays depuis une vingtaine d'années sur l'île, elle est constituée d'une dizaine d'oulemas. Ils pratiquent la roqya à temps partiel, et généralement en fin de journée après la prière du Isha dans un centre islamique. Annexé à une grande usine électronique singapourienne, les dons des patients participent aux frais de maintenance et d'entretien de ce centre.

C'est par souci d’efficacité que la roqya a été faite à tout le collège en même temps, et nous avons pu constater qu’elle a réveillé des djinns chez certains élèves. De manière prévisible, le nombre d’incidents s’est multiplié avec six à sept possessions journalières !

La directrice nous expliquait qu'elle ne croyait plus à la roqya et que depuis l'intervention de cette équipe, la situation s'était aggravée. Face à sa légitime inquiétude, nous avons proposé de faire un cours sur la roqya aux professeurs et élèves intéressés. Il leur a donc été présenté le diagnostic, les symptômes et les remèdes, ainsi qu’une explication sur les moyens de se soigner seul. Tous ont été ravis de cette initiation, nous avons noté une assiduité très marquée auprès des collégiennes.

Puis dans un second collège, nous nous sommes présentés spontanément et, nous avons de même proposé directement une formation aux professeurs et aux élèves. Quand nous avons commencé à expliquer rapidement les symptômes de la sorcellerie/possession, des professeurs s’empressaient d'appeler leurs collègues et très rapidement, nous avons été submergés de questions. Par conséquent, nous avons posté la formation ultérieurement après aval du directeur afin de ne pas perturber la bonne marche du collège.

Les écoles publiques indonésiennes ont l’avantage d’inclure une mosquée que nous utilisions pour les formations ainsi que pour les soins. Nous étions donc en mesure d’accueillir un très grand nombre d'élèves et de professeurs.

Au-delà de cet enthousiasme qui naturellement nous ravit, nous sommes confrontés à un grand besoin de former et d’informer un large public musulman. Il en va de leur protection ainsi que celle de leurs proches sur un danger immédiat, répandu et méconnu. A titre illustratif, une enseignante à qui nous avons pratiqué les soins nous expliquait comment trois personnes dans son entourage avaient eu le même rêve indiquant un sortilège enterré devant chez elle - une petite bouteille en verre avec une aiguille et un fil enroulé autour de l’aiguille. N’y prêtant pas plus d’attention, ce n’est que bien plus tard en faisant des travaux devant la maison que les ouvriers ont déterré cette fameuse amulette. Manifestement, cela l’empêchait d’obtenir des enfants et nous demandons à Allah de soulager le mal des patients.

OUVERTURE D'UN CENTRE DE GUERISON

Les prêches dans les mosquées ont attiré un grand nombre d’intéressés et par la grâce d'Allah très rapidement nous avons pu ouvrir notre premier centre en Asie. Cela augure inshallah le début d’une longue aventure pour Batam et le reste de l’Asie. En parallèle, le captage a beaucoup impressionné et a été très vite assimilé. Nous avons également pu traduire« le captage simplifié » en malais, (langue comprise en Indonésie et en Malaisie) et la traduction de l’ « Essai sur les taweez indiens ».

Aussi plusieurs patients hémiplégiques sont venus nous voir - une hémiplégie est la paralysie de la moitié du corps ; elle peut toucher un bras, une jambe, une moitié de visage ou les trois à la fois. La plupart des patients touchés par cette paralysie concernait la jambe et le bras. Après les soins, nous n’espérions certainement pas des miracles mais nous aurions été pour le moins enchantés de contribuer à la disparition de la sorcellerie et les djinns. Malgré cela, chez tous les hémiplégiques venus nous consulter, nous avons constaté une nette amélioration de leur état de santé.

Ainsi, un patient pouvait plier et déplier son bras et sa jambe quasi normalement. Suite à quoi, nous lui avons prescrit des visites chez le kinésithérapeute. Un autre patient nous expliquait qu’après avoir rêvé d’un djinn s’asseyant sur son côté gauche, celui-ci s’est réveillé le matin avec l’impossibilité de bouger sa jambe et son bras. Al hamdulillah, nos soins l’ont grandement aidé. Nous pourrions multiplier les exemples pour attester de l’efficacité de la roqya. Une fois encore, elle n’est certainement pas une alternative à la médecine classique mais un complément thérapeutique fort utile, et une protection contre les sorciers.

A titre anecdotique, lorsqu’un sorcier voisin de notre contact sur l’île a eu connaissance de nos activités, il a rapidement été pris de frayeur. Et le jour où nous avons ouvert notre centre avec la pancarte « Quran Heals » en langue locale et en anglais, l’expression de son visage était indescriptible tant le sorcier était affolé et bouleversé.

LE TRAITEMENT

Concernant les feuilles de séné ici appelées « daun jati cina » et les feuilles de jujubier « daun bidara », nous n’avons pas trop de difficultés à en trouver. Quant aux feuilles coranisées, il nous a été impossible de faire le nécessaire pour les imprimer ici. Pourtant, comme nous avions des feuilles déjà prêtes, nous procédions à la dilution d’une feuille coranisée dans une bouteille d’eau de 1.5L pour économiser au maximum les feuilles.

Puis nous donnions l’équivalent nécessaire au patient (soit quelques centilitres) et ils opéraient en toute autonomie les dilutions avec les bouteilles d’eau. Cela permettait aussi d’utiliser une à deux bouteilles seulement au lieu d’avoir 18 bouteilles chez soi (la bouteille d’eau est onéreuse pour l’indonésien moyen). Tandis que pour ceux qui lisent le Coran, nous donnions la procédure afin de coraniser l’eau ainsi que les versets symboles à réciter sur l’eau.

Fondamentalement, la sorcellerie en Indonésie diffère peu de ce que l’on voit ailleurs. Si le fond et les méfaits sont similaires, c’est la forme entreprise qui change. Par exemple, alors que le chien est privilégié dans certains pays, ce sont les tigres, (ou encore les singes) qui seront utilisés en Indonésie.

Il existe plusieurs méthodes de guérison contre la sorcellerie ou la possession mais dans un esprit synthétique, nous n'en évoquerons qu'une seule.

Ainsi, un groupe soufi composé d'une trentaine de frères pratique la roqya de manière peu commune. En effet, ceux-ci forment deux lignes derriere le patient ; la première touche l’épaule droite du patient, tandis que la seconde touche son épaule gauche. Le groupe de frères pratique ensuite le dhikr. Dès lors, le patient recrache par le vomissement la substance ensorcelée qu'il avait ingurgitée. Si cette technique présente une efficacité non négligeable, elle exige néanmonis de constituer un grand nombre de frères pour ne soigner qu'un seul patient. Mais cet exemple pour le peu original met en exergue les différentes techniques de roqya, et il serait trop long d’en faire le tour tant il y a à dire.

DES RENCONTRES ENRICHISSANTES

L'Indonésie n'a de cessé de nous impressionner par ses magnifiques paysages. Ainsi, bien que restés peu de temps sur l’île de Bintan situé à une trentaine de minutes en bateau, ce petit paradis terrestre avec une eau chaude à 30°C de couleur turquoise nous a émerveillés. Associant l’agréable à l’utile, nous avons formé un frère qui pratiquait déjà la hijama (incisiothérapie), ainsi qu’une dizaine de ses amis à la roqya. Faute de temps, nous n’avons pu prêcher que dans deux mosquées à Bintan mais nous gardons bon espoir qu’ils poursuivront le travail en notre absence.

En aparté de l’enseignement de la roqya, nous tenons à saluer les frères de la da’wa qui font un travail remarquable sur l'île de Batam. Nous avons été invités à participer à la jawla (visite) du centre pénitencier de haute sécurité, où des frères visitent cette prison chaque semaine depuis deux ans maintenant. Est-il besoin de revenir sur les conditions insalubres de telles prisons ? Sans compter la violence, lot quotidien des prisonniers les plus fragiles. Leur détention est une punition suffisamment insupportable pour ne pas les réprimer une seconde fois par des jugements trop hâtifs. Bien au contraire, il est indispensable d’accompagner les détenus, avant tout en frères en Islam, et de soulager leur fardeau. Le rappel d'Allah est ainsi le meilleur moyen d’apaiser leur cœur et de les aider à retrouver leur dignité trop souvent bafouée.

Une rencontre m’a particulièrement interpellé. Selon un détenu, au début, personne ne priait ici mais depuis les visites régulières des frères, à présent près de 80% des prisonniers accomplissent les cinq prières quotidiennes, et ce dans la mosquée de la prison. Celui-ci m’a d’ailleurs expliqué qu’il avait été condamné à cinq ans de prison pour consommation de drogues et qu’il regrettait ses antécédents. A ma question s’il était trafiquant, celui-ci m’a répondu avec étonnement que ce n’était pas le cas, et que sa « simple » consommation de marijuana, sévèrement condamné en Indonésie, l’a conduit en ces lieux. Je lui ai donc exposé que les condamnations en pays occidentaux étaient si faibles qu’il aurait été relâché le jour-même. Néanmoins, ce garçon s’est promis de ne plus jamais s’approcher de la drogue et a souhaité devenir quelqu’un de bien. Qu’Allah assiste Son humble serviteur dans ses actes.

CONCLUSION

La conclusion que nous tirons de notre propre technique, à savoir le captage en particulier est la simplicité de sa mise en œuvre, la facilité de son apprentissage et l’efficacité du traitement. Par ailleurs, le captage forme un périmètre de sécurité autour du patient en captant les djinns des sorciers, chose impossible avec la roqya classique à moins d’être doté d’une grande proximité avec Allah (S.W.T.).

En fin de cette campagne, nous espérons que notre travail en inspirera d'autres tout comme nous avons été inspirés de ce savoir utile pour la Oumma. Qu’Allah nous utilise pour le bien et la propagation de Sa religion, Amin !

Ô Allah, fais-nous Miséricorde, nous sommes des créatures noyées dans le péché. Jour et nuit, nous transgressons. Ô Allah, permets-nous d’utiliser nos cinq sens autres que dans Ta désobéissance. Tu es certes Celui qui guide Tes serviteurs, Amin !

CONTACTS

Nous avons inshallah l’intention de faire une tournée dans les Balkans (Albanie, Kosovo, Macédoine, Monte-Negro) après le mois de Ramadan. Aussi, toute personne motivée et soucieuse d’aider la Oumma est la bienvenue.

N’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante :

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Vous trouverez la liste des soignants pour l’Indonésie dans la liste des soignants.

INSOLITE

Verset 9, Sourate 57 (Al hadid) :

"C'est Lui qui fait descendre sur Son serviteur des versets clairs, afin qu'il vous fasse sortir des ténèbres à la lumière ; et assurément Allah est Compatissant envers vous, et Très Miséricordieux."

Insolite à Parakou (Indonésie):

Une boîte de nuit transformée en mosquée

La plus belle, grande et hautement équipée boîte de nuit Diamant Night-club de Parakou est désormais transformé en un centre islamique dénommé El-Hadj Amadou Issifou où sera érigée une grande mosquée. El-Hadj Amadou Issifou en a ainsi décidé après son retour de la Mecque.

Le promoteur de Diamant Night-club de Parakou a fermé ladite boîte de nuit au profit d’une mosquée. Celui qu’on appelle désormais El-Hadj Amadou Issifou est officiellement passé à l’acte le samedi 10 février à l’occasion d’une cérémonie fort simple mais hautement soutenue par les autorités politico-administratives de Parakou, des membres de la société civile et plusieurs amis. Par cet acte, le promoteur et propriétaire de Diamant Night-club a bien voulu honorer sa foi dans la religion musulmane. Ainsi la plus grande boîte de nuit et de dancing-club de la cité des Koburu n’a plus ouvert ses portes depuis le retour de la Mecque de son promoteur. Ce dernier a dû agir ainsi pour se conformer aux prescriptions de la religion musulmane. Il a transformé la boîte de nuit en un centre dénommé El Hadj Issifou Amadou.

Ledit centre abritera plusieurs infrastructures composé d’une mosquée, d’une salle de formation et de documentation, d’un bloc administratif et d’un studio de radio islamique, et ce, grâce à des partenaires saoudiens à qui il a offert gracieusement cette construction. El-Hadj Amadou Issifou a, dans un discours, expliqué aux Parakois qu’il n’est pas fier de tout ce qui se passe dans une boîte de nuit.