LE MENSONGE DE QITMIR ET DES 7 DORMEURS

Louange à Allah et prière et salut sur son prophète.

Nous avions l’habitude de trouver dans les talismans ainsi que dans d’autres écritures : Mon Dieu, je te demande par la sacralité de yamlikha, maxalima, martoules, yathbounse, dhartounes, kfachtitos, mantwasisoss et leur chien Qitmir, et j’avais entendu que c’était supposé être les jeunes de la caverne, et je disais : mais comment peut-on connaître les noms des 7 dormeurs (car bon nombre de savants affirment qu’ils sont 7) ? Et même si on les connaissait, à quoi bon demander Allah par leur sacralité, alors qu’on ne dit même pas : Ô Allah, je te demande par la sacrilté de Nous, Ibrahim, Moussa, Issa et Mohamed, prières et paix sur eux ? Et comment peut-on supplier Allah par la sacralité du chien Qitmir, qui est écrit en toutes lettres dans cette invocation : « et leur chien Qitmir » ? Tu demandes à Allah de t’exaucer par la valeur d’un chien ? Puis je disais que ce sont en fait des noms de démons et que cette invocation est du chirk. Dans le captage nous avons déjà eu affaire au démon Qitmir – pas les autres, ce qui confirmait la fausseté de cette invocation.

Mais voilà que suite à mon prêche, un frère m’envoie ce hadith : Tabarani rapporte dans Awsat ce hadith sahih - authentique : Mohamed Ibn Mohamed Ibn Nomane Ibn Chibl rapporte selon son père selon Yahya Ibn Abi Wariq, selon son père, selon Adhahhak Ibn Mouzahim, selon Ibn Abbas, commentant la parole d’Allah puissant et Majestueux : « peu sont ceux qui les savent » sourate La Caverne verset 22, Ibn Abbas dit : « Je suis du nombre de ces peu : maxmalitha, tamlikha qui fut envoyé avec l’or dans la ville, martoules, yathbounse, dhartounes, kfachtitos, mantwasisoss le berger et le chien se nomme Qitmir, plus petit que le kurde, plus grand que le copte, pas vraiment plus grand que le copte ». Abou Choubayl dit : mon père dit : « J’ai appris que quiconque écrit ces noms sur une chose et la jette dans un feu, le feu s’éteindra ». Seul Yahya le fils d’Abi Rawq a rapporté ce récit de son père.

Et plus grave encore ce second hadith :

Et ils citent les bienfaits de ces noms :

Annisapouri rapporte selon Ibn Abbas : les noms des dormeurs de la caverne servent à attraper une chose qui échappe ou fuir une chose qui rattrape, à éteindre le feu en les écrivant sur un tissu et en le jetant au milieu des flammes, pour les pleurs des enfants : on les écrit et on les pose sous la couchette de l’enfant, et pour l’agriculture en l’écrivant sur un papier et en l’élevant sur un bois au milieu de la plantation.

Ces hadiths m’ont freiné net : serai-je en train de combattre quelque chose que le prophète (s) a enseigné ou Ibn Abbas, qu’Allah les agrée ? Aurais-je injustement accusé tous ces savants qui utilisent ces noms pour faire des talismans ? Ces noms auraient-ils effectivement un pouvoir ? Notre expérience montrant que ce sont des diables derrière ces appellations serait donc fausse ?

Ou bien ces hadiths ne seraient pas authentiques et tout ce que j’avais dit était vrai ? La réponse est dans la recherche de l’authenticité de ces hadiths. Voici la réponse la plus complète que j’ai pu trouver, elle est dans : aloloom.net

39- Selon Abdallah Ibn Omar, qu’Allah soit satisfait d’eux : le Messager d’Allah, bénédictions et salut d’Allah sur lui, dit : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison (kaâba) et ne me visite pas m’a délaissé ». Hadith inventé.

Ibn Adiy le rapporte dans le Complet (7/14), Ibn Hibban dans les Critiqués (2/66), Ibn Al-Jawzi dans les Inventés (2/217) rapporté par Mohamed Ibn Mohamed Ibn Annooman Ibn Chibl : mon grand-père m’a rapporté : Malik m’a rapporté selon Nafi selon Ibn Omar. La chaîne contient Mohamed Ibn Mohamed Ibn Annooman Ibn Chibl qui est Albahili Albasri discrédité par Addaraqotni qui le dit très faible. L’érudit Ibn Hijr dit : il est délaissé. Adhahabi dit dans : résumé des hadiths mensongers : Mohamed Ibn Mohamed Ibn Annooman Ibn Chibl est le fléau de Malik en inventant des hadiths selon son grand-père selon Malik selon Nafi selon Ibn Omar.

Le cheikh de l’Islam Ibn Taymiyya dit dans « les Grandes Fatwas » (5/148) : quant à l’autre hadith : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison (kaâba) et ne me visite pas m’a délaissé », aucun connaisseur des sciences du hadith ne l’a rapporté. Il a été inventé et imputé au Messager d’Allah et son sens contredit le consensus, car délaisser le Messager (s) est un grand péché, même de la mécréance et de l’hypocrisie, car nous devons l’aimer plus que familles et nos biens comme il dit : « Par celui qui tient mon âme dans Sa main, aucun de vous ne sera croyant jusqu’à m’aimer plus que son père, son fils et tous les hommes ». Or sa visite n’est pas obligatoire selon le consensus des musulmans, rien ne l’ordonne dans le Livre ou la Sunna. L’ordre contenu dans le Livre et la Sunna est de le bénir et le saluer, qu’Allah le bénisse ainsi que sa famille et ses compagnons et les salue beaucoup ».

Il dit encore, qu’Allah lui fasse sa miséricorde dans « les Grandes Fatwas » (5/289) : quant au hadith cité par certains : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison (kaâba) et ne me visite pas m’a délaissé », il n’est rapporté par aucun savant. Il est comme le hadith : « Quiconque me visite et visite mon père, je lui garantis le Paradis chez Allah » : il est aussi faux d’après le consensus des savants, aucun ne l’a rapporté et aucun ne l’a utilisé comme argument.

Ibn Abdelhadi dit dans « le Châtiment sévère » : Sache que ce hadith est très réfutable et n’a aucune origine, c’est un mensonge et une invention, un mensonge inventé sur Malik, il ne l’a jamais rapporté et seuls le mentionnent ceux qui collectionnent les bizarreries, les hadiths réfutables et les inventés. Cheikh Aboul Faraj Ibn Aljawzi a eu raison de le classer parmi les inventés, et cet homme qui s’oppose se trompe dans son refus et ses arguments.Le fautif dans ce hadith est Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane Ibn Chibl et non son grand-père tel que le cite Addaraqotni dans le commentaire du livre « les Critiqués » d’Abou Hatim Ibn Hibban Albasti. Cet homme qui s’oppose n’a pas vu les paroles d’Addaraqotni que nous rapportons : Ibn Hibban dit dans « le Livre des Faibles » : Annoomane Ibn Chibl, Abou Chibl, des habitants de Basra, rapporte selon Abou Awana et Malik et les gens de Basra et de Hijaz, le fils de son fils Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane Ibn Chibl, selon Malik, selon Nafi selon Ibn Omar : le Messager d’Allah (s) dit : « « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison (kaâba) et ne me visite pas m’a délaissé ». Ahmad Ibn Oubayd à Hamadhan nous rapporte selon Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane Ibn Chibl Abou Chibl selon son grand-père selon Malik. Voici tout ce que Ibn Hibban mentionne de la biographie d’Annoomane Ibn Chibl. L’érudit Aboul Hasan Addaraqotni dit dans les Commentaires de son livre : ce récit n’est pas connu d’Annoomane Ibn Chibl autrement que par son petit-fils selon son fils, et l’accusation est contre lui et non contre Annoomane. L’érudit Aboul Hasan a raison de dire ainsi car Annoomane Ibn Chibl est connu pour rapporter ce hadith selon Mohamed Ibn Alfadhl Ibn Atiyya célèbre pour ses mensonges et pour inventer les hadiths selon Jabir Aljaafi selon Mohamed Ibn Ali selon Ali Ibn Abi Talib, ainsi rapporté par l’érudit Abou Omar et Othmane Ibn Khazad selon Annoomane Ibn Chibl comme mentionné.

Ce hadith inventé a forcément une chaîne de rapporteurs invalide et il n’y a que Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane qui l’a rapporté de son grand-père Annoomane Ibn Chibl selon Malik selon Nafi selon Ibn Omar. Là, Mohamed s’est démasqué en rapportant ce hadith, il s’est mis à nu et s’est dénoncé en l’imputant à Malik selon Nafi selon Ibn Omar, car quiconque a un minimum de science du hadith sait qu’une personne comme Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane connue pour ses mensonges et ses inventions sur son grand-père qui n’est pas connu non plus pour on intégrité et sa fiabilité et qu’aucun imam de référence n’a compté comme fiable, au contraire il est critiqué par Moussa Ibn Haroun Alhammal, un des imams érudits et une référence dans l’évaluation des rapporteurs, dont l’érudit Abdelghani Ibn Saïd Almisri : c’est le meilleur connaisseur en son temps des hadiths du Messager d’Allah (s) rapportés selon Malik selon Nafi selon Ibn Omar, donc une personne comme Mohamed étant seul à rapporter ce hadith réfutable et inventé est une preuve des plus évidentes de sa mauvaise foi, de son mensonge et du rejet de ses paroles. Les récits selon Malik selon Nafi selon Ibn Omar sont répertoriés, connus et comptés et sont rapportés par les fidèles rapporteurs du Mouwatta et d’autres, et ce hadith n’en fait pas partie. Malik ne l’a jamais rapporté ni entendu ; et s’il faisait partie de ses hadiths ses éminents élèves se seraient empressés de le rapporter, et même si un de ses grands élèves était seul à le rapporter les savants s’en seraient méfiés et l’auraient considéré comme un hadith réfutable et insolite. Que dire donc quand aucun rapporteur fiable ne l’a rapporté.

Achawkani, qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde, dit : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison (kaâba) et ne me visite pas m’a délaissé » : Assaghani aussi dit qu’il est inventé, ainsi qu’Azzarkachi et Ibn Aljawzi. Mohamed Ibn Dirwich dit dans « Les Nobles Recherches » : il n’est pas authentique. Cheikh Albani dit dans « les Faibles » (45) : inventé.

L’érudit Adhahabi le mentionne dans « la Balance » (3/237) ainsi qu’Assaghanai dans « les hadiths inventés » (P6) et Azzarkachi et Achawkani dans : « Regroupement des Connaissances sur les Hadiths Inventés » (P42). Je dis : et son défaut est Mohamed ibn Mohamed Ibn Annoomane Ibn Chibl ou son grand-père qui dit : Malik Nous rapporte selon Nafi selon Ibn Omar du prophète (s). Rapporté par Ibn Adiy (7/2480) et Ibn Hibbane dans « les Faibles » (2/73) repris par Ibn Aljawzi dans « les Inventés » (2/217) et ils dirent : « Il attribue des choses catastrophiques à des rapporteurs intègres, et des récits retournés à des rapporteurs fiables » ; Ibn Aljawzi ajoute : Addaraqotni dit : le défaut est Mohamed Ibn Mohamed Ibn Annoomane.

Il résulte de cette étude que le rapporteur Mohamed Ibn mohamed Ibn Noômane ibn Chibl est un menteur qui a inventé des hadiths avec des chaînes de rapporteurs passant par son grand-père. Le hadith qu’il a inventé qui a suscité le plus de commentaire de la part des savants est ce hadith concernant la visite de la tombe du prophète (s) durant le pèlerinage et il est clair que ce sujet a suscité l’attention des savants en toutes époques car les pèlerins n’ont pas manqué de poser la question à chaque fois. Par contre le hadith mentionnant les noms des 7 dormeurs a été moins traité, mais nous trouvons plusieurs savants qui l’ont analysé.

Le hadith a été demandé au comité de fatwa d'arabie saoudite présidé par Ibn Baz qu’Allah lui accorde sa miséricorde et il dit: ce ne sont que des divagations. fatwa volume 2 P265 Un article dans aluka.net sur les isra'iliyat de ashabul kahf explique après une recherche détaillée que TOUTES les informations concernant les noms et attributs des dormeurs et leur chien ne viennent pas de la révélation, mais des récits pris chez les juifs et des pures inventions.

Je reprends le tafsir d’Annisapouri, sa citation d'Ibn Abbas qu'Allah les agrée, sur les utilisations des noms ne comporte aucun rapporteur. Or juste avant, Annisapouri affirme que le premier hadith d’Ibn Abbas rapporté par Tabarani est authentique, pourtant c’est un hadith inventé. Que dire donc d’un hadith qui ne mentionne aucun rapporteur et qui – à ma connaissance – est introuvable : il n’y en a aucune trace dans les recueils de hadith ni aucune ressemblance avec un hadith existant.

Ibn Kathir dit qu'Annisapouri a souvent trop facilement qualifié des hadiths d’authentiques, il disait des fois : authentiques selon les critères de Boukhari et Muslim (cela signifie que les rapporteurs de ce hadith sont considérés comme fiables et authentiques par Boukhari et Muslim, donc le hadith a la même fiabilité que ceux rapportés par Boukhari et Muslim) alors que d'autres savants font des recherches et le trouvent inventé.

Dhahabi et Nawawi émettent les mêmes critiques sur Annisapouri.

Il en résulte que la parole d’Annisapouri ne permet pas d’authentifier un récit, comme nous avons pu le constater pour le premier hadith d’Ibn Abbas rapporté par Tabarani, à plus forte raison quand Annisapouri lui-même ne cite aucun rapporteur du hadith, mais juste : Ibn Abbas dit.

Il en résulte que ces deux hadiths n’existent pas. Vous les trouverez sur le net dans les sites des voyants et « guérisseurs spirituels », sorciers et satanistes se cachant derrière un semblant d’Islam et se justifiant avec ce faux hadith. Malheureusement, je l’ai aussi trouvé sur le site de Amr Khalid et j’espère que quelqu’un l’avertira pour qu’il le retire.

Cette affaire est à mon avis d’une extrême gravité car voici une personne, un menteur, inventeur de hadiths, en l’occurrence Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noômane Ibn Chibl, qui fut la source d’une pratique de talismans, qui fut suivi par de très nombreux savants qui ont été trompés par ces hadiths inventés et n’ont pas été jusqu’au bout de la vérification, qui a donc été la source d’un chirk répandu dans la oumma. Voyez dans le hadith : il dit qu’Ibn Abbas, qu’Allah les agrée, a donné les 7 noms, puis ajoute : mon père a dit qu’il a été informé que ces noms éteindraient un incendie ! Et là, il se libère complètement des contraintes du hadith pour dire que son père lui a dit (information invérifiable) qu’il aurait appris (de source anonyme) que ces noms éteindraient un incendie ! Cela ne fait que confirmer la mauvaise intention et la perversion de ce personnage. Je voudrais donc en savoir plus sur lui, et voici ce que je trouve.

Il est mentionné dans : alkamil fi ddou’afa :

1956. Annoomane Ibn Chibl Albahili Albasri. J’ai entendu Ibrahim Ibn Mohamed Ibn Issa dire : j’ai entendu Moussa Ibn Haroun Alhammal dire : Annoomane Ibn Chibl Albasri était accusé. Selon Salih Ibn Ahmad Ibn Abi Mouqatil selon Imrane Ibn Moussa Addajaji selon Annoomane Ibn Chibl qui était de confiance selon Orwa selon Aïcha : le Messager d’Allah (s) dit : « Ne demandez pas l’aide d’un associateur ». Selon Ahmad Ibn Alhasan Alqommi, selon Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane Ibn Chibl, mon grand-père me dit : Malik me dit selon Nafi selon Ibn Omar, le Mesager d’Allah (s) dit : « La prière assis vaut la moitié de la prière debout ». Selon Ibn Ishaq, selon Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noomane Ibn Chibl : mon grand-père me dit : Malik me dit selon Nafi selon Ibn Omar : le Messager d’Allah (s) dit : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison et ne me visite pas m’a délaissé ». Avec la même chaîne : le Messager d’Allah (s) dit : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la maison et ne commet ni acte sexuel ni perversion rentrera comme le jour où sa mère le mit au monde ». Le cheikh dit : ces hadiths selon Nafi selon Ibn Omar rapportés par Annoomane Ibn Chibl selon Malik, ne sont rapportés de Malik par personne d’autre selon ma connaissance. Plus d’un des savants de Basra et d’autres ont écrit les hadiths d’Annoomane Ibn Chibl à Basra et je n’ai pas vu dans ses hadiths un qui remplit les conditions pour être mentionné comme fiable.

et sur sahab.net

7. Rapporté par Aboul Qasim Ibn Bichrane dans « les Espoirs » (N°192) ainsi qu’Alhakim dans son Histoire comme mentionné dans « le Trésor des Travailleurs » (1/83) selon Ahmad Ibn Abou Tiba selon Annoomane selon Assadfi selon Ibn Nafi selon Ibn Omar : le Messager d’Allah (s) dit : « des gens viendront et diront : il n’y a pas de destin ; puis ils en sortiront vers l’apostasie. Si vous les rencontrez, ne les saluez pas, s’ils tombent malades ne les visitez pas et s’ils meurent n’assistez pas à leurs funérailles car ils sont les partisans de l’Antéchrist et les païens de cette communauté. Il est du devoir d’Allah de les regrouper avec eux ». Et Annoomane Ibn Chibl Albahili est accusé d’inventer les hadiths.

Donc il n’a fait que rapporter des hadiths mentionnés nulle part ailleurs. Vous imaginez ce que ça signifie ? Nous avons déjà mentionné comment les savants traitent un hadith rapporté par une seule personne. Voyez encore :

Dans les recherches islamiques du comité de fatwa d’Arabie Saoudite, en expliquant le hadith gharib et ses conséquences, on donne l’exemple suivant :

Dans la réponse d’Ibn Abdel Hadi à Assabki, quand ce dernier utilisa un hadith narré par un rapporteur unique accusé de mensonge et d’invention, Ibn Abdel Hadi parla du fait qu’un rapporteur soit seul à rapporter un hadith et ce qu’en pensent les savants et dit : « Il est connu chez quiconque a un minimum de connaissances du hadith qu’un hadith rapporté uniquement par une personne comme Mohamed Ibn Mohamed Ibn Annoomane Ibn Chibl accusé de mensonge et de forger les hadiths sur son grand-père Annoomane Ibn Chibl qui n’est pas connu pour son intégrité… »

Ce rapporteur est cité en exemple ! Déjà connu pour ses mensonges, s’il cite un hadith venant d’un grand rapporteur de hadiths, et il est le seul à le citer, mais comment est-ce possible ? Avec tous les élèves fiables et authentiques que ce grand rapporteur a eus, qui rapportent tous ses hadiths à l’identique, et sont nombreux à rapporter chacun de ces hadiths, comment se peut-il que cet individu ait rapporté de lui un hadith que personne d’autre n’a entendu ? La réponse est évidente : ce n’est qu’un mensonge de plus.

Voici maintenant un autre récit dans aicpmi.org le site des ahbach :

Mohamed Ibn moussa Almazali Almarrakchi décédé en 683 H cite dans : « Eclairer les ténèbres pour ceux qui implorent le secours de la meilleure créature (s) dans l’éveil et le sommeil », révisé par Houcine Mohamed Ali Assokri, Maison des livres scientifiques, Beyrouth P21 à 23.

Aboul Qasim Abderrahmane Ibn Makki nous a informés selon Aboul Qasim Khalaf Ibn Abdelmalik selon Abou Mohamed, selon Hatim Ibn Mohamed, selon Abou Omar Almoqri, selon Abou Mohamed Ibn Qasim, selon Abdallah Ibn Mohamed Albasri, selon Abou Bakr Ahmad Ibn Mohamed Ibn Alfadhl Alahwazi, selon Abou Chibl Mohamad Ibn Annoomane Ibn Chibl Albahili qui dit :

Je suis entré à Médine et je suis arrivé à la tombe du Prophète (s). Il y avait un bédouin qui venait sur son chameau, il le baraqua et l’attacha, puis il entra dans la noble tombe et salua d’un bon salut et adressa de belles prières.

Puis il dit : « Je sacrifierais pour toi mon père et ma mère, Ô Messager d’Allah ! Allah t’a choisi pour Sa révélation, Il a descendu sur toi un Livre où Il a rassemblé la science des premiers et des derniers, et il dit dans Son Livre et Ses paroles ne sont que vérité : « Si seulement quand ils se sont fait du tort ils seraient venus vers toi pour demander le pardon d’Allah, le Messager aurait prié pour leur pardon et ils auraient trouvé Allah accueillant au repentir et Miséricordieux » (sourate les Femmes). Ainsi je viens te voir reconnaissant les péchés et demandant à Ton Seigneur de me pardonner pour toi, car c’est ce qu’il a promis. Puis il se tourna vers la tombe et dit en poésie :

De ceux dont les os sont enterrés, tu es le meilleur.

Tes os bénissent la terre et les environs.

Tu es le prophète dont l’intercession est espérée,

Sur le Pont quand le pied trébuche,

Que mon âme soit sacrifiée pour une tombe que tu habites,

Contenant pureté, bonté et générosité.

(Et dans une version) Et tes deux compagnons, je ne les oublie jamais,

Recevez mon salut tant que la Plume écrira ».

Puis il enfourcha sa monture et je ne doutai point – par la volonté d’Allah – qu’il fut parti avec le pardon ; jamais plus profondes paroles ne furent entendues.

Mohamed Ibn Abdallah Alotbi mentionna ce récit et ajouta à la fin : le sommeil me prit et je vis le prophète (s) en songe me dire : « Otbi ! Rattrape le bédouin et annonce-lui qu’Allah lui a pardonné ! »

Ici, inversion de la situation. Au lieu de Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noômane Ibn Chibl racontant des hadiths, ce sont les gens qui rapportent ses paroles à lui (bien qu’il y ait un glissement entre Mohamed et Mohamed Ibn Mohamed). Cet homme qui a inventé des hadiths, comment croire les récits qu’il raconte sur lui-même ? Et ce récit est une référence pour le tawassoul : demander à Allah par la valeur du prophète (s), et voyager pour visiter la tombe du prophète (s) spécialement pour présenter ses demandes à Allah car elles seraient plus acceptées ainsi, et par extension voyager pour visiter les tombes des saints dans l’espoir que les prières y seront exaucées et les malheurs résolus. Nous ne sommes point étonnés de voir ce récit sur le site des ahbach, un groupe, si vous ne les connaissez pas, qu’Allah ne vous fasse pas les connaître.

Cette histoire suscite en moi les remarques suivantes. Sa parole : « je ne doute pas – in cha Allah – qu’il partit pardonné » me laisse stupéfait. Tu entends une personne adresser une fervente prière à Allah après une grande action de piété, tu es impressionné et tu es convaincu – in cha Allah – que sa prière est acceptée. Est-ce son action et sa prière qui importent ou l’effet que cela a eu sur toi et ta conviction intime que sa prière est acceptée ? Que vaut la caution que tu apportes à cet acte ? A-t-on jamais entendu des sahabas ou des grands pieux émettre ce genre d’appréciation ou de caution personnelle ? Peut-on juger un acte de piété par l’impression qu’il eut sur une personne célèbre ? Bien entendu le prophète (s) dit dans plusieurs récits qu’Allah a pardonné à telle personne par son action, mais cela fait partie de la révélation. Le seul autre exemple que je connaisse est Abou Bakr, qu’Allah l’agrée, la nuit de Badr, quand il dit au prophète (s) qui avait longuement supplié Allah d’accorder la victoire : « Tu as assez supplié ton Seigneur, ton Seigneur ne te laissera pas ». Effectivement, nous croyons tous que le douâa du Prophète (s) sera accepté, surtout dans cette situation de Badr où Allah avait déjà promis la victoire. Quand les sahabas voyaient une bonne action qui les impressionnait, ils disaient : j’ai entendu le messager d’Allah (s) dire ceci et cela sur cette action. Mais le problème avec Mohamed Ibn Mohamed Ibn Noômane est qu’il n’y a aucun hadith encourageant à visiter la tombe du prophète (s) et donc il engage sa parole pour donner de l’importance à son récit et l’imposer comme règle de piété alors que cette règle n’existe pas en Islam : voyager pour visiter la tombe du prophète (s), pour se faire pardonner. Tiens, n’est-ce pas lui qui a inventé ce hadith : « Quiconque effectue le pèlerinage et ne me visite pas m’a délaissé » ? Qui met sur un même plan le pèlerinage, cinquième pilier de l’islam, avec la visite de la tombe du prophète (s) que le prophète n’a jamais demandé. Pour corroborer ce hadith, il complète en inventant une histoire sur le sujet.

L’autre remarque que je fais sur ce récit est la multiplicité des versions : dans une autre version, un vers de plus. Dans une autre version, à peine le bédouin parti, il s’assoupit et le prophète (s) lui demande en songe de rejoindre le nomade pour lui annoncer qu’il est pardonné ! Elle est facile celle-là ! J’ai vu le prophète (s) en rêve et il m’a dit ceci et cela. Celui qui voit le prophète (s) en rêve l’a réellement vu, donc vous êtes obligés de me croire. Mais celui qui a menti en inventant des hadiths, peut bien plus facilement inventer des rêves. Mais la multiplicité des versions signifie pour moi l’évolution de son histoire au fil du temps : on invente un beau récit bien concocté pour impressionner la masse, et au bout d’un certain temps, on se dit : « tiens, si j’y ajoutais ça ce serait encore plus efficace » et plouf, une nouvelle version apparaît.