TURQUIE (NOVEMBRE 2016)

Louanges à Allah et prière et paix sur son Prophète.

UN TRES BEAU PAYS

Je ne sais par où commencer : Istanbul sur les deux rives à cheval entre l’Europe et l’Asie, les mosquées ottomanes, les musées, les boutiques à n’en plus finir, le téléphérique, les spécialités culinaires, les restaurants qui vous offrent la salade, le dessert et le thé, les dizaines de gens qui pêchent sur les ponts, les brunchs, la mer noire immense et merveilleuse, les montagnes enneigées, les sites historiques partout, dont le plus étonnant fut le monastère de la Sainte Marie, perché en haut d’une montagne difficile d’accès et presqu’entièrement construit dans des grottes… Un rêve pour les touristes, un accueil chaleureux partout et des prix étonnamment bas. La capitale d’un empire, la porteuse d’une civilisation, regorgeant de tombeaux des compagnons comme Abou Ayoub Alansari (r), de suiveurs tel Ouyayna Ibn Hisn et de saints comme Jalal Eddine Arroumi. On en oublie les guerres et les attentats pour se laisser embarquer dans les visites et les découvertes..

DES TENSIONS TRES FORTES

Hélas la disparition du califat après la première guerre mondiale car les ottomans s’étaient alliés aux allemands ne s’est pas faite dans la douceur et la continuité. La nouvelle génération dirigée par Kamel Ataturk a tout fait pour anéantir l’esprit islamique de ce pays et ce peuple, au point d’interdire le Coran et de remplacer l’adhane par sa traduction en turc ! Il a fallu l’avènement du parti islamique modéré et de Tayyip Erdogan pour un retour en douceur de l’Islam, mais jusqu’à maintenant la majorité des hommes ne prie que le vendredi et l’alcoolisme est un sport national ; il n’y a presque pas d’activité dans les mosquées et celui « qui suit très rigoureusement l’Islam » est celui qui fait ses cinq prières. Pour la première fois de ma vie nous avons fait subh avec uniquement l’imam et le muezzin, dans un quartier rempli de monde ; on entend bien l’adhane partout et on est toujours à côté d’une mosquée mais on ne voit personne bouger.

Nous sommes allés visiter un tombeau à subh et là, la mosquée était pleine comme le vendredi, avec trois rangs chez les femmes. Après l’appel, l’imam donne 30 minutes de prêche avant la prière et tous les fidèles avant d’aller à la salle de prière vont dans la coupole aux tombes pour adresser leurs prières. Jusque-là le lieu le plus satanique que j’avais vu au monde était l’arbre mangrove de Noci-bé à Madagascar, mais ce tombeau le dépasse car ce sont des musulmans qui vont l’adorer sous le regard bienveillant des autorités religieuses et sachant que l’adoration d’Allah est très négligée. Pas étonnant que le complexe abrite une librairie « islamique » qui fournit toutes sortes de talismans et de bagues mystiques.

Un autre tombeau fut pire encore. Il y a encore un mouvement très fort qui empêche tout réveil de l’Islam et les photos d’Ataturk sont obligatoires dans toutes les écoles et les partis politiques. Mais il faut visiter sa tombe pour comprendre l’ampleur du phénomène : un parc lui est dédié qui forme une colline au milieu de la capitale Ankara, au sommet duquel se dresse le panthéon qui abrite son cercueil ; lui-même est enterré à 7 mètres de profondeur. De là on a vue sur toute la capitale, tel un dieu immortel veillant sur ses créatures. Je n’ai jamais vu quelqu’un à qui on a dressé une telle tombe si ce n’est les pharaons qui avaient besoin d’être momifiés dans les pyramides ; justement car ils se considéraient comme dieux. Mais il faut voir tous ces bus venant de l’intérieur du pays, ces cars scolaires, ces groupes de scouts et toutes sortes de personnes venant se recueillir sur sa tombe, comme ce groupe d’hommes mûrs flambants dans leurs costumes et cravates ; il faut que je leur demande qui ils sont : Lyon’s Club, me dit leur porte-parole qui a l’image d’Ataturk sur sa cravate.

Le coup d’état raté du 15 juillet et les purges qui continuent sont l’expression de cette tension entre deux visions opposées de la société et des esprits loin d’être apaisés. Autre sujet de tensions : le mouvement séparatiste kurde PKK : ce leader kurde m’explique que c’est un groupe qui rejette l’Islam et cherche à s’extraire de la tutelle turque et que les kurdes musulmans combattent. Un jeune m’a aussi expliqué qu’il s’est fait embrigader par des recruteurs de l’Etat Islamique avant d’entendre leur discours de haine et d’excommunion et de les quitter aussitôt. Je lui ai demandé s’il a averti la police ; il n’a pas eu le temps car la police est venue les ramasser dès qu’il les a quittés.

UNE CAMPAGNE PRIVEE

La ruqya est inconnue et ma méthode encore moins, notre campagne avait pour base un raqi qui « avait un centre, appliquait notre méthode et voulait être dans notre groupe » ; or le centre n’existait pas car ce grand célibataire habite seul avec sa mère et craint de ramener les gens chez lui, donc il se déplaçait chez les patients ; et de notre méthode il ne connaissait que quelques vidéos de captage traduites en turc et suite aux quatre jours passés chez lui il n’en savait toujours pas beaucoup plus. Notre campagne est donc enterrée et forts de notre expérience au Maroc nous avons tout de suite réduit la durée et stoppé la venue de nouvelles personnes. Nous avons quand même ajouté une semaine dans un appart que nous avons loué et sur insistance de VIPs qui nous soutenaient. Ce fut donc une campagne VIP avec pour objectif le nettoyage mystique et le déblocage de l’islam dans ce pays. La veille de notre départ d’Ankara nous eûmes un captage extraordinaire avec un djinn qui dit « qu’il avait soufflé dans les oreilles des américains et Trump fut élu ». Il a qu’il vivait depuis avant la désobéissance d’Iblis, qu’il luttait pour le mal et ne travaillait pas pour Iblis. Pour entretenir la conversation et l’amener progressivement vers l’Islam, je lui ai demandé quelle était la meilleure et la pire chose qu’il avait vues dans sa vie ? Il dit : la meilleure fut le sang d’Abel quand il poussa Caïn à le tuer : ça lui fait les péchés de tous les meurtres de l’humanité, une force maléfique et ténébreuse terrible. La pire fut : cet homme avec le bateau, ça a détruit tout mon travail, j’ai dû recommencer tout à zéro. Avec le déluge, il n’y eut plus aucun péché ni aucune idole sur terre. Devant mes demandes de conversion, il disait : mais je connais tout ça, j’ai connu les prophètes et des gens qui avaient plus de lumière que toi, pourquoi je me convertirais maintenant ? Je voulais absolument éviter le recours à la force et donc je lui ai expliqué que même s’il se convertissait plus tard, à la dernière minute comme il disait, juste avant que Dajjal ne meurt et que ses suiveurs ne soient exterminés, comme ça il aura « profité » au maximum en s’amusant à égarer les gens, même s’il se convertit ainsi il ne pourra jamais rattraper le retard qu’il a eu de ne pas se convertir avant. Puis il dit : mais tout ce pouvoir que j’ai et tous ces gens qui m’adorent, qu’est-ce que j’aurais si je deviens musulman ? J’ai dit : d’accord, est-ce que tu peux demander à Allah de te montrer ce que tu auras si tu deviens musulman ? Il accepta et ce fut le déclic : il commença à baisser d’orgueil et dit : je n’ai jamais connu la peur, je n’ai jamais connu la pitié et je commence à avoir des émotions que je n’ai jamais senties ; je n’avais jamais senti l’intérêt de faire du bien et ça m’amusait de faire le mal. Je dis : ah mais c’est une découverte fantastique, peux-tu remercier Allah de t’avoir donné ça ? Quand les djinns demandent à Allah, ils sont exaucés instantanément et quand ils Le remercient leurs bienfaits augmentent instantanément. Il se mit alors à pleurer et regretter jusqu’à ce qu’il se convertit. Il eut une telle rage pour se battre et s’en alla avec tous les djinns qu’il avait convertis. Je sus alors pourquoi Allah nous avait amenés en Turquie et j’espère que les changements se feront ressentir.

Nous passâmes ensuite trois jours chez un jeune couple désireux de se mettre à la ruqya dans une petite ville à mi-chemin de la Géorgie, coincée entre la mer noire et les montagnes, puis ce fut le départ pour la Géorgie : 5h de bus jusqu’à la frontière, 5h jusqu’à la capitale Tbilissi puis encore 4h jusqu’à la vallée des Tchétchènes pour découvrir le plus gros lapin de l’histoire de la ruqya : celui qui nous avait fait venir n’habite pas en Géorgie mais en Russie, il n’avait informé personne et personne ne le connaît. Nous avons quand même essayé. Ces tchétchènes sont une population spéciale : depuis 200 ans, la Géorgie avait fait appel à eux pour les défendre contre les Daghestanais qui venaient enlever leurs femmes et leurs enfants pour aller les revendre et la Géorgie leur a octroyé ces terres, une dizaine de villages entre les montagnes enneigées. Depuis ce peuple vit de sa terre, ne se mélange pas avec d’autres ethnies et encore moins d’autres religions, a très peu de contacts avec l’administration et pratique un islam très proche de la Sunna. Depuis 20 ans, ils ont tué les sorciers, et ceux qu’ils n’ont pas tués ont fui, donc il n’y avait plus de malade de djinn et sorcellerie dans leur population ; pour ça je ne connais pas d’autre exemple sur terre. Ils avaient des raqis qui étaient sollicités de temps en temps par d’autres populations pour les soigner. J’ai pu leur exposer ma méthode et leur laisser les documents pour qu’ils les étudient et les traduisent e Tchétchène. C’est là que j’ai compris la condition que j’aurais dû poser pour venir : traduisez les documents et faites un site pour diffuser la méthode dans votre langue puis je viens in cha Allah. 24h chez les tchétchènes ont suffi pour faire le tour de la question, et forts des deux expériences du Maroc et de la Turquie nous reprîmes la route sans tarder.

Après avoir retourné la situation dans tous les sens, nous sommes revenus à Istanbul, moi, ma fille et notre tuteur en Turquie qui a fait preuve d’un dévouement sans faille, qu’Allah le bénisse, rejoints par Watiq et son épouse. La situation n’y fut guerre meilleure qu’à Ankara et nous réduisîmes le séjour à 4 jours. C’est au cours des dernières heures qu’un renversement extraordinaire de situation eut lieu. Un journaliste de télévision nous contacta disant qu’il parlait de moi à la télévision et me cherchait depuis des années et qu’il fait des recherches sur la ruqya et sur les signes de la fin des temps. Donc il vint et nous fîmes plus de deux heures d’interview avec un très beau captage. Il était prêt dès le lendemain à me passer au direct et s’est proposé d’imprimer le livre en anglais, arabe et en turc pour les diffuser dans le monde entier, et je lui ai remis immédiatement les livres sur clé. Alhamdou lillah, après toute cette période de vide étouffant, qu’Allah en fasse une grande ouverture.