NIGER (JUIN 2017)

Louanges à Allah et prière et paix sur son Prophète.

Cette campagne au Niger avait pour but le sauvetage des centres en voie de disparition par manque de patients. La raison avancée est que le centre a dû déménager dans la précipitation car le propriétaire a réclamé sa maison et a ainsi perdu la majorité de ses patients ; puis les tentatives de sensibilisation dans les médias n’ont pas donné de résultat.

Même si ces raisons étaient bien réelles, il s’est avéré qu’il y avait de très nombreuses lacunes dans l’organisation et la pratique de la ruqya qui ont donné lieu aux recommandations suivantes qui, j’en suis sûr, seront utiles à beaucoup d’autres centres.

Après Niamey, nous sommes allés à Zinder, Maradi et Tahoua, et c’est à Maradi que nous avons rédigé ces conseils.

RECOMMANDATIONS AU CENTRE MARADI

1) Relire le livre : nombres de versets, psychothérapie, diagnostic, captage.

Pourquoi parler de formation continue ou d’évolution quand les bases de notre travail expliquées dans le livre fondamental ne sont pas appliquées ni même connues des raqis ?

Tout d’abord, la lecture des versets : quelle ne fut ma déception d’entendre des anciens raqis diviser par deux le nombre de fois qu’il faut lire les versets. Sobhan Allah, on se plaint du manque de travail, et dès qu’il y a un patient c’est la paresse pour finir sa lecture ?! Ne voyez-vous pas dans le livre que le nombre de fois est incompressible et que ce temps de lecture est nécessaire pour sortir la sorcellerie par les ventouses ? Le résultat de cette réduction est une diminution certaine de nos résultats sans compter qu’Allah ne nous aidera point comme nous fuyons l’effort minimal pour Lui et ses serviteurs.

La psychothérapie : ce capteur depuis 7 ans me dit ne pas connaître la psychothérapie, qu’on ne lui a jamais fait et que ça ne se fait pas dans leur centre. Que dit le livre sur la psychothérapie ? Je veux que tous mes raqis se la fassent jusqu’à finir complètement leurs souffrances passées, ce qui les rendra plus forts pour aider les gens et pour supporter les attaques des djinns et sorcelleries. Mais particulièrement les capteurs sont des gens qui ont beaucoup souffert, qui sont très exposés et qui amènent constamment des djinns dans leurs corps, donc autant de raisons supplémentaires pour leur faire. Effectivement ça n’a pas manqué de le faire beaucoup pleurer et soulager. Nous avons imposé la psychothérapie à toutes les sœurs qui viennent aider à poser les ventouses : elles en ont toutes besoin et ainsi elles pourront le faire à toutes les patientes, car quand il n’y a pas assez de travail nous en profitons pour faire la psychothérapie systématiquement à tous les patients : ceux qui n’ont pas grand-chose, ce sera fini vite fait, et ceux qui ont beaucoup à vider, ça leur fera le plus grand bien.

Le diagnostic : je vois des raqis écrire sur la fiche de consultation : mal partout, ombres, etc. : ils notent ce que le patient dit. Donc ces raqis n’ont jamais suivi le cours du diagnostic et ils m’ont vu ou ont vu d’autres raqis noter au fur et à mesure que le patient explique sa situation et ont cru que le diagnostic consistait à écrire la description que le patient fait de son état. Hélas non, il faut transformer cette description en termes de sorcelleries faites pour savoir quel traitement sera appliqué. Une fois de plus, tout cela est dans le livre. J’ai du mal à croire qu’un raqi exerce dans un de mes centres et n’a jamais lu mon livre, mais lisez et relisez jusqu’à tout assimiler et assimiler le diagnostic des 45 symboles.

Le captage : et il y en a encore qui utilisent le captage pour établir le diagnostic et qui posent toutes sortes de questions au capteur, au lieu d’utiliser son intelligence pour convertir un maximum de djinns et détruire le pouvoir des sorciers. Moins on demande d’informations au djinn et mieux c’est.

2) Trouver les ventouseuses

Je rappelle que pour être listé parmi nos centres, il faut avoir des femmes qui font les ventouses aux femmes – à moins de ne traiter que les hommes. Si quelqu’un pense qu’il peut poser les ventouses aux femmes parce qu’il est en état de contrainte et que ça ne constitue pas une tentation, c’est son problème, mais la contrainte ne peut pas devenir une règle et je ne veux pas de ça dans mes centres. Donc soit tu fais le centre chez toi où ta femme est disponible ou tu payes une femme pour rester au centre et placer les ventouses aux femmes.

3) Prêcher dans les mosquées

C’est une chose que les raqis doivent faire toute l’année. Prêchez la ruqya, mon discours que vous êtes supposés connaître par cœur ; et ensuite la voie spirituelle que vous êtes sensés étudier ; et ensuite les tafsirs qui sont assez nombreux pour vous occuper toute l’année ; et vous voici devenus un cheikh ma cha Allah.

4)Etablir des partenariats avec les médias, Canal3, Anfany

Quand nous avons eu des médias avec lesquels nous avons bien travaillé, il ne faut plus les laisser, et le mieux est de faire un partenariat à l’année.

5) Entretenir les liens avec les leaders musulmans : étudiants, clubs des jeunes, anasi, sunnites, prédicateurs indépendants, leur proposer le combat contre le maraboutage et leur offrir les affiches.

Quelle déception quand je visite les responsables islamiques ou les prédicateurs de découvrir qu’ils ne savent même pas que le centre existe ! Et comment les gens viendraient-ils ? C’est bien vers ces responsables que les gens s’adressent pour leurs préoccupations religieuses, or ils ne savent même pas que nous existons…

Par ailleurs la deuxième conclusion de cette campagne au Niger est la gravité du maraboutage-sorcellerie et le lancement d’une campagne contre cette pratique. Pour cela les responsables et guides religieux sont forcément nos partenaires et nous devons leur transmettre nos conclusions et nos arguments pour qu’ils transmettent à la population et éventuellement aux autorités. Nous devons leur offrir les affiches : « laisser le chirk » et « comment se soigner des maladies mystiques » avec nos coordonnées pour qu’ils affichent dans leurs lieux.

6) Prendre la charte

Ah, la charte. Oui, c’et les conditions que j’ai établies pour qu’un centre fasse partie des miens, mais comment aller de l’avant alors que le livre fondamental n’est même pas respecté ? En tous cas, chaque centre doit se procurer la charte auprès de son responsable national et connaître ses obligations, notamment les affichages.

7) Placer des panneaux indicatifs

Et voici une façon très simple et pas chère de faire la publicité : placer des panneaux indiquant le centre à des endroits stratégiques, et tout le monde finira par le connaître. Renseignez-vous à la mairie sur les conditions, bonne occasion d’ailleurs de nous faire connaître à la municipalité.

8) Changer la fiche de consultation avec sorcelleries, versets à ajouter et prière de malédiction

9) Prendre les cartes professionnelles de tradipraticiens

10) Chercher la procédure de reconnaissance de notre utilité auprès du Ministère de la Santé

11) Etablir une association de tradipraticiens coraniques

12) Traduire mes matériaux en hausa et faire un site en hausa – de même pour le yuruba, bambara, moré etc.

Nous avons trouvé en effet à Zinder que la culture Hausa est très fermée. D’abord c’est une grande population avec une importante production télévisuelle. Deuxièmement ils ont beaucoup d’écoles, de grands savants et de prédicateurs. Troisièmement, ils ont apporté l’Islam à plusieurs autres ethnies, donc ils ne conçoivent pas qu’un étranger vienne leur enseigner l’Islam. En tous cas pour cette raison, et tout simplement parce qu’un grand nombre de gens n’ont pas accès au français, il faudrait traduire mes productions : ruqya, voie spirituelle et tafsirs, en langues locales pour que les gens profitent mais aussi pour qu’ils sachent qui est ce cheikh qui a amené cette méthode de ruqya. J’ai trouvé des élèves à moi qui ont commencé à traduire en écrit ; je n’en vois pas l’utilité car l’écriture en langues locales est très réduite. Il faut traduire à l’oral, puis mettre sur internet, un site pour chaque pays ou pour chaque langue locale, accessible à tous, puis vous distribuez les liens et vous les donnez aux radios islamiques.

13) Travailler la voie spirituelle

14) Revoir les 3 étapes de la ruqya

15) Revoir le rapport Côte d’Ivoire qui mentionne les 14 actions de développement.

LES MARABOUTS : LA CATASTROPHE DU PAYS

C’est en allant à Zinder que je me suis rendu compte de l’ampleur des dégâts des marabouts. Nous avons visité la prison et capté : les 700 détenus avaient tous des problèmes de djinns et de sorcellerie qui les poussaient à se droguer, à voler, à violer et à tuer. Nous avons visité l’hôpital : tous les internés de psychiatrie étaient victimes de djinns et de sorcelleries, il y avait des djinns à l’hôpital pour abîmer les appareils pour que les gens aillent chez les marabouts et les charlatans au lieu d’aller à l’hôpital, et d’autres pour empêcher les médecins de travailler car d’autres médecins voulaient prendre leur place, sans compter ceux envoyés contre les malades pour leur nuire. Nous avons capté lors d’une conférence publique pour le développement et les djinns ont dit qu’à l’époque, quand les ennemis attaquaient la ville de Zinder, au lieu de voir la ville ils voyaient de l’eau ; c’étaient les sorcelleries des marabouts qui avaient fait ça mais le résultat fut que la nappe phréatique fut asséchée. Puis les djinns ont tout fait pour que la capitale soit déplacée, et elle fut transférée à Niamey au lieu de Zinder en 1936. Depuis les djinns entourent la ville et empêchent tout développement : effectivement on ne dirait même pas un village tellement les rues sont boueuses et on ne voit pas un bel édifice. Nous avons capté pour des hommes politiques : s’il y en a un qui veut arranger le pays, il se fait détruire par les maraboutages des autres, et l’opposition a tout intérêt à ce que tout aille mal dans le pays et paye les marabouts pour ça. Nous avons capté pour un cadre important victime de corruption : les auteurs de détournements honteux et criants ne peuvent être poursuivis car ils se payent les services d’autant de marabouts qu’ils veulent et gare aux juges et policiers qui oseront les toucher. Tout cela sans vous parler de blocages et des maladies des pauvres gens que nous voyons chaque jour.

J’ai donc compris la situation de blocage et de découragement de tout le pays, car ce qui est ressorti de mes discussions avec les uns et les autres est l’appauvrissement inéluctable du pays et le découragement de la population car personne ne voit de solution. Les fonctionnaires sont payés de plus en plus en retard et les entreprises qui servent l’état aussi. Il en résulte un ralentissement de toutes les activités économiques. Les recettes de l’état : uranium, pétrole, or et autres disparaissent sans que personne ne puisse rien y faire. Où est la solution ? Faire sauter le maraboutage, et pour ça nous avons fait notre part du boulot, vous pouvez voir les 14 vidéos publiées lors de cette campagne, mais il faut que d’autres aussi mettent la main à la pâte.

D’abord les prédicateurs ; pour cela j’ai mentionné comment les visiter et leur faire part du mal des marabouts et des 5 chirk qui caractérisent les marabouts et dont il faut avertir la population à savoir : 1- les sacrifices pour les djinns : bêtes aux couleurs spécifiées, lait dans la rivière, nourriture dans la route, bougies au cimetière etc. 2- utiliser les noms des djinns comme baddouh, qitmir, haybout, jamharouch, qarfayayil, qandour etc. 3- les bagues et bracelets de chance et de protection. 4- les gris-gris contenant autre que le Coran et les invocations : dès qu’il y a les nombres ou symboles c’est le chirk. 5- aller aux tombeaux des saints pour demander leur aide.

Ensuite le Conseil Islamique National, pour qu’il statue sur les marabouts sorciers et prenne les mesures qui s’imposent.

Les télévisions et médias partenaires qui aideront à diffuser ce message.

Les Rois : il y a plus ou moins un roi dans chaque province au Niger, et dans la chefferie traditionnelle, les sorciers sont rattachés au roi. Par la grâce d’Allah, tous les rois actuels sont des intellectuels qui ont occupé de hautes fonctions et la majorité nous ont fait part de leur refus de la sorcellerie et des cérémonies traditionnelles vénérant les djinns ; nous en avons même soigné plusieurs. Mais ils doivent aller plus loin en abolissant le corps des sorciers (et il faudrait le remplacer par la ruqya) car ils sont là « pour résoudre » les problèmes mystiques des gens. Quelle responsabilité devant Allah de livrer les populations aux sorciers pour « résoudre leurs problèmes » ! Mais si un roi veut s’en débarrasser nous sommes prêts à le soutenir pour vider les pouvoirs des sorciers.

En dernier lieu les autorités doivent combattre la sorcellerie, soit en appliquant les directives du Conseil Islamique qui définiront les marabouts sorciers soit en repérant eux-mêmes ceux qui nuisent à la population. J’ai mis ce point en dernier car il me semble difficile d’en arriver là et pourtant, peu après mon départ du Niger, la police a arrêté un réseau de marabouts à Niamey qui dépossédaient les gens de leur argent. Alhamdou lillah, pourvu que ça continue.

Voilà pour ce petit mois au Niger, et j’espère que vous vous régalerez avec les 14 vidéos de captage, sous-titrées en anglais et certaines en arabe, et les 3 conférences. Qu’Allah nous accepte et nous utilise pour le bien de l’Islam et des musulmans.