AFRIQUE DU SUD (DECEMBRE 2013 - JANVIER 2014)

Louanges à Allah et prière et salut sur son Prophète.

Cette première campagne en Afrique du Sud fut très riche et profitable par la grâce d’Allah. Commençons par présenter le Pays. La chose la plus frappante est le niveau de développement : les routes, les infrastructures, la réglementation… on cherche qu’est-ce qui manque par rapport à l’Europe. A commencer par l’aéroport qui est immense, je pense bien qu’il est plus grand que Roissy Charles de Gaulle ou en tous cas comparable. Par contre le magasin de gros fait bien 4 fois le Métro (distributeur de gros) que je connais. Pour rouler les 1600 km de Durban (pointe nord-est) à Cape Town (pointe sud) la voiture atteignait les 200 km/h ; mais ne vous inquiétez pas pour les radars, le chauffeur avait enlevé les plaques. La police est assez présente dans ce pays qui détient un des taux de criminalité les plus hauts du monde, mais nous n’avons jamais été contrôlés. J’ai l’habitude de dire que les crimes, si ce n’étaient pas les infos, on ne saurait même pas que ça existe, mais là nous avons eu beaucoup de patients qui ont été braqués dans leurs magasins et leurs maisons, beaucoup qui ont reçu des balles, beaucoup de veuves suite à des braquages et pas mal de patients qui portaient des armes à feu, chose qui n’a rien d’étonnant dans ce pays.

Le développement du pays ne s’explique pas par les richesses naturelles : tout le problème de l’Afrique est le contraste entre son potentiel naturel et sa situation économique et sociale, mais par la gestion des blancs qui même après l’apartheid sont très actifs dans l’économie et la politique, et aussi par l’influence de l’Angleterre qui a laissé de meilleures traces là où elle est passée que la France. Un simple fait qui me surprend : à un croisement sans indication de priorité, les voitures qui viennent en même temps de tous les côtés sont hésitantes, chacune voulant céder le passage à l’autre. Une des conséquences du développement du pays est que nous avons fait toute la campagne dans des maisons d’hôtes : maisons à louer servant d’hôtels, parfois incluant le petit déjeuner ; autant dire que nous n’avons jamais eu une campagne aussi luxueuse, sans compter la générosité de nos frères indiens surtout à deux endroits où de grands traiteurs se sont chargés de nous nourrir entièrement.

Les côtes sont montagneuses ; donc en empruntant la route entre la mer et les montagnes vous aurez une vue splendide, des fleuves et des cascades et des singes aux bords de la route et dans les arbres. Avec le développement du pays, toutes les zones touristiques sont aménagées avec équitation et golf un peu partout.

Un autre aspect du développement et de la criminalité est la protection des maisons : les barbelés électrifiés dominent les murailles et les sociétés de gardiennage armé ont leurs logos sur toutes les maisons. Même les bidonvilles – townships – en baraques de fortune sont protégés de barbelés ; ces bidonvilles sont quasiment la seule chose qui nous rappelle que nous ne sommes pas en Europe.

Après la présentation du pays, passons à l’Islam en Afrique du Sud. Les musulmans sont essentiellement d’origine indienne, installés depuis quatre générations et plus. Les premiers immigrés, parfois d’anciens esclaves, se sont battus pour établir des commerces, des mosquées et des écoles islamiques. Le résultat est remarquable. Très nombreux sont les élèves qui après le brevet interrompent un ou deux ans leurs études pour apprendre le Coran. Les écoles qui forment les savants et muftis sont dans toutes les villes. Il est rare que les enfants musulmans fréquentent les écoles publiques non musulmanes. Une image remarquable est cette école primaire publique qui a accueilli la campagne où des centaines d’élèves en qamis et en foulard s’amusent dans la cour. Oui, je parle bien d’une école publique, et il y a quelques non musulmans qui y mettent leurs enfants et qui y enseignent, mais on s’y croirait dans une école coranique. Avec bien sûr la salle de prière et l’endroit des ablutions pour les femmes. Il y a un niveau étonnant d’attachement à la religion, comme cette très riche famille qui a un quartier fermé avec une maison pour chaque enfant, gendre et petit-fils qui se marie et où aucune femme ne travaille, ou cette patiente qui me dit avoir laissé sa pharmacie pour apprendre la religion et avec son diplôme de alima (savante) enseigne à la madrassa pour filles. Je lui ai demandé si elle était satisfaite du changement et elle s’exclame : mais bien sûr, quoi de mieux que d’enseigner la parole d’Allah ?! Quel plaisir de voir des couples de savants s’expatrier en Argentine et ailleurs pour fonder des madrassas et former des savants parmi les communautés locales ! Hé oui, l’Afrique du Sud est un pays qui exporte l’Islam, un moteur pour toute la région, les îles, l’Amérique de Sud et l’Australie. Même si Ahmed Deedat qu’Allah lui accorde Sa miséricorde était un homme exceptionnel, il n’est pas sorti de nulle part. Les musulmans ne représentant que 2% des 52 millions de sud africains mais le poulet dans tout le pays est halal, nombreux Mac Donald et autres sont halal, dans certains quartiers vous pouvez lire des panneaux de rappel : sobhana Allahi wa bihamdihi : gloire et louanges à Allah et autres, le GPS (guidage par satellite qui indique la route dans les voitures) vous indique les mosquées les plus proches, les banques se disputent les services des muftis spécialisés en finance islamique pour offrir des services halal à la riche clientèle musulmane. Car je ne vous ai pas parlé de la richesse de la communauté musulmane indienne : concessionnaires et importateurs automobiles, entreprises de bâtiment, distribution alimentaire, grandes surfaces, restaurants de luxe, etc. le plus souvent appartiennent à des musulmans et vous n’y trouvez aucun article haram ; au contraire des aménagements pour les ablutions et la prière. A vrai dire, c’est la première fois que je sens l’envie de m’installer dans un pays. Je ne vous ai pas parlé des mosquées : elles resplendissent de beauté dans chaque ville ou quartier. Avec jardins et parkings, l’ordre et la sérénité y règnent. Vous y trouverez systématiquement des mini serviettes à usage individuel pour vous essuyer après les ablutions puis déposez dans le linge sale. La dernière que j’ai vue avait même des casiers qui fermaient à clé pour les fidèles réguliers qui souhaitent disposer d’un casier personnel pour leurs chaussures – là j’avoue que ça me dépasse. Ceci dit, tout ne peut pas être rose et il faut être conscient de ses lacunes et de ses défis. Tout d’abord, la conséquence directe de la richesse et la facilité est la fragilité des personnalités et l’absence de combativité : nous recevons ainsi beaucoup de patients de tous âges souffrant de « dépression », sous antidépresseurs et des épouses dépensières et incapables de tenir leurs maisons.

Le système d’apartheid imposait la séparation des races dans l’habitat, le travail, les transports et le mariage. Les musulmans indiens, déjà très conservateurs, ont bénéficié de ce système pour conserver leur religion et se préserver des mœurs étrangères à l’Islam. Maintenant que la société est ouverte, les jeunes sont exposés à la drogue et la débauche et bien sûr certains y tombent. D’autres aussi sont attirés par des sectes occultes qui promettent richesse et pouvoir à leurs adeptes. Il convient donc d’ajouter à l’éducation islamique la prévention de ces maux. Mais il faut aussi ajouter dans l’éducation des filles des conseils et recettes et de préférence tout un programme éducatif pour l’épanouissement sexuel car tant qu’elles sont confinées dans leur pudeur elles ne font pas le poids devant la rude concurrence des filles de mœurs très légères qui feront tout et n’importe quoi pour séduire leurs maris.

Venons maintenant à la roqya. La roqya arrive en Afrique du Sud comme la pièce manquante d’un ensemble parfait. Le besoin est immense : blocages de travail, business qui coulent, problèmes de couples, divorces au bout de 6 mois ou 30 ans de mariage, problèmes de santé superficiels ou très graves… Les problèmes de sorcellerie ne sont pas au point de déstabiliser la communauté comme à la Réunion ou à Maurice où les acquis matériels et religieux de la communauté sont en déclin du fait de la sorcellerie systématique des communautés concurrentes sur leurs biens, leurs mariages et leurs enfants, en plus des sorcelleries que les musulmans se font entre eux. Donc la situation en Afrique du Sud est grave : beaucoup de gens souffrent et voient leurs vies ruinées, mais cela n’affecte pas le niveau général de la communauté. D’autre part, la roqya est inconnue du grand public : certains savants savent que cela existe, j’ai rencontré deux personnes qui pratiquent la roqya, mais chaque fois que je parle à la mosquée, les gens n’ont jamais entendu cela. Le meilleur moment pour moi fut quand un grand mufti qui formait des savants venant de plusieurs pays à devenir muftis m’a sollicité pour exposer devant ses étudiants. Nous avons convenu d’une heure mais la demande fut telle que nous en fîmes deux. Après l’exposé, j’ai répondu aux questions des savants et je remercie grandement Allah car j’avais les réponses à toutes leurs questions avec les références de Coran et hadith et sans hésitation ; le grand mufti était impressionné et a demandé que je revienne faire un séminaire de formation aux savants. Ce cours était un des plus beaux moments de ma vie. Une similaire demande de venir spécifiquement former les savants à Capetown m’a été adressée par le responsable de l’organisation des savants qui chapeaute tout ce qui a trait à l’Islam : hajj, nourriture halal, divorce, radio islamique, et il voulait que ça devienne une activité sous leur autorité comme celle que j’ai citées. Qu’Allah facilite et nous permette de transmettre Sa parole.

Il en résulte que nous avons eu un afflux ininterrompu de patients : une moyenne d’environ 50 patients par jour. Par la grâce d’Allah, les derniers jours à Durban nous avons renoncé à faire des émissions radio car les rendez-vous étaient pleins. Nous avons eu beaucoup de bons résultats par la grâce d’Allah, telle cette dame qui a amené sa fille attardée mentale de 25 ans et est venue le lendemain nous remercier car elle va beaucoup mieux ; c’était la première fois que je voyais un tel changement chez une attardée mentale. Il y a eu d’autres cas d’améliorations spectaculaires, mais surtout beaucoup de douleurs qui ont disparu immédiatement avec les ventouses et 4 patients qui sont devenus capteurs avec toujours le moment magique où le djinn se convertit, la situation se renverse, on amène les autres pour les convertir et la proie devient le prédateur. Par contre nous avons eu deux nouveaux problèmes. Le premier est les nombreuses plaintes des brûlures dues aux ventouses provoquant des bulles d’eau. Pourtant nous utilisions presque exclusivement des ventouses plastiques à pompe, donc aucun risque de brûlure par le feu, donc les explications possibles sont soit l’excès de pression dans la ventouse, soit la durée trop longue, soit la peau sensible de la personne. Généralement c’est un problème superficiel qui part au bout de quelques jours, mais dans quelques rares cas, une infection s’en est suivie. La conclusion de ce problème est qu’il faut 1) faire attention à ce que la pression ne soit pas excessive 2) organiser les choses pour que le temps d’attente ne soit pas long 3) si jamais des boules apparaissent, il faut les percer avec une lame neuve tout en appuyant avec le coton pour absorber l’eau, puis appliquer une pommade pour brûlures superficielles, et ne pas laisser le patient partir dans cet état sans rien lui dire et découvrir à la maison sa peau brûlée et paniquer. Le deuxième problème est que de nombreux patients se sont améliorés puis les problèmes leur sont revenus, certains même ont empiré. Dans tous les cas l’explication fut la vengeance des djinns ou des sorciers qui ne voulaient pas que les personnes puissent guérir par la Coran. Alhamdou lillah, nous lisons le Coran sur les patients, nous pratiquons les ventouses, nous donnons l’eau et les produits coranisés, donc en aucun cas nous ne pouvons causer un mal direct sur la personne. Il reste à savoir jusqu’à quel point nous pouvons anticiper et prévenir les réactions des djinns et des sorciers. La meilleure arme que nous avons pour cela est la prière : prier tous les jours pour nos patients, qu’Allah les guérisse, les préserve et les guide dans le droit chemin ; pour les djinns convertis afin qu’ils restent dans l’Islam et luttent pour sa cause ; pour les sorciers et leurs clients, qu’Allah les brise et retourne tout leur mal contre eux. Ensuite nous avons le captage : faire le maximum avec chaque patient pour dépouiller ses sorciers pour les empêcher de récidiver, court-circuiter les djinns espions qui les informent de l’état de leurs victimes avec le verset : wa lahou ma sakana fillayli wannahari wahuwa ssami’ al’alim (Anaam 12), et capter chaque jour les djinns qui attaquent le centre et les patients. Enfin nous devons engager les patients sérieusement dans les invocations de protection et le combat en rêve.

Le résultat par la grâce d’Allah est que nous avons formé une quarantaine de personnes dont une quinzaine voulant continuer la roqya professionnellement. Certains ont commencé et d’autres s’organisent. Le potentiel est grand en Afrique du Sud par le fait que la communauté indienne soit favorisée dans la société et la religion, donc capable de porter la roqya plus loin, mais aussi les épreuves ne manqueront pas, qu’Allah purifie nos cœurs et nous accepte au service de l’Islam et des musulmans.

La suite du programme in sha Allah pour moi est la champagne au Burkina Faso du 2 au 17 mars (contact : 00226 78818518, 00226 76333557, 00226 71684895 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) en Scandinavie en juillet et en Angleterre en aout.

Campagne avec Mohamed et Abdelaziz en Afrique du Sud in sha Allah du 09 au 27 Mars (contact : 0835858777)

Notez l'enregistrement de nouvelles vidéos de formation en anglais : http://www.youtube.com/channel/UCfF3V-u93534tm5n3dv1vig