BILAN DE LA TOURNEE - BURKINA - COTE D'IVOIRE

1) Un tournant historique

Le remplacement des symboles par l’écriture des versets coraniques est confirmé et constitue un grand progrès dans la roqya in cha Allah : les patients et les soignants sont plus à l’aise et il n’y a plus d’ambiguïté dans le traitement ni de résistance chez les savants. Cela nous ouvre la voie de coopérer avec les sunnites et de réunir la communauté. En ce qui concerne le mode d’emploi : après presque trois mois de pratique, nous en sommes à 45 versets pour résoudre 45 symboles de sorcellerie. Le fichier joint : versets diagnostic explique par quels symptômes, dans quel cas, nous concluons à chaque symbole. Ensuite versets traduction donne la liste des versets correspondant à chaque symbole avec la traduction en français pour que le soignant sache pourquoi il utilise ces versets et avec quelle intention.

Une fois le diagnostic du patient établi, écrivez avec une encre délébile (l’encre des ardoises coraniques ou bien de l’eau de rose ou de fleur d’oranger avec du colorant alimentaire ou safran) sur une feuille de préférence transparente les versets qu’il lui faut. Vous allez diluer cette feuille dans l’eau de son traitement : si c’est un bidon de 20l, trempez simplement la feuille dans le bidon et laissez le temps du traitement ; si ce sont des bouteilles de 1.5 l, il faudra vider toutes les bouteilles dans une grande bassine et laisser au moins une heure avec la feuille jusqu’à ce que la majorité de l’encre soit diluée. Dans ce cas, vous pouvez aussi écrire sur une tablette ou une assiette car ce sera plus simple à diluer. Pour ceux qui ont du mal à écrire, vous pouvez décalquer les versets en plaçant la feuille transparente au-dessus de la feuille avec les versets. Pour la dilution des versets, on les écrit sans points et sans voyelles, car ainsi était l’écriture du temps du Prophète, prière et paix sur lui, et les points et voyelles ont été ajoutés par la suite.

La difficulté de cette méthode : écrire une feuille pour chaque patient, est compensée par la simplicité du traitement : se laver simplement, récupérer l’eau et jeter dans la nature, avec éventuellement le sana, le massage à l’huile ou la pommade, asperger la maison, l’encens et les invocations. Mais nous avons eu du mal à suivre quand les patients étaient nombreux. Nous avons alors trouvé une formule pour simplifier : nous écrivons sur une feuille la totalité des versets symboles (ça prend deux ou trois feuilles), nous les diluons dans un bidon de 20l, puis nous diluons ce bidon dans 8 bidons de 20l, soit 2,5l pour chaque bidon, et nous obtenons 8 bidons prêts pour tous les symboles que nous donnons sans distinction aux patients. Attention, cette simplification a ses limites. Il faut toujours diagnostiquer les symboles car la connaissance de la sorcellerie affaiblit déjà la sorcellerie, et cela permet de suivre dans les contrôles et prochains traitements l’évolution du cas. Quand les patients ne sont pas nombreux, autant rester aux feuilles au cas par cas. L’avantage avec cette simplification est aussi la possibilité de préparer les feuilles et les bidons à l’avance et d’écrire toute la liste au lieu de chercher chaque verset. Pour cela, j’ai mis sur un fichier à part : versets arabe, la liste des versets en arabe seulement. Si on utilise les bouteilles de 1,5l, il faudra diluer la liste complète dans 8 bouteilles et donner une bouteille à chaque patient pour qu’il la dilue avec ses bouteilles de lavage : pas besoin de la diluer avec les bouteilles pour boire le sana ni pour asperger la maison.

2) Des avancées avec les sorciers

Un de nos grands soucis est de tuer les sorciers. Dans le captage, nous évoluons vers le dévoilement : on fait ramener de la même façon les djinns qu’on veut, mais au lieu d’être dans le corps du capteur, ils sont à l’extérieur et c’est lui qui communique avec eux. Tout le reste se passe de la même façon : ils sont nos prisonniers et nous pouvons les tuer par le Coran. Cela est plus facile pour les capteurs et les expose moins à la possession par les djinns. Cela permet aussi d’avoir des capteurs qui n’ont jamais été possédés par des djinns. Par la grâce d’Allah, avec le dévoilement, nous pouvons amener les âmes des sorciers. Au bout des recherches et expériences, la méthode présentement consiste à ramener d’abord les djinns des sorciers pour les convertir et les armer. Puis nous faisons venir les âmes des sorciers et les chayatin qui sont avec eux, et les djinns les découpent jusqu’à en faire de la pâtée, tandis que nous récitons : « Allah aime ceux qui combattent dans Sa voie en rangs serrés comme une construction solide » (Le Rang, 4). Ensuite nous brûlons les cadavres en récitant La Royauté en insistant sur les versets du châtiment. Quand ils sont réduits en cendres, nous versons sur eux l’eau du Coran pour qu’ils ne repoussent plus en récitant : « Nous ouvrâmes alors les portes du ciel avec une eau déferlante. Et nous éclatâmes la terre en ruisseaux ; l’eau se rencontra selon un ordre déterminé » (La Lune). Ce qui est sûr est que cela affaiblit le pouvoir des sorciers, mais les djinns nous certifient que beaucoup de sorciers sont morts. Ce que nous faisons ensuite est que chaque fois que nous avons de nouveaux sorciers à tuer, nous ramenons en même temps les âmes de tous ceux que nous avons déjà traités pour les tuer à nouveau. En tous cas, nous prenons les devants sur les sorciers, nous les attaquons avant qu’ils nous nuisent et nous ne subissons plus leurs effets sur nos activités par la grâce d’Allah.

<p3) La tournée de toutes les victoires

Par la grâce d’Allah, cette tournée a permis de réaliser tous nos objectifs. Nous avons pu former des centres de roqya ou les renforcer quand ils existaient déjà à Ouayguya, Oundé, Bobo Dilasso et Banfora au Burkina, Korogho, Bouaké, Yamoussoukro, Daloa et Gagnoa en Côte d’Ivoire. Dans la tournée ivoirienne, nous avons formé plus de 90 stagiaires et soigné plus de 1000 personnes. Par la grâce d’Allah nous avons vécu de nombreux cas de guérison spectaculaire : une jeune femme à Yamoussoukro a été ramenée paralysée et repartie sur ses pieds suite à l’extraction de son djinn. Un enfant à Daloa presque paralysé a complètement retrouvé l’usage de ses membres. Une femme a Bouaké a vu tous ses symptômes disparaître avec le traitement et de plus a rêvé de sa belle-mère l’attaquant en rêve : elle l’a défigurée avec un fer et deux jours après la vieille était aveugle. Un jeune qui avait mal au pubis depuis des années malgré tous les traitements médicaux a vu sa douleur disparaître dès la ventouse et la lecture. Quant aux filles qui faisaient des crises et n’en font plus, il y en a énormément. Nous essayons systématiquement d’en faire des capteuses : c’est expliqué dans la formation des imams. Ainsi dans la plupart des villes nous avons laissé des capteurs ou capteuses. De nombreux chrétiens sont venus se soigner chez nous et ont trouvé la guérison, qu’Allah les guide.

Avec les capteurs nous n’avons pas chômé par la grâce d’Allah : ramener djinns, convertir, armer, combattre sorciers, ramener âmes de sorcier et tuer, ramener chayatin et tuer, nettoyer les villes, régions et secteurs… Le travail ne finit pas. Dans la conversion des djinns, notons l’histoire du chef des djinns des sorciers de Korogho. Arrivés à Banfora, dernière ville du Burkina avant notre entrée en Côte d’Ivoire et à Korogho, nous avons appris que Korogho était la ville la plus réputée pour la sorcellerie en Côte d’Ivoire et que notre passage là-bas était considéré par beaucoup comme un test ultime : s’ils réchappent à Korogho c’est qu’ils sont vraiment forts. Nous avons donc pris les devants et nous avons demandé à Allah de nous envoyer le plus fort des djinns des sorciers de Korogho (pour qu’ensuite il appelle les autres car le capteur ne se sentait pas capable de les ramener tous). Dès qu’il est venu, il a commencé à dire : « Toi, je te connais toi, tu tues trop les djinns ! Est-ce que l’Islam a dit ça ? Vous attrapez les djinns, vous les tuez par milliers ! En deux minutes, trois minutes, vous tuez des milliers de djinns ! Je n’ai pas peur de vous, vous voulez me tuer ? Tuez-moi ! Vous me parlez de l’Islam, mais je sais que vous voulez me tuer, je n’ai pas peur de la mort, tuez-moi ! » J’ai dit : « Mais est-ce que tu sais comment on fait pour vous attraper et vous tuer ? » Il dit : « Je sais que c’est Allah qui vous a donné ce pouvoir et nous ne pouvons rien contre cela. Alors allez-y tuez-moi ! » J’ai dit : « Mais moi, je ne veux pas te tuer ». Il m’a regardé attentivement puis a dit : « Oui, mais si je n’accepte pas l’Islam, tu vas me tuer ». Je dis : « Ca c’est vrai, mais in cha Allah tu vas accepter ». Il dit : « Est-ce que l’Islam dit ça ? Vous acceptez l’Islam ou on vous tue ? « la ikraha fiddine ! » (pas de contrainte en religion, il a cité le verset). Vous voulez qu’on accepte l’Islam en deux minutes ? En trois minutes ? Est-ce que toi tu as compris l’Islam en deux minutes ?! » Je dis : « Ce n’est pas ainsi. Vous êtes des bandits. Vous travaillez pour les sorciers. Vous avez choisi de passer votre vie à agresser les gens, à gâter leurs vies, à violer les femmes, à détruire leur santé. Vous êtes des bandits et on vous a attrapés. Ce sont vos mauvaises œuvres qui sont retombées sur vous. Nous avons le droit de vous tuer sans aucune discussion. Mais comme nous sommes gentils, nous vous proposons une solution : vous acceptez l’Islam et on oublie tout le mal que vous avez fait. Sinon, vous subissez votre châtiment ». Il dit : « Mais est-ce qu’on vous a fait du mal à vous ? En quoi ça vous regarde ? C’est avec les autres qu’on a un problème pas avec vous ». Je dis : « Non, ce n’est pas comme ça. Quand la police attrape un bandit, est-ce qu’il va dire : « Mais qu’est-ce que vous me voulez ? Je ne vous ai rien fait à vous. C’est les autres que je vole, que je tue, que je viole, etc. laissez-moi avec eux ». Non, la police est là pour protéger tout le monde, et nous sommes là pour guérir les gens et les défendre ». Il dit : « D’accord, mais là comme ça, enchaîné, attrapé, et vous me dites d’accepter l’Islam, je n’accepte pas. Je préfère mourir. Tuez-moi ! Je n’ai pas peur de la mort ! » Je dis : « D’accord, c’est vrai. Regarde, on va oublier tout ça. Les chaînes, la guerre qu’il y a entre nous, les sorciers et tout ça. Regarde juste qu’on te propose de devenir musulman, est-ce que ça t’intéresse ? » Il changea alors complètement : « Ah, une proposition ?! Ca c’est intéressant, une proposition libre ! Effectivement, j’ai toujours su que l’Islam était la vérité ». Puis il a facilement accepté l’Islam. J’ai dit : « Maintenant, tu vas appeler tous les autres qui travaillaient avec toi et nous allons employer ta méthode : nous allons leur faire la proposition libre et sans contrainte ». Il dit : « Non, moi je vais leur faire la proposition ! » Il les appela et ils vinrent. Dès qu’ils arrivèrent, il se mit à discuter avec eux : « Oui, j’ai accepté l’Islam ! Non, je n’ai pas été forcé ! Non, ce n’est pas par contrainte ! Non, je n’ai pas peur de la mort ! C’est un choix libre ! C’est moi qui ai choisi ! Vous aussi vous devez choisir l’Islam ! Oui, il faut accepter l’Islam ! Tous ! J’ai dit : tous (et il regardait d’une façon menaçante un vers le coin) ! » Ce n’était pas un choix aussi libre que ça mais ils acceptèrent tous.

Un jeune brillant après son bac est parti à l’université. Là, il s’est mis à prendre la drogue, à fréquenter des débauchés et à délaisser ses études. Ses parents désespérés nous l’ont ramené. Nous avons trouvé qu’il y avait des djinns à l’université qui se droguaient et qui poussaient les jeunes à se droguer. Nous les avons tous convertis et renvoyés réparer le mal qu’ils avaient fait. Nous avons aussi converti les djinns qui se font adorer. Ils ont voulu eux-mêmes retourner voir les gens qui les adorent pour leur dire que c’est une erreur. Nous avons par la grâce d’Allah ramené toutes sortes de chayatin qui égarent les gens pour les tuer. Nous avons ramené les djinns non chayatin qui travaillent pour Iblis et nous les avons convertis. Nous nous sommes mêlés de différentes affaires politiques pour faire le ménage mais je n’en dirais pas plus sue ce volet in cha Allah.

4) Les invocations exaucées

Nous savions depuis l’année dernière que les invocations des djinns musulmans étaient exaucées instantanément. J’ai mentionné que nous avons découvert cette fois que les douâas des humains pour les djinns étaient exaucés instantanément. Nous avons évolué dans ce sens : quand nous amenons des djinns pour les convertir, nous demandons à Allah de leur montrer l’Enfer où ils iront s’ils meurent dans leur état, puis de leur faire sentir la souffrance et la brûlure de l’enfer qui les attend s’ils meurent dans leur état : ils le voient et sentent la souffrance. Puis nous demandons à Allah de leur montrer le Paradis où ils iront s’ils acceptent l’Islam et ils le voient, puis de leur faire sentir le bonheur et le bien-être du Paradis et ils le sentent. L’argument est très convainquant. Dans les cas extrêmes où ils veulent absolument entrer en Enfer et pas accepter l’Islam, on demande à Allah de prendre le pire d’entre eux, de le tuer devant les autres et de le mettre en Enfer pour qu’ils voient comment il souffre. Une autre technique consiste à faire sans cesse des douâas pour les guider en même temps qu’on les prêche : cela les transforme et les dispose à accepter.

La réponse à la question : pourquoi nos invocations sont exaucées instantanément avec les djinns et pas dans notre monde ? Leur monde est un monde inférieur et immatériel où nous agissons par notre intention. C’est comme chauffer de l’air avec une bougie : si on met une casserole renversée sur une bougie allumée, l’air dans la casserole se réchauffera, en y mettant la main, ça nous brûle. Mais si nous retournons la casserole, si nous la remplissons d’eau et la plaçons sur la bougie, est-ce que l’eau va se chauffer facilement ? Non, cela va mettre beaucoup de temps. Mais ce qui est très intéressant est que tes douâas agissent même si tu n’en vois pas l’effet, tout comme la bougie chauffe la casserole. Donc ne te lasse jamais de prier Allah de guider la communauté et de la ramener dans la religion comme l’a enseignée et laissée rassoul Allah salla Allahou alayhi wa sallam. Le Prophète (s) a dit : la meilleure invocation est : « Ô Allah, accorde à la communauté de Mohammed (s) une miséricorde générale ! » (Allahomma arham oummata Mouhammadin rahmatan `aamma).

5) Les imams et les médecins

Depuis le Burkina, nous avons adressé le bilan d’étape de la roqya en Côte d’Ivoire aux imams de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire. Avant de les revoir, durant notre périple à l’intérieur du pays, nous avons eu plusieurs imams apprenant la roqya ainsi que des médecins. Les médecins musulmans sont très contents de trouver une réponse islamique à ces problèmes de santé insolubles et mystiques. Les imams aussi sont très contents de trouver une solution à ces fléaux mystiques qui préserve et renforce la foi des fidèles.

A Abidjan, la rencontre avec le cheikh des imams a abouti à la demande d’un projet de formation spécifique en direction des imams. C’est le fichier : imam formation que nous venons d’élaborons et que nous devons leur adresser ; je vous invite à le découvrir. Nous avons aussi rencontré les responsables de l’association des médecins musulmans, très enthousiastes par notre projet. Nous leur avons remis le document : lien entre la roqya et la médecine, fichier : roqya médecine, décrivant les problèmes de santé d’origine mystique. Ils ont décidé de convoquer des spécialistes de chaque domaine pour leur exposer notre analyse des maladies touchant à leurs spécialités et obtenir leur accord ou leurs modifications ou contributions. Après cela, sera rédigé in cha Allah un document définitif expliquant les pathologies d’origine mystique et diffusé au maximum parmi les médecins pour qu’ils nous adressent les patients concernés.

6) Les chrétiens

En marge du travail de roqya, nous avons cherché à initier une démarche de rapprochement avec les chrétiens en collaboration avec un pasteur converti à l’Islam à Daloa. Ceci nous a conduit à l’évêque de Daloa qui fut très intéressé par la proposition et voulut la soumettre au symposium annuel en juin qui regroupe les évêques de Côte d’Ivoire et des pays voisins. J’ai alors rédigé la proposition et vous la trouvez in cha Allah en fichier joint. J’encourage vivement les africains à effectuer ce rapprochement avec les chrétiens comme stratégie de résistance aux vices de la modernité, de création de partenariat avec ceux qui partagent nos valeurs et d’approche de daâwa ; de plus et c’est très important pour les ivoiriens pour désamorcer l’esprit de guerre.

7) Conférences et mariages

En plus des interventions et conférences sur la roqya, nous avons saisi toutes les opportunités d’organiser des conférences avec les intellectuels, les élèves et étudiants, la daâwa, les associations de femmes et tout cela fut très intéressant par la grâce d’Allah. Nous avons rencontré plusieurs personnes vivant en couple, parfois avec des enfants, et n’ayant pas les moyens de se marier. Nous n’avons pas hésité à les marier sur le champ. Et je cherche un moyen d’informer le maximum de gens que dans cette situation il faut se marier sans hésiter et qu’il ne faut même pas la présence d’un imam pour célébrer le mariage. En tous cas les couples que nous avons pu libérer étaient très heureux ainsi que leurs familles.

Enfin au niveau technique : santé, fraternité, organisation, matériel tout s’est très bien passé par la grâce d’Allah et nous avons acquis une bonne expérience en tournée au point de vue logistique et stratégie de communication et de relations. Je suis bien content d’être descendu en Afrique avec ma voiture à huit places pour que la caravane de Abderraouf tourne toute l‘année dans la voie d’Allah.